Vietnam, semaine 3 : l’eau

Bonjour !

Il y a des fois comme ça où la Terre est capricieuse et où les sols n’aiment pas trop les hommes. C’est typiquement le cas dans le delta du Fleuve Rouge, où ces derniers sont riches en arsenic et manganèse. Par conséquent, les eaux le sont aussi, ce qui mène à des problématiques majeures en toxicologie. Etant donné que les techniques de filtration nécessaires au retrait de ces composés (osmose inverse, d’après ce que l’on nous a dit) ne sont pas à la portée de tous, il existe au Vietnam une filière complète de l’eau en bouteille. Fait amusant pour un pays socialiste, celle-ci n’est pas nationalisée, mais au contraire représentée par des marques comme La Vie, Dasani et Aquafina, propriétés respectives des groupes Nestlé, Coca Cola Company et Pepsico… 🙂

Nous concernant, nous l’avons joué « comme l’habitant » et avons opté pour l’acquisition de fûts de 19 L La Vie, livrés à l’appartement sur demande (ce qui nous évitera pas mal d’allées et venues chez l’épicier du coin, un bidon de 5 L au bout de chaque bras). Notre bailleur a contacté l’entreprise pour nous, à laquelle nous avons payé 300.000 Dongs (12 €) pour trois futs (50.000 Dongs de consigne et 47.000 Dongs d’eau par fût).

Pour ce qui est de l’achat d’eau à même la rue, tous les vendeurs proposent des bouteilles de 50 cL d’eau ou de sodas à des prix ridicules, à partir de 5.000 Dongs (20 cts). Enfin, concernant la technique médiatisée dite du « bouchon recollé », permettant à des commerçants sans scrupule de vendre de l’eau du robinet pour de l’eau embouteillée, elle est improbable ici et il n’y a pas de souci à avoir : en effet, la plupart des goulots sont scellés par un film plastique.

Voila, fin de cette interlude plutôt pratique ! Moi je vais me coucher.

A bientôt, bisous !

(c) 2010 The Coca Cola Company
San pham cua PEPSICO
La première fois qu’on a monté ça, c’était avec la proprio et ça a fui de partout. S’en est suivi un jeu de vasques pour tout vider, « à la vietnamienne » comme elle l’a dit. Ca l’a faite bien rire.
Réserves de survie

Vietnam, semaine 2 : Temple de la Littérature

Hello !

Bon, étant donné qu’aujourd’hui Alexia a été malade (une belle angine, pour les curieux), nous ne sommes pas sortis comme prévu dans la vieille ville. Pour le coup, ça me laisse le temps de vous parler un peu de notre balade de hier au Temple de la Littérature (clic clic pour la carte !).

Presque aussi vieux que la ville de Hanoi (qui, rappelons-le, vient de fêter son millième anniversaire), le Temple de la Litterature fût construit en 1070 sur ordre de l’empereur Ly Thanh Tong en l’honneur de Confucius, et eût pour mission première d’honorer les hommes de lettres. En 1076, il devint la première université du pays, chargée d’instruire les principes du confucianisme, la littérature et la poésie aux fils des nobles familles ainsi que, dès 1442, aux étudiants méritants de la nation. Durant le XVème siècle furent érigées des stèles portant les noms, lieux de naissance et hauts faits des lauréats du doctorat ; elles reposent actuellement toujours sur des tortues de pierre, la finesse de gravure des idéogrammes ayant pour la plupart résisté à l’épreuve du temps. Le temple est à l’heure actuelle un lieu isolé de l’agitation de la ville, propice – malgré ses nombreux visiteurs – à la pratique du culte, et où s’effectue un travail d’ordre patrimonial au travers, entre autres, de démonstrations de musique traditionnelle.

Pour finir, quelques photos pour illustrer le tout…

A très vite !

Porte joignant les deuxième et troisième cours.
Stèles aux tortues
Dragon surplombant le pavillon Khue Van Cac
Entrée du pavillon Khue Van Cac
Un héron à la perle
Charpente
Surélévation des pas de porte, afin de barrer le passage aux mauvais esprits
Autel en l’honneur de Confucius
Sur les portes entre les quatrième et cinquième cours, des peintures laquées de dragons
Bonsaïs
Dai Bai Duong (Grande Maison des Cérémonies), dans la cinquième et dernière cour
Pagode à la cloche
Pagode au tambour
Détail du tambour
Porte annexe joignant deux cours
Arbre d’âge vénérable (espèce…?)
Un des innombrables lacs de la ville, en face du temple

 

Vietnam, semaine 2

Hello!

Deuxième semaine sur Hanoï, les choses se mettent tranquillement en place, et mon premier module de master est déjà terminé. Prodigué par deux professeurs de la faculté de pharmacie de Lyon, nous y avons traité des techniques de détermination de composés organiques (spectroscopie RMN et IR, spectrométrie de masse). Aujourd’hui, j’ai donc entamé les cours de mon second module, dont la thématique porte sur l’ingénierie métabolique des plantes (ou, grosso modo, comment modifier le fonctionnement d’un végétal pour le rendre intéressant humainement parlant). Le cours est cette fois-ci assuré par un professeur vietnamien, à l’anglais scientifique grammaticalement parfait. Rien à redire sur ce point là. Mais j’avoue que dans cinq mois, je crains de ramener en France un anglais à consonance asiatique… on aura vu mieux comme souvenir quand même 🙂

Du côté d’Alexia (oui parce que donner des nouvelles d’une même personne à deux endroits différents ça augmente le nombre de visites, héhéhé, et puis c’est comme toute bonne série, il faut un spin-off !), elle s’est essayée à un stage dans un institut de recherche en écologie (l’IEBR pour les intimes), mais les gens de là bas ne semblent pas avoir l’habitude des stagiaires (en plus de ne pas bien maîtriser la langue de Shakespeare) (mais comment font-ils pour publier ?) (on me dit dans l’oreillette que c’est une production scientifique interne au pays, alors soit). Du coup, elle devrait s’essayer à un labo lié de près ou de loin à l’IRD dès ce lundi !

Pour ce qui est des bagages, toujours évaporés entre ici et là bas, il nous a été très justement suggéré d’essayer de faire passer les démarches par l’agence de voyage chez qui nous avons acheté les billets. A la suite d’un appel, il nous a donc été annoncé un horaire de livraison, laquelle n’a évidemment pas eu lieu. L’affaire est donc au point mort, et le ping-pong concerne cette fois-ci non plus trois mais quatre acteurs, soit suffisamment de monde pour organiser un tournoi : Air France, Vietnam Airlines, l’aéroport de Noï Baï et Carlson Wagonlit, notre agence de voyage. Cela dit, notre correspondant Carlson semble prendre l’affaire très au sérieux, et la suit de près. La suite au prochain épisode, en espérant qu’il y ait résolution du problème pour Alexia, la chose lui portant sur le moral…

Rebondissant sur le moral, il est globalement bon, les quelques bas s’estompant assez bien une fois l’esprit occupé par les cours ou la cavité buccale occupée par de la bouffe (dixit le gars qui tape son article en mâchonnant une espèce de portion de gelée aux fruits un peu insipide, globalement pas inspirante et pour tout dire franchement bizarroïde) ! Vous l’aurez compris, nous essayons donc d’élargir petit à petit nos horizons gustatifs, de surprendre nos papilles ! Le choix est excessivement large, mais il n’est pas toujours facile d’aborder le vendeur de rue ou la cuisinière dans sa gargote pour lui acheter ce truc, là, qui semble mangeable… pas facile, du moins jusqu’à la première bouchée à la suite de laquelle on se dit qu’on reviendra ! Parmi les trucs les plus intéressants jusqu’à présent, je citerai leur café lait, dit « ca phe no da », infusé dans un espèce de filtre posé au dessus de la tasse, dans laquelle il y a du lait concentré sucré et des glaçons. Ça passe tout seul après le repas (et puis ils servent un thé en même temps, allez comprendre). Et aujourd’hui, j’ai goûté un espèce de beignet de fruit, acheté 10.000 Dongs (40 cts) à une dame qui faisait ses fritures à un angle de rue. C’était très bon (et aussi très gras, mais est-ce utile de le préciser ?).

En fouinant un peu sur le guide de voyage Lonely Planet, je suis tombé sur l’adresse internet d’un gars qui vit ici depuis 10 ans, et dont le blog est en passe de devenir notre guide de survie aux travers des rues de Hanoi. Son blog s’appelle StickyRice (« riz collant »), et il ne parle de la ville qu’à travers la nourriture qu’on y trouve, dans un style vraiment amusant. C’est à cette adresse, et c’est en anglais. La photo de l’intitulé de l’article est de sa création. Gloire à lui.

Le weekend dernier, Anh Vu nous a emmenés faire un tour de l’autre côté du fleuve Rouge, à Bat Trang, le village des potiers. On s’est promenés sur le grand marché aux céramiques, où on trouve de tout (probablement à tous les prix, mais pour ça il faut demander/marchander). Beaucoup de revendeurs écoulent des produits identiques, du coup on peut se demander si tout est fabriqué à même le village. Mais je crois que dire ça serait en fin de compte blasphémer sur la ville, son histoire et sa réputation 😉 Toujours est-il que j’y retournerais bien, si possible dans l’envers du décor, histoire de découvrir quelque chose d’authentique et faire de chouettes emplettes (bah oui, ce serait bête de laisser nos deux bols de Bat Trang tout seuls dans notre armoire, il y a là bas des services complets prêts à être adoptés !).

Voilà, c’est tout pour la semaine! Demain, weekend, je pense que l’on sortira découvrir Hanoi, accompagnés de hanoiens cette fois-ci!

A très bientôt, prenez soin de vous (et soyez pas tristes, plus que 5 mois et je reviens :p)

Alors pour les curieux, les cocos fraîches ça contient plus d’un demi-litre d’eau de coco, ça a pas beaucoup de goût mais c’est très frais. Pour la chair, raclée à la cuillère c’est plutôt gélatineux et pas très sucré.
Marché de Bat Trang
Marché de Bat Trang

Vietnam, semaine 1

Hello, hello !

Pour commencer et afin de rassurer tout le monde, nous sommes bien arrivés et installés à Hanoï, Vietnam ! Ce lundi/mardi a été une très longue journée, entre le lever tôt pour prendre nos premiers vols en direction de Paris, les retards consécutifs aux mauvaises conditions météo à Paris-Charles De Gaulle, la longueur du vol long courrier en lui même, sans oublier le jetlag, dont l’équation est la suivante : décollage 13h30 + 10 heures de vol sans sommeil + arrivée 6h20 heure locale = deux journées d’éveil pour le prix d’une !

Une fois sur le plancher des vaches (ou des rizières, c’est qu’une question de point de vue), nous avons été accueillis par la personne d’Action Visas, qui s’est chargée de s’occuper des formalités d’arrivée et de nous conduire à notre hôtel, en centre ville. Malheureusement pour Alexia, son bagage n’a pas trouvé le chemin de l’aéroport… Tout compte fait oui, mais en fait non, et en finalité personne ne sait. C’est une histoire de fous à base de renvoi de balles entre l’aéroport de Hanoï, Air France et Vietnam Airlines. En attendant que les trois se mettent d’accord sur où est le bagage (à Hanoï aux dernières nouvelles), l’aéroport a donné un peu d’argent à Alexia (600.000 Dongs, soit 23 €, ce qui représente une certaine somme en comparaison aux standards de vie d’ici), ce qui lui a permis d’acheter quelques vêtements de rechange en attendant que la valise daigne revenir à sa propriétaire.

Sur le chemin de l’hôtel, la première impression n’a pas été la meilleure : les vietnamiens vivent beaucoup sur la rue, et du coup c’est franchement bordélique. Entre les échoppes qui empiètent sur les trottoirs, les innombrables motos garées ça et là, et les restaurateurs ambulants qui installent chaises et tables basses pour permettre à tout un chacun de grignoter tranquillement son bành mi, les piétons sont bien souvent amenés à se déporter sur la route, où la circulation est étrangement aussi fluide que chaotique. Malgré un code de la route inexistant, le flux de motos et de voitures est modéré et régulier, chacun évitant tranquillement l’autre, le coup de klaxon étant l’élément de sécurité principal. Je me demande ce que je fais ici.

Dans la foulée de cette première journée prolongée et à la suite d’une sieste bienvenue une fois arrivés à l’hôtel, nous nous sommes rendus l’après-midi sur le campus (un gros ensemble de bâtiments en cours de reconstruction, les locaux de l’université faisant visiblement partie des plus récemment rénovés), où le secrétariat franco-vietnamien nous a accueillis et aidés. La journée s’est prolongée par la rencontre de mon professeur référent à l’Agricultural Genetics Institute, un imposant bâtiment de style soviétique ici aussi entièrement refait, avant de retrouver en ville Camille, une autre étudiante française expatriée depuis plusieurs mois déjà, pour le repas du soir ainsi que des conseils avisés.

Ici, il est possible de manger à peu près partout, et pour pas cher du tout. Les restaurants ne servent généralement qu’un seul type de plat (par exemple « bún » pour des plats à base de vermicelles de riz, « pho » pour la soupe au boeuf traditionnelle du Nord, « com » pour des plats de riz aux accompagnements au choix), en copieuses quantités, dont les prix s’étagent entre 20.000 et 40.000 Dongs, soit 0,8 à 1,6 €. Pour l’instant, nous essayons de nous en tenir aux plats à base de bouillons, histoire d’adapter en douceur nos flores intestinales… En effet, l’eau du réseau semble poser problème, et nous faisons donc attention à consommer de l’eau embouteillée, bouillie ou, dans le pire des cas, purifiée au DCCNa (pastilles de type Micropur).

Mercredi, nous avons enfin rencontré Anh Vu, l’ami de Hai Vu, postdoc à VetAgro Sup. D’une grande gentillesse, il nous a conduits jusqu’à la visite de notre appartement, et a mené les négociations avec le propriétaire et la personne de l’agence de location. Nous avons emménagé jeudi, et date à laquelle il nous a encore aidés en nous présentant le quartier, et en nous procurant des cartes SIM vietnamiennes pour nos mobiles ! Notre appartement est situé dans un quartier plutôt joli, au quatrième et cinquième étages d’une maison, au dessus du logement des propriétaires. C’est un peu comme vivre chez l’habitant, l’indépendance en plus !

Du côté des cours, ils ont d’ores et déjà commencé, avec un module axé sur la détermination chimique par RMN. Alexia de son côté commencera son stage dès lundi, et le mien aura lieu en parallèle aux cours dans deux semaines. Nous prenons petit à petit nos repères, et la vision du vrac apparent et de la saleté de la rue du premier jour s’estompe déjà par moments pour faire place à l’image de quartiers animés par une incroyable vie.

Pour finir, quelques photos…

A très bientôt !

« Les Alpes vues du ciel »

« Les indicateurs de vol, dans l’avion »

« Première soupe pho »

« Premier plat de riz »

« Salon »

« Salon »

« Chambre »

« Salle de bain, à l’asiatique »

« Accès au second étage »

« Laverie »

« Cuisine »

« Cuisine »

« Balcon »

« La rue, vue du balcon »

« Le quartier »

Vroumvroum !

J’ai reçu mon permis ! A moi les Minsk et les routes du nord du Vietnam !