Auguri !

Voeux2012

Montpellier, semaine 14

Bonjour à tous !

Ça fait un bail que je n’ai pas écrit par ici ! En fait, pas depuis l’article sur ma première semaine montpellieraine, publié début septembre. Ouais, ça craint, hein? Mais tout n’est pas perdu! Étant donné que les vacances de Noël approchent, il m’est possible, par un subtil truchement logique, de retourner le problème et de retomber sur mes pattes en vous proposant une rétrospective de la première moitié de semestre passée à SupAgro. Je pourrais du coup en profiter pour vous parler un peu plus en détails du contenu de la formation suivie, mais aussi vous toucher deux mots quant à la vie sur le campus de la Gaillarde, entre autres choses !

Allons-y, donc.

Comme j’en parlais dans mon billet de septembre, j’étudie dans l’option APIMET, qui nous forme à la sélection variétale. Pour remettre les choses dans leur contexte, les sélectionneurs sont des monomaniaques de l’amélioration des végétaux, qui peuvent travailler à la compréhension des mécanismes impliqués dans la tolérance aux stress environnementaux, la résistance aux maladies, et l’augmentation de la productivité d’une manière générale. C’est l’aspect « recherche fondamentale » de la discipline. Mais comme leur nom l’indique, les sélectionneurs pratiquent surtout, au sein de tout un tas d’espèces cultivées, la sélection variétale. C’est ici l’aspect « de terrain », qui revient, sur la base des critères évoqués, à sélectionner les plantes ayant des caractéristiques recherchées pour éventuellement les faire se croiser entre elles et obtenir une plante encore mieux ! Le sélectionneur est donc, en quelque sorte, une espèce d’agent matrimonial pour plantes exigeantes (oui, c’est un parallèle facile et rigolo avec des sites de rencontre comme Attractive World, pour « célibataires exigeants », lol).

Il est cependant nécessaire de reconsidérer, du moins partiellement, l’image d’Épinal du sélectionneur dans son champ, casquette vissée sur le crâne, bottes en caoutchouc aux pieds et carnet de notes à la main. Car oui, mesdames et messieurs, la sélection se dote de nouveaux outils, aborde le virage de l’information à haut débit, et il devient de plus en plus fréquent de sélectionner la plante sur des résultats massifs de phénotypage, génotypage, voire séquençage, nécessitant d’importants traitements informatiques et statistiques. C’est ce que nous avons pu observer lors de visites, à la fois chez les grands semenciers et les labos publics. Et c’est ce dont à quoi nous sommes en train d’être formés, au travers des modules de génomique appliquée, ressources génétiques et gestion de la diversité, méthodes de sélection et création variétale, gestion des stress abiotiques et biotiques, statistiques et modélisation. Un joli set d’outils (dont beaucoup de R) qui, je l’espère, nous permettra de nous débrouiller dans tout contexte de sélection !

Concernant les débouchés, le double aspect fondamental/terrain mène à des postes aussi bien chez des instituts de recherche en France ou à l’international, que chez des semenciers allant de la petite coopérative à la grande multinationale. Le truc chouette, c’est qu’au delà des salaires moyens à l’embauche, qui sont parmi les plus élevés à la sortie des écoles d’agro, le marché est actuellement demandeur en sélectionneur. Pour illustrer ce propos, nous avons reçu cette année dans notre formation près de 40 offres de stage de fin d’études, pour 12 étudiants seulement…

…ce qui me permet de transitionner très habilement vers l’épineuse question du sujet de stage de fin d’études ! Enfin, pas si épineuse que ça dans la mesure où j’ai été reçu à l’entretien d’une équipe de recherche sympa, sur une problématique sympa, et dans un endroit sympa. En quelques mots : mise en place d’un test sur bananier pour sélection sur résistance à la cercosporiose noire, CIRAD Guadeloupe. La station expérimentale est basée sur les hauteurs de Capesterre-Belle-Eau (ici l’article Wikipedia, là une vue satellite GéoPortail), et a l’air d’autant plus chouette qu’on peut en trouver des photos et des récits au quotidien sur le blog d’une élève-ingé de l’ENSAIA, passée par là-bas en 2007 pour travailler sur la qualité et la durée de vie du fruit en liaison avec cette même maladie. Wait and see, donc.

Pour revenir brièvement sur la vie montpellieraine avant de conclure, on a en fait pas mal de boulot (surtout dans les modules de génétique quantitative, notez bien ça futurs copains APIMET), ce qui ne rend pas forcément évident le fait de caser les sorties dans l’emploi du temps. Heureusement, l’ambiance de la promo sous la pression est plutôt bien tamponnée, et la toute récente campagne pour l’élection de l’équipe du Cercle (l’équivalent du BDE) est venue détendre tout le monde. Petit point sur cette campagne, qui se déroule d’une façon rigolote : les différentes listes se présentent de façon anonyme, aphone et masquée, sous un nom amusant (cette année: les Guyguydanceurs, les Guymmortels, les Nimport’Guys, les Guylis Guylis, les Power Guyseurs), et organisent des évènements pendant toute une semaine au sein de la résidence afin de prouver leurs détermination et motivation. Le meilleur étant bien évidemment la livraison de petit déjeuners à domicile 🙂 Voila! Sinon à part ça, on s’est amusés à se faire des hoodies de promo, et puis c’est à peu près tout. Mais bon, on fait de la génétique et on le fait bien. Que demande le peuple ?

Dernière semaine avant les vacances de Noël, donc, avec un module à priori tranquille de législation en industrie semencière. J’ai hâte de rentrer pour revoir la famille et mon païs, bien manger, distribuer mes cadeaux, en recevoir aussi, revoir les amis et aller skier. Et vous, vous avez quoi de prévu ? 🙂

Je vous laisse, je file voir le Hobbit dans une salle obscure 😉

Baïetas !

« TD de génétique quantitative sous R par visioconférence avec J.-L. Jannink, USA »

« 23h, hôtel les Balladins Clermont-Ferrand, cours du soir de génét' »

« Les Guymmortels »

« Les Power Guyseurs »

« Les p’tit déjs! »

« Soirée crèpes de l’option agroalim »

« TD ModelMaker »

« Un maïs OGM rigolo »

R.I.P. MSN Messenger

Sortez les mouchoirs et pleurez dans vos chaumières, Microsoft a annoncé la fin de MSN Messenger (honteusement rebaptisé Windows Live Messenger ces dernières années) pour ce début d’année 2013… C’est la fin d’une époque.

Source: Le blog du modérateur

Quoi de neuf ?

Hello!

Un mois sans un seul mot, déjà (même si on pioute un peu du côté de Twitter)! Autant pour moi, les semaines s’enchaînent à un rythme affolant. Je profite donc du long weekend de la Toussaint pour donner rapidement de mes nouvelles. Entre le boulot et ses longues heures passées sous R, et la recherche de stage de fin d’études et ses multiples visites de labos, tout va bien. Pour faire bref, il y a de quoi bien remplir une vie d’agro sur Montpellier!

Je m’en tiendrai à ce court paragraphe pour aujourd’hui, mais j’essaierai de m’imposer à nouveau un rythme de publication régulier pour les semaines à venir. Ça ne devrait pas être difficile à tenir, étant donné que ce ne sont pas les idées qui manquent…

Voila donc, à très bientôt! Portez-vous bien d’ici là.

Montpellier, semaines 1 et 2

Bonjour!

Et oui, on fait repartir le compteur à zéro, et pour cause, j’ai démarré ma troisième et dernière année de cycle ingénieur à Montpellier SupAgro. J’y étudie dans la spécialisation APIMET (oui, la fameuse tant convoitée!), qui forme des ingénieurs spécialisés en génétique, génomique et sélection variétale. Avant de continuer et puisque nous sommes dans un contexte de jovialités biotechnologiques, mettons les choses au clair: je ne veux pas entendre de « ha, donc tu fais des OGM! ». Non seulement parce que la plupart des personnes ont une définition restrictive et calquée sur la diabolisation médiatique des OGM, ne comprennent pas ce qu’ils sont et n’ont aucune idée des enjeux qu’ils soulèvent, mais aussi parce que mes collègues biologistes en recherche travaillent au quotidien avec, et en manipuleront plus en six mois de labo que moi-même dans toute une vie (lorsque vous lirez cette fin de phrase, les plus farouches activistes de mes lecteurs m’auront déjà catégorisé de pro-OGM en fermant la page, sans même essayer de comprendre le point de vue du biologiste qui est le mien). Bon.

APIMET, donc, à Montpellier SupAgro.

Le campus de l’école est tout juste énorme en comparaison à celui de Clermont-Ferrand. Il s’étend sur le domaine de la Gaillarde, mais aussi d’autres domaines à Montpellier et ailleurs, et accueille en plus de l’école en elle-même les bâtiments des unités de l’INRA Montpellier.Vous vous en doutiez, mais la résidence est elle aussi sans commune mesure avec Clermont, répartie entre un format de bâtiment d’appartements étudiants classiques, et un lotissement de maisonnettes à studio, « les Hameaux ». Certes le format permet un commérage moins aisé en comparaison aux longs couloirs habituels, mais ce n’est que le début de l’année, et je suis sûr que mon voisin et mes camarades de promo auront des choses intéressantes à raconter.

Parlant de la promotion, et malgré sa taille limitée (12 étudiants), celle-ci est d’une diversité d’origines géographiques remarquable: Syrie, Mali, Congo, Brésil, Russie, Tunisie, Polynésie, et divers patelins français. Nous avons pu commencer à faire connaissance la semaine passée, lors d’un voyage d’études de deux jours où nous avons rendu visite aux chercheurs de l’INRA d’Avignon, ainsi qu’aux sélectionneurs du semencier Clause et du Centre Français du Riz. Ca à discuté de sélection variétale tomate, melon, piment et poivron, aubergine (en râlant gentiment parce que tous les sous vont à la recherche tomate), courgette et -vous l’aurez deviné- riz. Il y a l’air d’avoir pas mal de boulot, à la fois en recherche publique et privée, sur ces questions de sélection, et ce autant au niveau ingénieur pour les postes de sélectionneur et ingénieur de recherche, qu’au niveau doctorat pour les « prebreeders » (qui sont des postes chargés de travailler sur les ressources génétiques brutes afin d’y repérer des caractères d’intérêt sur lequel le sélectionneur pourra faire son oeuvre) et chargés de recherche. C’est une bonne chose.

Cela dit, et plus ou moins en rapport avec la question du stage de fin d’études, il va falloir réfléchir relativement tôt à ce qu’il se passera une fois le diplôme en poche. La question m’a une fois de plus effleuré l’esprit aujourd’hui même, puisque nous étions conviés aux soutenances de fin d’études de nos collègues de l’année supérieure. Thèse de doctorat? Emploi dans le public? Dans le privé? Dans quels domaines? Fuck the world et installation en agriculture? Et pourquoi pas l’entrepreneuriat? Tant de possibilités, tant d’idées! Le choix risque d’être difficile, et il faudra certainement la jouer fine…

Il faut aussi dire qu’avec l’environnement scientifique en agronomie montpellierain, il y a de quoi faire pour préparer tout ça, le facteur limitant étant sur le point d’être le temps… Mais j’espère tirer mon épingle du jeu, et compte profiter des structures entrepreneuriales pour continuer à développer un projet sur le coin du feu depuis quelques mois déjà, et récemment récompensé par la Fondation Unice. D’ailleurs, si vous voulez en savoir un peu plus, je vous invite à venir me faire un coucou lors de la remise des prix des Entrepreneuriales 2012 de la fondation, qui se tiendra le 9 octobre au théâtre Valrose, à Nice! Je devrais également être sur le barcamp de l’entrepreneuriat étudiant, ce jeudi 27 septembre à Montpellier.

Bon, ça commence à faire un sacré pâté de texte relativement introspectif. Je vais conclure en vous racontant que cette semaine on est dans un module de stats, et que la semaine prochaine on sera dans un module de stats, avant de passer dans trois semaines à de la génomique végétale youhou! Voila, j’vous laisse.

A bientôt!