Dix jours à Fès

Hello !

Profitant des liaisons sympathiques proposées par Ryanair au départ de l’aéroport Marseille Provence, nous sommes partis avec Cécile une dizaine de jours à Fès. Cela faisait longtemps que j’avais envie de mettre les pieds dans ce pays ; voilà chose faite, même s’il suffit de regarder une carte pour se rendre compte de la grande diversité de paysages que peut offrir le Maroc, et ainsi comprendre qu’un séjour dans une seule ville ne peut en aucun cas être représentatif d’un pays si étendu.

Fès, donc, et ses 1,1 million d’habitants séparés entre ville nouvelle et médina. Etalée à flanc de colline(s), cette dernière alias Fès El-bali, possède une myriade de ruelles dont le cheminement en montées et descente constitue le plus grand ensemble piétonnier au monde et contribue au côté labyrinthique du lieu (voir la vidéo en toute fin d’article). Ses commerçants, habitués aux touristes, n’ont pas peut d’attirer le chaland en plusieurs langues et invitent volontiers le badaud à visiter une échoppe « pour le plaisir des yeux ». Ses boutiques et ateliers qui débordent sur la rue, quand la rue n’est pas elle même un souk – au sens premier du terme. On dit qu’il faut se perdre dans la médina pour mieux la découvrir, quitte à se faire montrer le chemin par les commerçants ou les enfants contre quelques dirhams. C’est ce qu’il nous est arrivé dès le début de notre séjour, et de nous faire spontanément « guider » par un local de l’étape qui n’a pas hésité à demander – de manière assez déplaisante – une somme déraisonnable pour le service rendu. Une expérience désagréable qui nous a par la suite incité à perdre un peu en contemplation, et nous cantonner aux ruelles passantes telles que décrites dans les circuits de découverte de la ville. Un petit jeu de piste rigolo, d’ailleurs, consiste à repérer dans l’environnement visuellement surchargé les panneaux de couleur spécifiques aux différents circuits, avant d’essayer de suivre la direction approximativement indiquée. Idem pour des encadrés d’interprétation placardés sur les façades de certaines mosquées, caravansérails et autres haut-lieux du patrimoine, noyés dans l’agitation de la vieille ville. Ce qui est dommage, car la cité est très ancienne et chargée d’histoire, cependant cette dernière semble difficilement accessible, quelquefois pour des raisons religieuses (un certain nombre de points d’intérêt comme l’université Al Quaraouiyine sont interdits d’accès aux non-musulmans), mais aussi de par l’effort nécessaire en termes d’orientation dans cette fourmilière. Les toits-terrasses des cafés (coucou, le Café Clock) sont autant de lieux permettant de se couper du tohu-bohu de la rue et d’apprécier de voir la ville du dessus – et même de l’entendre, pour peu que l’on y soit à l’heure de l’appel à la prière (de loin le truc le plus perturbant du séjour). Et aussi de profiter de ce que la cuisine marocaine a à nous offrir !

Parce qu’il faut bien admettre que ces gens là, en plus d’avoir un climat scandaleusement favorable à toute une tripotée de fruits et de légumes, et un passé riche de caravanes chargées d’épices à ras-le-chameau, savent cuisiner (en se passant très bien de porc, avant que vous ne posiez la question). Entre les oliveraies et autres vergers à perte de vue, et la profusion de fruits et légumes frais sur les étals des marchés (j’ai été bluffé par celui de Sefrou, un peu au sud en se rapprochant des contreforts du Moyen Atlas, une vraie corne d’abondance en regard de la taille assez modeste de la ville), les yéma marocaines doivent probablement avoir à longueur d’année de quoi cuisiner tout ce qu’elles veulent. Et nous, ce qu’on voulait lors du cours de cuisine que m’a offert Cécile pour mon anniversaire, c’était un tajine d’agneau aux pruneaux et aux amandes 🙂

Vous l’aurez compris, et au contraire de nos dernières escapades, on était sur place aussi et surtout pour se reposer. Au delà de bonnes grasses matinées et de dodo tôt (plus quelques films « maghrebisants » en streaming pour rester dans l’ambiance), on a donc beaucoup flâné et on a essayé de se mettre le moins de pression possible. Il y a autour de la médina de Fès quelques endroits où il n’est pas désagréable de flâner ou de se poser pour observer les gens, comme le jardin Jnan Sbil, la place Boujloud ou l’esplanade du palais royal Dar el-Makhzen. Nous avons été nous promener par le train jusqu’à Meknès, où la place El Hedim semble jouer le rôle de forum pour les locaux (et où se tient dans les ruelles environnantes un marché hebdomadaire très animé), et par des grands taxis jusqu’à Sefrou et Ifrane, respectivement une petite ville agricole fort sympathique où nous avons embauché Zacharia pour nous guider (un « ancien hippie », comme il a aimé se décrire, agréable et plein d’anecdotes), et une station climatique supposément fréquentée par les marocains aisés (la « petite Suisse » du Maroc) mais léthargique lors de notre venue. Dans la lignée des promenades et de la détente, nous ne pouvions pas repartir sans avoir fait un tour dans un hammam. La mixité n’étant pas particulièrement de mise (malgré des attitudes progressistes du roi Mohammed VI sur ces questions en comparaison aux autres pays du Maghreb), nous avons malheureusement été contraints de nous rabattre sur le hammam d’un palais des Mille et une Nuits (pauvre de nous !) où nous nous sommes fait chouchouter avec un excellent gommage au savon noir à l’eucalyptus 🙂

Voilà pour l’essentiel ! En conclusion et de mon point de vue, le Maroc semble être un pays qui a beaucoup à offrir en termes d’expérience de voyage, mais qui peut parfois nécessiter une bonne préparation ou un accompagnement pour en tirer le meilleur parti. Dans tous les cas, c’est un très bon rapport dépaysement/prix (merci Ryanair !). Si je devais y revenir, je pense que ce serait au travers d’un voyage un peu plus organisé, dans une région plus reculée ; un trek ou un raid pourraient ainsi être des alternatives intéressantes.

A plus !

Les toits près de la place Seffarine
Premier repas sur place
Les portes du palais royal de Dar el-Makhzen
Une des portes latérales du palais royal de Dar el-Makhzen
Une des portes latérales du palais royal de Dar el-Makhzen
Dans la rue Talaa Sghira
Quelque part près du mausolée de Moulay Abdellah
Jardin Jnan Sbil
Une ruelle traversante entre Talaa Sghira et Talaa Kebira
Le sandwich marocain à la viande à 10 Dh
Au musée Batha
Ruelle couverte vers Hay Amal Sidi Najjar, Meknès
Place Lahdim, Meknès
Street art vers Derb Zemouri, Meknès
Street art vers Derb Zemouri, Meknès
Suite principale du Palais Mokri
Suite principale du Palais Mokri
Riad El Fenn
Cours de cuisine avec Samira
Cours de cuisine avec Samira
Cours de cuisine avec Samira
Le thé en terrasse au riad El Fenn
Vue depuis la terrasse du riad El Fenn
Vue panoramique depuis la terrasse du riad El Fenn (clic pour agrandir)
Notre tajine à l’agneau, aux pruneaux et aux amandes
Vue depuis le riad El Fenn

Petit déjeuner muesli fruité au Café Clock
Un homonyme dans l’industrie de la torréfaction ?

Avec Zacharia, à Sefrou
Le minaret de la mosquée d’Oujloud
Minaret, vu de la terrasse du Café Clock
A l’Est, l’Algérie
Y’en a une qui fait le plein de soleil !
…et qui s’en met plein la panse. Oeufs à la berbère, boulettes kefta, hummus et tabouleh
Un voyageur néerlandais sorti de Mad Max
Retour à la maison : un essai d’oeufs à la berbère, dans mon tajine tout neuf

Lectures supplémentaires : « Imaginaire touristique et émotion patrimoniale dans la médina de Fès », Muriel GIRARD

Une semaine aux Pays-Bas

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Hello !

Ca fait un moment que je n’ai pas donné de nouvelles fraîches d’où je suis et de ce que je fais… presque un an déjà ! Depuis la dernière fois, où je commençais à travailler chez un semencier français en Californie, il s’en est passé des choses.

Dans l’ordre : j’ai quitté mon poste en VIE au bout de 6 mois (très probablement un quiproquo entre les attentes de l’entreprise et les miennes); une fois rentré en France nous sommes partis en famille une semaine en Irlande (premier séjour à l’étranger pour mon père, un grand moment); quelques jours plus tard je me suis stupidement cassé la gueule en parapente (fracture de la malléole interne, vis et broches en sus), ce qui a fait que je me suis bien fait ch… pendant quelques mois (mais j’ai mis les pieds sous la table, la bonne blague); pendant que je récupérais, j’ai essayé de suivre une formation à l’entrepreneuriat dans un incubateur (mais les transports en commun avec les béquilles c’était trop galère alors j’ai vite abandonné); et finalement, j’ai trouvé un logement et déménagé sur Montpellier… en vue de commencer une thèse de doctorat !

Eh oui, je vais devenir thésard au sein de l’Institut de Recherche pour le Développement, en partenariat avec une entreprise de biotechs et sur la thématique du développement racinaire des céréales 🙂

En attendant que le projet se mette en place, j’ai trouvé un poste de technicien microbiologiste vacataire dans une équipe de recherche de l’Institut des Sciences de l’Evolution de Montpellier, pour laquelle je suis parti une semaine chez un collaborateur de l’université de Utrecht, aux Pays-Bas, me former aux techniques utilisées. Petit compte-rendu de ma découverte du pays 🙂

Arrivée et premières impressions

Première question pour commencer : doit-on parler des Pays-Bas ou de la Hollande ? Et pour les habitants, des Hollandais ou des Néerlandais ? Tout est expliqué sur cette page de l’office de tourisme des Pays B… de la Holl… enfin, du pays, quoi.

Je suis arrivé par la voie des airs, ce qui laisse tout le loisir d’étudier le paysage. Le plus marquant au premier abord, c’est l’eau. Il y en a partout ! Etangs, baies, marais, lacs, canaux, et ce jusque dans les champs où elle est collectée par des fossés, drains à ciel ouvert qui à défaut d’encadrer les parcelles comme on peut le voir en France, en font partie intégrante et les strient sur toute leur longueur (et on clique ici pour rafraîchir ses notions de drainage-irrigation).

Débarqué à Amsterdam Schiphol, je dois rallier la ville d’Utrecht, 50 km au Sud. Et pour cela, je dois avouer que j’ai été bluffé par la facilité et l’efficacité des transports en commun : une station de train de la NS (la SNCF néerlandaise) passe sous l’aéroport, dans laquelle tout est clairement indiqué, à la fois en anglais et néerlandais. A partir de là, rien de plus facile : il suffit de prendre un ticket OV-chipkaart à la borne, on valide et c’est parti ! Petite remarque geek au passage : ces tickets contiennent une puce RFID Mifare, ce qui augmente un peu le prix à l’achat lors d’un passage unique (un pass rechargeable existe), mais peut être pourraient-ils être recyclés pour une utilisation rigolote ? En tous cas j’ai gardé les miens ! 🙂

J’arrive donc à Utrecht et je me rends à mon bed & breakfast, situé dans un quartier résidentiel calme et agréable, pas très loin du campus universitaire. Le propriétaire aime à appeler l’endroit « bed & bicycle » car il prête par la même occasion un vélo pour toute la durée du séjour. La chambre s’avère très cosy, et le vélo particulièrement pratique. Si on considère en plus les tarifs, très raisonnables, la sympathie du tenant et la propreté des lieux, l’endroit est définitivement à conseiller. Hop un lien : B&B Limes Oudwijk.

Des vélos, partout, tout le temps

Ce n’est pas un mythe, les néerlandais adorent le vélo. On peut lire sur internet que près d’un tiers de la population se déplace quotidiennement de cette façon. Ce qui est au final assez logique, au vu de la déclivité nulle, de l’omniprésence de pistes cyclables ainsi que de l’existence de routes (oui, routes) réservées aux vélos. Celles-ci sont matérialisées par un revêtement rouge, et les voitures y sont interdites, dans la mesure des accès résidentiels. La contrepartie : une circulation assez nerveuse, voire chaotique (ici une photo à Wageningen, une autre ville universitaire), car beaucoup de néerlandais roulent finalement assez vite, sans casques, le guidon dans une main et le smartphone dans l’autre, le regard porté vers l’écran… et qui serait presque plus dangereuse que la circulation en vélo et moto au Vietnam. Niveau engins, on est sur du vélo de ville standard, avec quelquefois des adaptations particulières, comme des selles supplémentaires sur le cadre, ou des configurations biporteurs ou triporteurs, pour trimballer marchandises ou enfants. Les néerlandais ont également des systèmes antivol sur cadre assez amusants, combinant bloque roue arrière et chaîne intégrée.

Utrecht

La ville d’Utrecht (prononcer « u-trerht ») se situe à une cinquantaine de kilomètres d’Amsterdam, et a l’air de jouir d’une position très centrale aux Pays-Bas, ce qui en fait un hub assez fréquenté. La ville tient ses origines de l’époque gallo-romaine, et doit sa renommée à ses activités religieuses, et sa prospérité au commerce fluvial. Elle a été la première ville des Pays-Bas jusqu’à la fin de l’âge d’or néerlandais, où elle a été détrônée par Amsterdam. Aujourd’hui, avec 300 000 habitants, elle est la quatrième ville des Pays-Bas. C’est également une métropole étudiante, de par la présence de l’Universiteit Utrecht, la plus grande université du pays (le campus principal, situé en bord de ville, est appelé Science Park De Uithof et est assez fat…), qui est un établissement visiblement renommé à l’échelle européenne. Le centre ville est bâti autour d’un système de canaux (issus d’anciens bras du Rhin) et de fortifications, ce qui fait que les artères les plus vivantes se trouvent sur les berges des voies d’eau. Fait amusant, ces berges sont à double niveau : au plus près de l’eau, les quais donnent sur des entrepôts, au dessus desquels sont bâties les rues. Un système à deux niveaux nommé werfkelders, bien pensé et désormais assez joli, puis-qu’aujourd’hui les quais accueillent des terrasses de restaurants et cafés.

J’ai vraiment été séduit par cette ville, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, l’ensemble du délire de la circulation à vélo : ça peut paraître bête, mais ça a beaucoup de charme de partir le matin sur son biclou, emmitouflé dans son écharpe, et traverser parcs embrumés et quartiers résidentiels tout mignons, dans le calme sonore des voies cyclables (eh oui, une voiture c’est quand même vachement bruyant). Ensuite, le sentiment de sécurité : que j’aie été à pieds ou à vélo et quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit, pas une seule fois je ne me suis senti au mauvais endroit au mauvais moment. Enfin et surtout : le centre ville mignon tout plein, avec tous ses canaux partout, ses bateaux et ses grands et beaux/belles hollandais/es. Finalement, la ville me semble bien à l’image de son icône, le lapin Miffy. Mais bon, je crois aussi que je ne suis pas insensible à l’idée que je me fais de l’Europe du Nord…

La langue

Le néerlandais, que j’affectionne appeler « glickeblucke » en l’honneur d’une amie native des Pays-Bas que j’aime bien taquiner sur le sujet, est une langue vraiment amusante à écouter. En fait, on y trouve à la fois des consommes prononcées très crument « à l’allemande », un certain nombre de mots prononcés « à l’anglaise », ainsi que des mots français à peine modifiés. Dans la rue, certaines inscriptions à la signification obscure se révèlent ainsi parfaitement compréhensibles une fois entendus prononcés, car se rapprochant phonétiquement de leurs homologues anglais ou français.

La bouffe

J’avais trouvé sur internet avant de partir une planche présentant des plats à essayer une fois aux Pays-Bas, malheureusement je n’ai pas réussi à m’enfourner dans le gosier tout ce que j’avais l’intention de goûter. Je me suis donc cantonné aux « patat », des frites de rue à la texture extérieure particulièrement croustillante (liée à une double cuisson, de ce que j’ai pu comprendre), mais aussi les bitterballen, des espèces d’intermédiaires entre la pomme dauphine XL et la croquette au boeuf, accompagnée de sauce béarnaise-like. J’ai aussi trouvé une boutique de yaourts, mais bon, rien de neuf sous le soleil, et il y avait enfin des hagelslag au B&B, qui peuvent être des espèces de fins copeaux de chocolat ou des paillettes sucrées à saupoudrer sur du pain beurré. Le truc le plus fin que j’aie pu tester, c’est définitivement le hareng cru, délicat à souhait et servi avec sa julienne d’échalotes et ses pickles pour relever intelligemment le tout ! 🙂

Amsterdam et fin du séjour

Vendredi soir, je suis parti d’Utrecht pour rejoindre Amsterdam, mais le beau temps n’était plus au rendez-vous (il a du partir en weekend lui aussi). Rajouté au coin pas très enthousiasmant dans lequel j’ai réservé mon auberge de jeunesse (qui à part ça était une bonne adresse : WOW Amsterdam), à la foule de la ville, et au fait d’être seul, je dois avouer que je n’ai pas fait grand chose de plus que de visiter le Rijksmuseum (à voir absolument) et d’errer un peu sans but entre canaux et coffeeshops (pour dire, je n’ai même pas pris la peine d’en visiter un, alors que j’aurais bien aimé prendre part à ce morceau de folklore d’une façon ou d’une autre). Une petite déception donc, en comparaison à Utrecht que j’ai vraiment beaucoup aimé. Mais ce n’est qu’un prétexte pour y retourner accompagné 🙂

Sur ce, les photos de la semaine !

Et je vous tiens au courant dès que j’embauche dans mon équipe de thèse 🙂

A bientôt !

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Oudegracht (Vieux Canal)
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Oudegracht et la Domtoren
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Oudegracht et la Domtoren
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Koningslaan, vu du Wilheminapark
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Koningslaan, vu du Wilheminapark
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Vélos et Oudegracht
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Un vélo garé le long de l’Oudegracht
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Dans une ruelle étroite, pas loin de la Dom Tower
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Domtoren et Domkerk, vus du Domplein
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L’arche de la Domtoren et Servetstraat
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Coucher de soleil quelque part en centre ville
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Saint Willibrord d’Utrecht, devant Janskerk
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Vue sur l’Ouest de la ville, depuis le sommet de Domtoren
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Vue sur l’Ouest de la ville, depuis la Domtoren
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Vue sur l’Oudegracht depuis la Domtoren
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Tourelle au sommet de la Domtoren
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Stadshuitengracht, vers Nintje Pleintje
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Stadshuitengracht, vers Nintje Pleintje
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Stadshuitengracht, vers Nintje Pleintje
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Pas loin du B&B, vers Van Alfenstraat
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Oudegracht de nuit
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Piste cyclable vers le Science Park

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Quelques bâtiments de l’Universiteit Utrecht
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Portraits d’un couple marié, Pieter Gerritsz Bicker et Anna Codde, Maarten van Heemskerck, 1529
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Collection d’armes à feu de la période dorée des Pays-Bas, Rijksmuseum
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La Laitière, Vermeer, 1658, Rijksmuseum
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Napoleon I, atelier van François Pascal Simon Gérard (Baron), ca. 1805 – ca. 1815

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Amsterdam
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Amsterdam
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Amsterdam
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Amsterdam
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Bitterballen
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Haring

SAMSUNG
Patat
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« I Amsterdam » à Shiphol Airport

Road trip en Californie centrale

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Hellooo !

Avec un record de 6 mois de retard, voilà un petit compte rendu de notre road trip autour de la Californie centrale, du 7 au 10 Juillet ! 🙂

Organisé en mode dernière minute (moins d’une semaine avant) sur la base de la flopée de marque-pages qu’Alexia a la sale habitude de mettre partout dans les guides de voyage, nous sommes partis en mode « camping-car fait maison » (comprendre : rabattre les sièges arrière du Rav 4 pour y gonfler un matelas). Mais cette fois ci, pour ne pas nous faire prendre au dépourvu quant à un endroit sûr pour passer la nuit (comme lors de notre road-trip à Los Angeles) et avoir accès à un confort minimum (sanitaires et douches), nous avons préféré réserver des emplacements dans les nombreux campings publics, gérés par les parcs d’état et nationaux. Point amusant : en montagne, tous les emplacements sont équipés d’armoires pour stocker la nourriture et les produits d’hygiène. Si je vous dis que ces armoires sont résistantes aux ours, vous comprendrez pourquoi l’option « nuit sous la tente » ne m’a que moyennement emballé. Je dois même avouer avoir été bien content de dormir dans une grosse boîte en métal hermétique et verrouillée, oui oui.

Avant d’enchaîner sur le carnet de voyage, quelques considérations pratiques pour le camping en Californie. Tout d’abord, étant donné que les américains pratiquent une forme de camping assez hardcore (gros pickups, grosses caravanes, des centaines de kilos de matériel), il est assez facile de trouver des emplacements pour une simple voiture. Attention cependant aux jours fériés, qui causent de grosses migrations vers les parcs. Ensuite, trois adresses web à retenir : le site des California State Parks pour les infos et campings des parcs d’état, celui du National Parks Service, California chapter pour les infos sur les parcs nationaux situés en Californie, et Recreation.gov pour ce qui est de la réservation des campings de ces derniers. Enfin, dernière info à retenir : en Californie, le camping est une solution d’hébergement relativement bon marché, avec des tarifs de l’ordre de 20 à 30 USD par voiture et par nuit.

Même si nous sommes partis en vrac, sans avoir particulièrement prévu de quoi faire la popotte, on avait prévu un beau plan de route :

  • Jour 1 : de Seaside à la Yosemite Valley
  • Jour 2 : traversée du Parc National du Yosemite, Bodie State Historic Park et arrivée à Tahoe Lake
  • Jour 3 : route sud-ouest autour de Tahoe Lake et Emerald Bay, Coloma Gold Discovery Historic Park et arrivée à Bodega Bay
  • Jour 4 : oenotourisme à Sonoma, UC Berkeley, et retour sur Seaside

Pour vous faire une idée du trajet, voilà une carte représentant la boucle de 1400 km que nous avons décidé de suivre durant ces quatre jours.

Jour 1 : de Seaside à la Yosemite Valley

Une première matinée relativement tranquille, puisqu’il nous a été nécessaire de traverser de part en part l’immense plaine que constitue la vallée centrale, faite d’un continuum de champs et de vergers représentatifs de tout ce qui peut être élevé ou cultivé aux USA. Les choses sérieuses commencent aux portes du parc national de Yosemite, qui s’ouvrent sur la vallée éponyme aux dimensions grotesques : tout est haut, très haut. Les arbres sont hauts, les montagnes sont hautes, les falaises sont très hautes. La vallée de Yosemite n’est en soi pas immense, et ne représente qu’une infime partie du parc, mais elle est représentative de l’échelle des paysages rencontrés sur le reste du trajet, et constitue surtout la partie la plus touristique du parc. En fond de vallée, une station d’altitude a été érigé de toutes pièces sur ce qui fut jadis le territoire des indiens Ahwahneechee, qui malgré les efforts du naturaliste John Muir et la mise en place du parc national deviendra un village de vacances (au sens littéral du terme) abritant de nombreux terrains de camping, un grand nombre de départ de sentiers de randonnée, et des parkings a en faire pâlir un centre commercial en période de soldes. Le Disneyland de la réserve naturelle, en quelque sorte ! Sur place, nous avons passé notre après-midi à profiter des points de vue offerts par la vallée, mais aussi traîné au musée retraçant l’histoire du lieu. Comme toujours aux USA, la même histoire : le colonisateur arrive, s’installe en rejetant plus ou moins violemment la tribu indienne du coin qui essaie tant bien que mal de trouver une nouvelle place dans la société, et la civilisation finit par faire son œuvre macabre de développement (ici, un article pour en savoir plus). En fin de journée, nous rejoignons le terrain de camping de Crane Flat après avoir fait un plein d’essence hors de prix (hé oui, une station service si reculée ça se fait payer) et de quelques trucs pour dîner et déjeuner le lendemain matin. Nous finissons notre journée par une veillée au coin du feu animée par le ranger Jay (véridique !) qui nous a raconté des histoires et chanté des chansons au son de sa guitare classique.

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Yosemite Valley vue depuis Wawona Road
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Avec bien sûr Alexia qui prend la pose

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Yosemite Valley, le Disneyland de la réserve naturelle…
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Musée du Yosemite Village
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Coiffes et paniers en osier traditionnels des tribus indiennes Miwok de la vallée, appelées Ahwaneechee
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Reconstitution d’un atelier et démonstration de vannerie par une descendante d’Ahwaneechee
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Merced River
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Merced River, encadrée par El Capitan à gauche, et Cathedral Rocks à droite

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Notre RV fait maison !
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On est partis un peu à l’arrache… l’option flash de téléphone + bouteille d’eau fait une bonne lampe d’appoint
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En comparaison, les américains prennent le camping très au sérieux (et sont over-équipés)

Jour 2 : Traversée du Parc national de Yosemite, Mono Lake, Bodie State Historic Park et arrivée à Tahoe Lake

Nous commençons la deuxième journée par une sortie d’observation des piafs du coin organisée par l’un des rangers du parc, qui équipe notre petit groupes d’une clé d’identifications et de paires de jumelles et nous accompagne dans les sous-bois et prairies entourant Crane Flat. Je n’en ai pas mis parce qu’il y en a trop, mais Alexia a rempli son appareil photo bridge-à-gros-zoom d’un certain nombre d’espèces qu’elle a réussi à apercevoir. Nous avons ensuite repris la route pour traverser le parc national d’Ouest en Est jusqu’à Tioga Pass, en enchaînant des paysages montagneux aux dimensions complètements hallucinantes et roulant à des altitudes improbables sur une route digne des meilleurs nationales françaises. En bref, une route de montagne en mode « facile +++ ». Sur le chemin nous dégustons des sandwichs à la confiture et au beurre de cacahuète (peanut butter jelly sandwich, une spécialité ‘ricaine) offerts par nos voisins du camping, à qui nous avions refilé la veille ce qu’il nous restait de bacon (sans frigo ç’aurait été perdu). Un deal gentil et tout à fait bienvenu ! Sur la route nous nous arrêtons souvent pour profiter des points de vue dégagés sur la géologie monumentale des lieux, dont une vue magique sur le Half Dome dominant la vallée de plus de 1400 m, et sur l’enfilade de montagnes menant à Cathedral Peak. Au fur et à mesure que nous avançons, nous montons régulièrement en altitude dans la Sierra Nevada, et les forêts se transforment petit à petit en prairies et autres espaces ouverts arides avant d’être complètements rocailleux. Le passage du col de Tioga se fait tranquillement en ce début d’été, malgré ses 9944 pieds d’altitudes, soit 3031 mètres. Le col de la Bonette-Restefond et ses 2680 m au point le plus haut font pâle figure à côté. Mais au contraire des Alpes, à aucun moment on n’a l’impression d’être si haut… jusqu’à la redescente. Car une fois le col passé, c’est la dégringolade, sur une large route qui serpente le long d’une vallée très encaissée, où nous nous prenons une rincée monumentale de la part des nuages venus de l’Est ne parvenant pas à franchir le massif montagneux.

Après une pause sandwich bien méritée dans une station service et sur recommandation du ranger ornithologue, nous faisons un détour par le lac Mono. Une traversée de steppe aride plus tard (vraiment, le changement de décor en l’espace de 20 km est ahurissant, on se croirait dans un western (tiens donc, L’Homme des hautes plaines de Clint Eastwood a été tourné ici)), nous arrivons aux pieds du lac, à la géologie particulière. Situé dans une zone très active géologiquement, ce lac salé est alimenté par des remontées d’eaux chaudes, riches en calcaire, qui créent au contact du dioxyde de carbone du lac des structures appelées tufa, espèces de cheminées de béton. Avec la baisse du niveau des eaux du lac, due en partie au détournement de ses sources d’alimentation pour irriguer la mégalopole de Los Angeles, les tufa se montrent au jour, et constituent alors des perchoirs de choix pour les habitants volants des environs. Avec ses eaux salines, l’écologie du lac est tout à fait particulière et repose sur une écologie comportant un très faible nombre d’espèces. Le plancton nourrit des centaines de millions de larves de mouches, qui nourrissent à leur tour les oiseaux du coin (et les indiens d’antan, qui y trouvaient une source nutritive intéressante). Des oiseaux de mer y migrent pour s’y reproduire, comme le goéland de Californie. Toutes ces explications nous sont délivrées par le ranger Mike, un ancien enseignant de lycée.

Nous reprenons ensuite la route principale et bifurquons pour atteindre Bodie, une ville fantôme de la ruée vers l’or. Jadis prospère et ayant accueilli jusqu’à 10 000 habitants travaillant dans les mines, les commerces et les services de la ville, elle a été abandonnée du jour au lendemain, comme en témoignent les nombreuses échoppes survivantes, encore debout et pleines de leurs objets. Par mauvais timing, nous loupons la visite du moulin, le gros bâtiment-usine permettant le battage du minerai extrait des puits alentours. L’ambiance est particulière, difficilement descriptible : la ville est perdue à la fin d’une route encore peu carrossable de plus de 20 km, au creux de quelques collines de prairie d’altitude, et culminant à un petit 2550 m. Les nuages aux bords nets passent rapidement au dessus de notre tête sur sur le fond azur électrique du ciel, poussés par les vents des plaines de l’Est, secs et frais sans être froids. Nous sommes en été, l’atmosphère est cristalline, et les jeux de lumière sont magiques. En somme, un décor de far west en montagne.

Le temps passe vite et notre programme n’est pas terminé, nous reprenons la route pour rejoindre le lac Tahoe, un lac de montagne dont les massifs l’encerclant abritent la majeure partie des stations de ski de Californie. Nous remontons rapidement les plaines de l’Est de la Sierra Nevada jusqu’à la frontière de l’état-casino, le Nevada, et enquillons une nouvelle montée vers les rives du lac. Timing parfait, nous arrivons en vue du lac pour le coucher de soleil ! Cela dit, ses dimensions sont si importantes (160 km de circonférence) que nous n’arriverons qu’à la nuit bien tombée à notre camping (Tahoe State Recreation Area), où nous pourrons prendre une douche bien chaude, nous poser sur un ponton pour profiter de la vue, et passer une bonne nuit de repos.

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Sortie observation des piafs avec un ranger du parc
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Alex et le ranger naturaliste (et oui, ils portent vraiment ces chapeaux là)
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Clouds Rest
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Half Dome
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Tenaya Lake, Polly Dome, Fairview Dome et Cathedral Peak
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Polly Dome et Fairview Dome

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Sur les rives de Tenaya Lake
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Prairies vers Lembert Dome
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Mount Dana

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L’écosystème particulier du lac salé Mono Lake
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Tufa avec le Tioga Peak en fond
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Tufas
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Tufas
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Tufa
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Tufas

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Rives du Mono Lake avec le massif de l’Est Yosemite en fond
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Tufas

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Steppe en montant sur Bodie
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Steppe en montant sur Bodie
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Bodie, ville fantôme de la ruée vers l’or
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Bodie
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Lèche-vitrine chez l’apothicaire du coin à Bodie
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Un saloon à Bodie
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Bodie general store
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Le club de billard du coin
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Old Gold cigarettes
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La colline minée et l’usine de traitement des métaux
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Une autre vue sur ce coin froid
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Ascenseur de descente dans les puits
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Arrivée à Tahoe Lake pour le coucher de soleil
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Arrivée à Tahoe Lake pour le coucher de soleil

 

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Les rives animées du Tahoe Lake

Jour 3 : Tahoe Lake et Emerald Bay, Coloma Gold Discovery Historic Park et arrivée à Bodega Bay

En ce troisième jour, nous décidons de profiter un peu du coin et allons louer un canot pneumatique pour une descente tranquille sur la Truckee River, le seul déversoir du lac Tahoe. Comme nous arrivons relativement tôt, nous avons droit non seulement au tarif « early bird », mais surtout à un maximum de tranquillité sur le cours d’eau. Pas grand monde ne navigue, et c’est tant mieux ! Petite descente tranquille d’approximativement deux heures, il fait beau et chaud, parler de rafting aurait vraiment été déplacé s’il n’y avait pas eu sur la toute fin de descente un petit rapide sur lequel pagayer était bienvenu pour revenir au quai ! Le raft nous ayant creusé l’estomac, nous faisons une halte au rayon traiteur du magasin Safeway du coin et nous posons déjeuner sur la plage de l’un des parcs d’état (ciel bleu et plus de 25°C malgré les 1500 m d’altitude) avant de repartir et continuer notre tour du lac jusqu’à son extrémité Sud. Sur le chemin, nous nous arrêtons pour un chouette point de vue sur Emerald Bay qui, comme son nom ne l’indique pas est une baie fermée, encadrée par un éboulis glaciaire imposant, et possédant une toute petite ile qui confère au lieu un certain charme.

Nous continuons notre route par un bon tronçon au travers de l’Eldorado National Forest jusqu’à Coloma, où se trouve le Marshall Gold Discovery State Historic Park, qui retrace l’histoire de ce lieu où aurait été découverte la première pépite d’or, initiant ainsi le mouvement du Gold Rush, la ruée vers l’or. Le parc n’est pas exceptionnel en soi, mais il reste néanmoins intéressant, avec des bâtisses d’époque (en gardant en tête que la notion de passé est toute relative aux US, qui est un pays jeune) réaménagées en salles d’exposition expliquant les diverses techniques d’orpaillage et d’exploitation minière du précieux métal.

L’heure avance vite, et nous reprenons notre chemin pour rejoindre notre étape du soir, qui s’avèrera être excentrée de nos points de passage initiaux, mais bon, faute de camping proche… En redescendant de Coloma, nous retraversons ainsi la plaine centrale et dépassons Sacramento, la capitale de l’état, puis Davis et son université, reconnue mondialement pour son collège d’agriculture et d’écologie. A cet endroit, la sécheresse de l’été se fait presque autant sentir que lorsque nous avions traversé les champs de pétrole en remontant de Los Angeles : le thermomètre affiche un maximum à 105°F, soit 40,5°C. Nous retrouvons un peu de fraîcheur lorsque nous traversons les zones lacustres du Nord de la baie de San Francisco, et la température continue de chuter lorsque nous nous rapprochons de la côte Pacifique. Le paysage sur le chemin de Bodega Bay change du tout au tout, et c’est maintenant une petite Bretagne que nous traversons, faite de pâtures verdoyantes et de vaches laitières Holstein… Nous retrouvons la Highway 1, la voie côtière, qui au Nord de San Francisco se rapproche beaucoup plus d’une petite route de campagne que de la grosse nationale qu’elle est en allant vers le Sud de l’état. Nous arrivons à notre campground en bord d’océan, de nuit. Il fait humide et très frais (le contraste avec les températures de la journée est bluffant), et je ne sais pas si c’est de la bruine ou les embruns des énormes rouleaux de la plage d’à côté qui me pourrit les lunettes. Le temps de se débarbouiller aux lavabos, grignoter un morceau, et nous voilà en train de dormir dans notre camping car improvisé. La fatigue de la route et du rythme chargé des derniers jours commence à se faire sentir.

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Baignade pour tous à Tahoe Lake
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Emerald Bay et Fannette Island, au Sud-Ouest du Tahoe Lake

 

Jour 4 : oenotourisme à Sonoma, UC Berkeley, et retour sur Seaside

Alexia a beaucoup de mal à démarrer ce matin ! Une douche serait la bienvenue pour se réveiller. Nous commençons donc par rejoindre la seconde partie du campground, quelques kilomètres plus au sud, qui est équipée en sanitaires. Une douche bien chaude en cette matinée océanique grisâtre. En attendant Alexia qui se brosse les dents, un vieux monsieur américain commence à me faire la conversation. Alexia nous rejoint, puis la femme du monsieur, qui en viennent à nous raconter qu’ils reviennent camper chaque année à cet endroit précis pour des raisons familliales tristissimes… Même si j’ai l’impression que les américains se confient généralement facilement, et parlent aisément de questions personnelles, ils semblent en revanche difficilement se lier d’une amitié sincère. A l’opposé, en France, nous aurions tendance à rester plutôt réservés jusqu’à ce que des liens d’amitié se mettent en place, généralement assez rapidement. Ce sont là des différences culturelles assez amusantes à constater ! Bref, nos amis américains tristes finissent par relativiser leur situation en nous souhaitant un très bon séjour, et de notre côté nous faisons un petit effort vestimentaire avant de prendre la route pour l’un des endroits les plus huppés de Californie, la vallée viticole de Sonoma (qui est aussi bobo-populaire que sa voisine et rivale, Napa, est chic). Nous nous arrêtons dans une petite exploitation familiale (une notion là aussi à relativiser vu le bâtiment et les équipements) choisie à partir des informations de notre guide de voyage. Alors que ce dernier annonce que le domaine en question propose des matinées d’initiation à la dégustation de vin, il n’en est rien dans la réalité, et c’est uniquement grâce à la vendeuse qui a pris le temps de nous initier brièvement à cette pratique que nous avons pu profiter de ce qui peut être produit à Sonoma. Un truc rigolo est que les californiens semblent accorder autant d’importance aux cépages que nous autres français aux terroirs. Alors qu’un californien sait ce qu’il est en train de boire lorsqu’il goûte un syrah 100% ou un cabernet-merlot 80/20, nous autres français aurons tendance à réfléchir plutôt en Bordeaux ou Côtes du Rhône. Bref ! J’embarque une bouteille d’un vin très tannique pour le grand père (en espérant qu’il la laissera un peu prendre de l’âge), bien décidé à le faire passer dans mon bagage (pas moyen d’envoyer du vin hors du pays… aucun transporteur ne veut s’y risquer pour des raisons douanières).

Nous quittons la vallée et nous arrêtons manger un morceau dans un restaurant sud-américain dans la ville de San Rafael, avant de continuer à descendre jusqu’à Berkeley et son université mythique. Géographiquement, l’UC Berkeley est à l’opposé de Stanford. Idéologiquement, même combat. Deux universités que tout oppose. Stanford est privée, le campus est magnifique et tout y brille, ou presque. Berkeley, à côté, c’est l’université publique, on sent qu’on y fait un tas de trucs bien mais il y a cette petite touche de grandeur légèrement décadente à laquelle nous ont habitué les universités françaises. Sauf que bon, faut pas déconner, c’est Berkeley et ça fait partie des meilleures universités mondiales. Et quelque part, c’est rassurant de se dire qu’on retrouve dans cet établissement de haut niveau des codes et éléments propres à ce que l’on peut retrouver dans le monde académique français. Bon, il ne faut pas me faire dire ce que je n’ai pas dit, le campus de Berkeley a beaucoup de gueule. Il est grand, fourmille d’activité et de bâtiments en tous genres répartis sur le versant d’une colline, et a été le témoin de certains mouvements historiques de la contre-culture américaine, en bref de ce qui a fait San Francisco et sa Baie ce qu’elle est aujourd’hui. Mais ça reste amusant de voir ce que des cerveaux issus d’établissements si prestigieux que tout opposent finissent par donner : la Silicon Valley ! Bref. Chouette vue du campanile du campus, faut pas louper ça ! On y voit toute la baie, la ville de Oakland, le Golden Gate et Alcatraz…

Et après ça, retour sur Seaside. La fin d’un long voyage en kilomètres, court en durée mais riche en souvenirs ! 🙂

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Arrêt dégustation et oeno-tourisme dans la vallée de Sonoma
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De retour au Nord de la baie de San Francisco, traversée du Carquinez Bridge
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Le bâtiment du département des sciences de la vie, campus de Berkeley, Université de Californie
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Vue sur le Golden Gate depuis le campanile du campus de Berkeley
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Vue sur le campus et le Nord de la baie de San Francisco
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Au Sud, vue sur Oakland
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Point d’affichage étudiant sur le campus de Berkeley
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Squirrel !
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Pas loin du campus de Berkeley, dans les ruelles
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Distributeurs de journaux, Berkeley

Chroniques d’un geek ordinaire

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Hello !

Depuis qu’Alexia est partie, je peux me permettre des plaisirs égoïstes et j’ai le champ libre pour faire ce qui m’intéresse à moi et moi tout seul, comme par exemple… aller visiter le Computer History Museum !

En plein milieu de la Silicon Valley et à un bloc seulement du siège de Google, le CHM retrace l’histoire de l’informatique au sens large, et expose une vaste collection d’outils de calcul allant du boulier aux supercalculateurs, en passant par tout un tas de machines fonctionnant sur la base de cartes perforées, lampes à vide, et autres composants préfigurant le transistor. Très technique au demeurant, il possède également une sympathique collection d’ordinateurs et de périphériques grand public des 30 dernières années, et reliques de l’âge d’or du multimédia.

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Une partie de la collection d’ordinateurs personnels des années funky, le premier serveur de Google, et leur voiture autopilotée expérimentale

Le multimédia… ou plutôt, le Multimédia, avec un grand M. L’égérie de l’informatique des années 90. La seule évocation de ce mot magique me donne des hallucinations en GIF (un cédérom qui tourne sur lui même) et ICO (un curseur de souris avec un Pikachu qui danse). Je ne peux résister à ce sentiment de nostalgie (et vous non plus !) qui me pousse à me plonger en arrière dans le temps et vous proposer par la même occasion… cette magnifique rétrospective matérielle de ma vie de geekos.

M’en fous, de toutes façons dans une autre vie, je suis né à San Francisco et je travaille dans la Silicon Valley !

Shooting some ‘Murican freedoms !

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