Ecoles d’agro : le point sur la réforme des concours B ENSA et ENITA

Enita

Bonjour à tous !

Comme vous le savez peut être, les concours d’entrée aux écoles d’ingénieurs en agronomie ENSA et ENITA vont être sujet à une réforme importante. Et par importante, j’entends la fusion pure et simple des concours actuellement en place pour chacun des deux réseaux d’écoles. « Sacrilège ! » crieront certains, « Awww yeaaah ! » s’exclameront d’autres. Vous préparez ces concours ? Voici un tour d’horizon rapide des changements à venir.

Cet article fait également suite à l’édition 2014 de la conférence sur la thématique de l’orientation post-fac en écoles d’agronomie (voir la page de l’édition 2013 pour une brève présentation du contenu), donnée le jeudi 13 novembre dernier sur le campus Valrose de l’Université Nice Sophia Antipolis. Vous trouverez en fin d’article le PDF de la projection.

La réforme du concours B en bref

Quelles sont les conditions d’entrée au concours ?

  • La réforme prend effet dès la session 2016. Donc dès l’année prochaine.
  • Cette session 2016 ne sera ouverte qu’aux L3 et diplômés de Licence, seulement des filières Sciences de la Vie. Dommage pour les L1 et les autres filières, hein !
  • La session 2017 sera ouverte à toutes les mentions scientifiques (et non plus le triptyque biologie/géologie/chimie habituel), de niveau L3 et diplômés de Licence. Donc entre les loupés et les frustrés n’ayant pas pu s’y présenter à la session 2016, et les petits nouveaux des autres Licences, va y avoir du monde aux portes et ça risque d’être la cohue…
  • En bref : si vous êtes en L3 ou diplômé de Licence issu de la filière SV pour la session 2016, FONCEZ !

Quels sont les changements dans les épreuves ?

  • Admissibilité : sélection sur dossier coeff. 1, plus épreuve scientifique complémentaire (qui correspond à la discipline opposée à votre majeure de licence, e.g. math-physique pour les SV) (3h) coeff. 1
  • Admission : épreuve de sciences et société (30+20 min) coeff. 1, plus entretien avec le jury (20 min) coeff. 2
  • Deux présentations max du concours

On tombe donc sur un vrai hybride entre les concours ENSA et ENITA actuels. A noter la disparition de l’épreuve d’anglais, ce qui est assez étrange… Et comme je suis quelqu’un de sérieux (et aussi parce que j’ai été lire les textes de loi pour vous), je cite mes sources !

Du coup, mon guide pratique du préparationnaire au concours B ENITA deviendra obsolète l’an prochain… C’est donc la dernière année que vous pourrez l’utiliser ! Profitez en à fond 🙂 Et pour vous accompagner dans votre préparation de dossier, voilà le PDF de la présentation que j’ai donné, qui devrait normalement être à jour.

En espérant que ces ressources vous soient utiles, n’hésitez pas à me contacter si vous avez besoin de renseignements supplémentaires !

A plus !

Fiche de synthèse PPAM : Thym commun

Bonjour à tous,

Aujourd’hui un contenu un peu différent de ce à quoi je vous ai habitué, mais pour une fois 100% agro avec des ITK et tout le bordel. Je suis en train de travailler sur des fiches de synthèse concernant différentes espèces de plantes à parfum aromatiques et médicinales (PPAM). Aujourd’hui, tout pour produire, transformer et utiliser le Thym commun Thymus vulgaris L.

Bonne lecture ! 🙂

Taxonomie

Genre Thymus, famille des Lamiacées. Environ 350-400 espèces et variétés composent le genre Thymus, dont l’identification est peu aisée. On s’intéressera ici surtout au groupe représenté par le thym commun Thymus vulgaris L. et ses apparentés (espèces, variétés, hybrides) au port dressé, et non au groupe formé par le thym serpolet Thymus serpyllum, dit « thym sauvage » et ses apparentés au port rampant. Egalement membres du genre Thymus, ces derniers possèdent des usages comparables bien qu’ayant des arômes plus doux.

Description

Le thym commun Thymus vulgaris est un sous-arbrisseau pouvant atteindre 40 cm de hauteur. Tige tortueuse, très ramifiée, ligneuse dans sa partie inférieure. Feuilles petites, étroites, sessiles, roulées sur les bords, parfumées et de couleur vert bleu ou gris selon la saison et la variété. Les fleurs blanches à rosées à corolle bilabiées sont réunies en épis à l’extrémité des branches, et épanouies de mai à août.

Variétés et apparentés

Thym argenté Thymus vulgaris « silver posie » ou « Argenteus » : feuilles marbrées d’argent, saveur de thym modérée, les feuilles méritent d’être écrasées pour libérer tout leur arôme ; Thymus pulegioides : rustique, buissonnant, feuilles larges, fleurs rose mauve ; Thymus nitidus (syn T. richardii) : petite plante à feuilles étroites vert vif, fleurs pourpre pâle ; Thym orange Thymus x citriodorus « fragrantissimus » : 40cm, fleurs lilas pâle, feuilles gris-bleu, douces et fruitées, parfum d’orange épicée ; Thym citron Thymus x citriodorus : hybride au parfum de citron, fleurs lilas pale ; Thym citron « silver queen » Thymus x citriodorus « silver queen » : feuilles crème à argent, en hiver, bourgeons terminaux roses ; Thymus odoratissimus (syn. T. pallasianus) : longues branches lâches et molles, feuilles douces et citronnées, fleurs roses à calice pourpre. Le thym dit « maraicher » est un type issu de travaux de sélection, caractérisé par une grande productivité, des feuilles vertes et beaucoup plus longues et larges, et un arome moins puissant. Bien que les principes actifs varient en fonction de l’espèce et de la variété, mais également de l’emplacement et de l’exposition au soleil, la pharmacologie utilise une classification en 6 chémotypes, basée sur les composants majoritaires de l’huile essentielle : géraniol, linalol, terpineol, carvacrol, thymol, thujanol-4/terpineol-4.

Habitat et type de sol

Croit spontanément dans la garrigue et prés pauvres, coteaux arides, lieux rocailleux, se cultive en grande abondance jusqu’à 1500 m d’altitude. Sols calcaires, siliceux, arides, frais, légers, humifères, bien drainés. Les thyms redoutent les hivers humides et l’eau stagnante. Exposition plein soleil.

Maladies et ravageurs

Chenilles de noctuelles Emmelia traebaelis, larves de sésie Tinthia teneiformis qui perforent les tiges, piqures de cicadelles Eupteryx aurata, E. alticola et Emelyanoviana mollicula, punaises, thrips, lépidoptères Tortrix pronubana, géomètres, pyrales, altises, pucerons Myzus ornatus Laing., Kaltebachiella pallida, autres insectes tels que les genres Zygaena et Acidalia, Pyrausta aurata, P. purpuralis, P. sanguinalis et leurs chenilles, larves d’Arima marginata, escargots, maladies cryptogamiques Alternaria oleracera, Puccinia caulincola et P. menthae, Aecidium thymi, Thielavia microspora, dépérissement des plants clonés. Attention, la cuscute peut être apportée par le semis, rester vigilent.

Itinéraire technique

Semis. Compter 3 à 5 g de graines à l’are. Semer en caissettes ou sur mini mottes en mars-avril, support fin et bien drainé, sous abri à 20°C. Damer légèrement la terre avant semis et couvrir d’un peu de compost. Le délai de germination peut aller de 5 jours à un mois, en fonction des sources : deux semaines semble un intermédiaire plausible. Arrosez les plantules avec parcimonie, toujours par le bas, étant sensibles à la fonte des semis. Repiquage après 8 à 10 semaines, et une plantation définitive au printemps suivant.

Multiplication. Boutures, éclats de souche, et division permettent d’obtenir des pieds à partir d’une bonne plante mère. Prélevez les boutures sur les nouvelles pousses ou les bois tendres avant la floraison en fin de printemps, ou à l’automne. Hivernez les dernières boutures sous châssis froid. Les touffes bien établies (3 à 4 ans) doivent être divisées en fin de printemps en climat froid et humide, en automne en climat chaud et sec. La touffe doit être arrachée, et des morceaux pourvus de 6 à 12 brins séparés, en prenant soin de bien déchirer la souche. Replanter en enterrant toutes les parties qui ne portent pas de feuilles. Bien tasser la terre au pied et irriguer si besoin, et ce jusqu’au milieu de l’été.

Plantation. Pour les climats très chauds, plantation sous une ombre partielle. La plantation a lieu d’avril à mai ou d’aout à septembre. Les espacements sont de 20 à 40 cm sur le rang et 1,5 à 2 m entre les rangs selon les largeurs d’outil tracteur, 60 cm étant une largeur minimale pour les passages de cueillette. Soit une densité moyenne de 20 000 plantes/ha. Le thym peut rester en place pendant 6 ans.

Entretien. Désherber fréquemment ou pailler en sol très sec, lorsque les plantes sont jeunes. Lorsqu’elles sont adultes, il suffit de désherber avant la récolte. Irriguer seulement lors de la reprise ou en cas de sécheresse exceptionnelle. Si les récoltes sont espacées, tailler régulièrement en enlevant 10 à 15 cm de feuillage. Au printemps, tailler légèrement pour favoriser l’émission de jeunes pousses à l’arôme plus puissant, puis de nouveau après la floraison en fin d’été pour empêcher les plantes de devenir trop ligneuse ou éparpillée.

Récolte. La cueillette des feuilles peut se faire toute l’année pour un usage culinaire, et en début de floraison pour un usage médicinal. La récolte des sommités fleuries est recommandée en début de floraison lorsqu’elles sont particulièrement riches en principes actifs. Récolter à la faucille deux tiers de la repousse vers mars/avril et en fin d’automne. Déposer la récolte sur des draps et amener au fur et à mesure au séchoir.

Séchage. Le thym sèche facilement, sous réserve d’une bonne ventilation et de l’obscurité. Le séchage peut se faire sur canisses, dans ce cas, tendre des draps en dessous pour éviter des pertes de feuilles lors du séchage. Compter 3 à 7 jours de temps de séchage. Pour 1 kg de produit sec, compter 6,5-8kg de plante fraîche. On peut étaler jusqu’à 4 kg de plante fraîche par m², mais plus la couche est mince, plus la plante sèche vite.

Tri. C’est un poste important pour le thym. Battre dès que les feuilles sont bien sèches (ou rouler pour de petites quantités), puis trier à l’aide d’un sasseur ou de plusieurs tamis. Ventiler pour enlever les poussières.

Transformation et utilisation

Partie utilisée et usages. Sommité fleurie, feuilles, branche complète. Usage direct en aromate, infusion, macérat, huile essentielle (bain, savon, parfumerie, lotions, bains de bouche).

Propriétés. Bactéricide, antiviral, antifongique, expectorant, digestif par action antispasmodique sur l’intestin analogue à la papavérine (Bézanger-Beauquesne), immuno-stimulant. En usage externe, « tonique nerveux » qui lutte contre la dépression, le rhume et les difficultés respiratoires, et les douleurs musculaires. Certains auteurs lui accordent un rôle dans la désintoxication alcoolique (Annie Schneider). Les propriétés majeures diffèrent en fonction des différents chémotypes :

  • Le thym à thymol s’utilise en cas de fatigue générale, est un anti-infectieux et s’utilise dans le traitement de l’asthme, des dermites irritatives et de la couperose.
  • Le thym à géraniol est un antifongique, un antiviral et un antibactérien. C’est également un cardiotonique. Il s’utilise en cas de bronchite et d’entérite virale. Il est aussi utilisé dans les accouchements.
  • Le thym à linalol, est quant à lui, un antifongique dans les cas d’infection par Candida albicans. C’est également un vermifuge. De par sa moindre agressivité, ce chémotype est préféré pour les traitements concernant les enfants.
  • Le thym à paracymène est un antalgique s’utilisant principalement dans le traitement des rhumatismes et de l’arthrose.
  • Le thym à thujanol est un bactéricide (en particulier dans le cas de chlamydia) ainsi qu’un viricide.

Indications. Etats fébriles et grippaux, infections intestinales et urinaires, infections ORL et bronchiques, asthme, asthénie physique et psychique.

Constituants principaux. Huile essentielle à forte teneurs en phénols (dominante thymol, carvacrol, linalol, également cinéol, boméol), flavonoïdes (apigénine, lutéoline), acides phénols (rosmarinique et caféique), saponines à propriété antibiotique (n-triacontane). Nombreux minéraux et éléments-traces dont lithium, aluminium, calcium.

Toxicité et précautions d’emploi. Eviter un usage prolongé et un surdosage, les phénols étant hépatotoxiques. Contre-indiqué en cas de grossesse, d’allaitement et pour les jeunes enfants.l’huile essentielle de thym contient des phénols hépatotoxiques. 15 mL sont mortels pour un adulte, et en fonction des chémotypes et distillats, certaines huiles essentielles sont dermocaustiques. Respecter les précautions d’usage.

Formes d’emploi

  • Evaporation : 1 goutte d’huile essentielle 4 à 5 fois par jour pour ambiance olfactive, pas d’utilisation prolongée en diffusion atmosphérique, pas d’utilisation en inhalation.
  • Utilisation cutanée : 2 à 3 gouttes en dilution maximale à 5% dans une huile végétale, sur la zone à traiter.
  • Prise orale : uniquement sur avis officinal ou médical, 1 goutte par jour diluée dans une huile végétale en mélange avec de l’huile essentielle de citronnier. Poudre totale de sommités fleuries : 325 mg/gélule, 1 gélule 3x/jour avant les repas.
  • Infusion : 15g/L de branches avec sommités fleuries. Porter l’eau à ébullition, laisser infuser 10 minutes. 3-4 tasses par jour pour les affections bronchiques ou digestives. Variante en infusion composée : 20 g d’un mélange thym-menthe-réglisse, 2 tasses par jour pour indigestion et flatulences.
  • Limonade de thym : remplir une bouteille de rameaux avec sommités fleuries, recouvrir d’eau de source, laisser infuser en plein soleil pendant 3 à 4 jours. filtrer, ajouter un peu de sucre suivant votre goût. Bien mélanger et conserver au frais.
  • Sirop de thym : 2 grosses poignées de thym (en grammes ?), 1 L d’eau, 1 kg de sucre. Verser l’eau bouillante sur le thym et laisser infuser à couvert pendant toute une journée. Filtrer, ajouter le sucre et faire cuire à petit feu pendant 20-30 minutes. Vérifier la consistance du sirop. Conserver au frais ou stériliser pendant 20 minutes.
  • Apéritif au thym : 40 g de thym, 1 L de vin blanc sec et miel liquide à volonté. Faire macérer le thym dans le vin blanc pendant 10 à 15 jours, filtrer, ajouter miel suivant gout, bien mélanger et mettre en bouteille pour conserver 2 à 3 mois avant dégustation.
  • Liqueur : faire macérer pendant 10 à 15 jours un bouquet de thym en fleur dans 500mL d’alcool à fort titrage, idéalement 90°. Quand la solution commence à virer du vert au jaune brun, filtrer. Mélanger a un sirop obtenu par fonte à chaud de 200 g de sucre dans 500 mL d’eau. Un verre a liqueur 2 fois par jour.

Bibliographie

  • Anonyme (2014) Thymus vulgaris – Wikipedia
  • Avramov, Y. (2006) Ces précieuses plantes de méditerranée, Ed. Edisud, Coll. Je choisis le naturel !
  • Bremness L. (2005) Plantes aromatiques et médicinales, Ed. Larousse, Coll. L’œil nature
  • Cox J., Moine M.-P. (2011) Petit guide des herbes aromatiques – Semer. Récolter. Cuisiner, Ed. Le courrier du Livre
  • Fabiani G. (2006) Elixirs et boissons retrouvés, Ed. Equinoxe, Coll. Carrés gourmands
  • Galibert D. (2013) Bien être et santé – tout savoir sur les plantes et les huiles essentielles
  • Gerbranda W. (2004) La culture des plantes aromatiques et médicinales en bio, Ed. Editions du Fraysse
  • Guillet D. (2012) Semences de Kokopelli
  • Künkele U., Lohmeyer T. R. (2007) Plantes médicinales – Identification, récolte, propriétés et emplois, Ed. Parragon Books
  • McVicar J. (2006) Le grand livre des herbes, Ed. De Borée
  • Paume M.-C. (2007) Sauvages et médicinales – Plantes remèdes pour nos petits maux, Ed. Edisud, Coll. Je choisis le naturel !
  • Schall S. (2014) Mon jardin de plantes médicinales – Comment les cultiver, les conserver, les utiliser, Ed. Larousse

Le terrible secret des bananes

Hey !

Derrière ce titre à scandale injustifié, voici une chouette présentation (en anglais) expliquant brièvement et simplement les problématiques majeures en sélection et production de banane dessert pour le monde occidental, en passant par la Gros Michel et la Cavendish. Il faut néanmoins noter que même si la banane Cavendish que nous connaissons tous représente une part importante de la production mondiale de ce fruit, il existe de par le monde une impressionnante diversité de bananes consommées, qu’elles soient destinées à la consommation dessert, à cuire ou à brasser.

J’en profite pour copier/coller un extrait du résumé de mon mémoire de fin d’études qui apportera quelques chiffres sur la question, et brièvement introduire la question de la maladie des raies noires dans les Antilles :

Les bananes (Musa spp.) au rang de quatrième aliment de base, nourrissent environ 400 millions de personnes dans le monde. Avec une production mondiale estimée à 107 millions de tonnes en 2011, les bananes constituent la plus importante production fruitière, dont 15% est exportée. Toutefois, les bananes dessert destinées à l’export s’appuient actuellement sur une monoculture intensive monovariétale, centrée sur le sous-groupe Cavendish (groupe AAA). Cette base génétique très étroite expose l’industrie à des menaces importantes de la part des ravageurs et maladies. La Maladie des Raies Noires (MRN), causée par le champignon Mycosphaerella fijiensis, est considérée comme l’une des maladies les plus importantes pour la banane et menace donc la sécurité alimentaire. La résistance génétique est clairement le meilleur objectif à long terme pour le contrôle de cette maladie. L’expansion de la MRN dans les Caraïbes est récente, et M. fijiensis a été identifié en Martinique en 2010 et en Guadeloupe en 2012.

Et si vous voulez en savoir plus sur ce qui était fait au CIRAD Guadeloupe en sélection banane dessert, vous pouvez consulter ce précédent article, où Fred en personne nous explique tout !

Merci à Clem pour le partage !

Conférence « Post-fac : les écoles d’ingénieurs en agronomie »

Conference

Attention, cet article est obsolète ! Pour des informations fraîches, c’est ici que ça se passe 🙂

Hello !

Une petite publication rapide pour faire suite à la présentation sur la thématique de l’orientation post-fac en écoles d’agronomie, donnée ce mardi 10 décembre à 17h30 sur le campus Valrose de l’Université Nice Sophia Antipolis.

Le topo ?

Le BDE Bio et son ancien Président Jérémy LAVARENNE vous présentent la première conférence « Post-fac : les écoles d’ingénieurs en agronomie – tour d’horizon & admissions parallèles ».

Saviez-vous qu’après des études universitaires en biologie, les écoles de l’enseignement supérieur agronomique et agricole vous ouvrent grand leurs portes ? Recherche fondamentale et appliquée en sciences de l’environnement, du végétal et de l’animal, métiers du conseil et de la production à l’échelle des territoires, transformation et commerce agroalimentaire, coopération et développement à l’international, monde des affaires ou bioinformatique…

Les écoles d’ingénieurs en agronomie proposent un spectre de formations bien souvent insoupçonné, menant à un très large panel de métiers du vivant. Publiques ou privées, elles réservent une partie de leurs quotas à des admissions de profils universitaires, sur concours.

Quels sont ces concours ? Quelles sont les écoles, les formations et les spécialisations concernées ? Quels sont les métiers offerts par un marché du travail de plus en plus concurrentiel et en proie au verdissement des activités ? C’est à cet ensemble de questions que nous tenterons d’apporter des réponses, afin de vous faire prendre conscience de l’existence d’une filière « de la fourche à la fourchette » en recherche de profils supérieurs en sciences du vivant.

J’y ai également présenté mon guide pratique du préparationnaire au concours B ENITA… 😉 Vous trouverez ci-dessous le powerpoint de présentation, et ici le lien vers la page Facebook de l’évènement.

En espérant que ces ressources vous soient utiles, n’hésitez pas à me contacter si vous avez besoin de renseignements supplémentaires !

Education à la diversité alimentaire : où en est-on?

DiversiteAlimentaire

Bonjour!

Après presque deux mois sans article dactylographié (mine de rien, écrire demande plus de temps que de préparer une planche de BD), il est temps pour moi de reprendre le clavier, pour parler cette fois-ci d’alimentation. Certes, depuis quelques jours l’Europe est prise dans un nouveau scandale agroalimentaire qui n’a heureusement rien de sanitaire, mais rassurez-vous, ce n’est pas le sujet que j’aimerais aborder aujourd’hui, et puis les autres le feront très bien pour moi.

Hier, c’était mardi. Et comme tous les mardis depuis maintenant un mois, je rejoins les autres à 19h30 sur le parking de la résidence pour récupérer mon panier de légumes auprès d’Abderrahman, le maraîcher. C’est en début d’année que je me suis inscrit à l’AMAP de SupAgro, non pas en tant qu’une stupide bonne résolution de la nouvelle année, mais parce que je trouvais intéressant de me faire livrer régulièrement un panier de légumes de saison, produits localement, qui me permettraient de varier et équilibrer mon alimentation. Je me fiche personnellement que ces légumes soient cultivés en agriculture conventionnelle, biologique, ou biodynamique, pour peu que l’agriculteur le fasse de manière raisonnée (ici aucun souci, Abderrahman est en conversion AB). Et puis, il y a un aspect pratique indéniable: je n’ai pas besoin de réfléchir à quoi acheter, je reçois toutes les semaines un panachage de fruits et légumes qui me permet moduler mes menus d’étudiant, pour un prix que j’estime tout à fait correct (en fait, je crois même que mon budget bouffe a diminué).

Parmi tous ces points, la question centrale reste la notion de diversité et de saisonnalité des produits.

Certains vous diront ainsi que contracter à une AMAP en hiver est quelque chose de triste, synonyme de longues soirées au coin du feu rythmées par un morne et invariable repas à base de patates et de poireaux (quand ce n’est pas du chou). Souvent, ce seront ces mêmes personnes qui, sous couvert de volonté de diversité alimentaire, auront tendance à se tourner vers des productions désaisonnées, cultivées le plus souvent sous serre en Espagne quand ce n’est pas à l’autre bout de la planète. Au delà des interrogations qui peuvent être soulevées lorsque l’on mange au 25 décembre une cerise chilienne (oh et puis merde, c’est le 25 décembre après tout), il serait temps de nous demander où en est l’éducation à l’alimentation, dans le contexte d’une importante diversité des productions à l’échelle nationale. Car oui, notre bonne vieille France cultive dans ses terres fertiles un grand nombre d’espèces et de variétés potagères et fruitières, se déclinant en une infinité de formes, de couleurs, de textures et de saveurs, et ce tout au long des saisons (sans parler aujourd’hui de variétés anciennes qui sont un tout autre sujet, jetez donc un oeil au catalogue maraîcher des graines Woltz).

Seulement, à l’autre extrémité de la chaîne logique se trouve la grande distribution qui, plutôt que de profiter de cette diversité, s’obstine a commercialiser un faible nombre d’espèces et de variétés, le plus souvent importées, désaisonnées, calibrées et standardisées pour fournir un produit identique 365 jours par an, conforme aux attentes d’un consommateur lambda.

Je fais partie de la génération Y, dite du « pourquoi ». Mes parents quant à eux sont issus de la génération X, « marquée par d’importants changements technologiques et un sentiment que rien n’est impossible, pour peu que les moyens y soient mis ». Personnellement, j’ai plutôt le sentiment que les années 70-90 peuvent être caractérisés par un consumérisme acharné, mais peu importe. J’ai grandi dans un milieu social ouvrier, mais mes parents ont fait en sorte que nous ne manquions de rien. La quasi-totalité de l’alimentation de notre foyer était issue de la grande distribution. J’estime avoir reçu une bonne éducation, et reposer sur des valeurs morales correctes. J’ai donc grandi comme un français tout ce qu’il y a de plus standard, en consommateur lambda dont la connaissance des fruits et légumes s’est plus ou moins limitée au monde du supermarché.

Et en bon Y, je me pose maintenant tout un tas de questions. Comment se fait-il que je n’aie jamais reçu d’éducation concernant la diversité des possibles dans l’alimentation issue de la production agricole non transformée ? Pourquoi ais-je du aller jusqu’à une formation supérieure en agronomie pour m’en rendre compte ? De manière plus large, quelle doit-être la place du système éducatif dans l’enseignement de l’alimentation, non seulement au delà des questions de diététique à mes yeux inutilement prépondérantes, mais surtout en termes d’enseignement d’une culture générale agricole ?

A l’heure actuelle, des documents de référence comme le Programme National Nutrition Santé, dont la première version remonte à 2001, permettent d’apporter un certain nombre de réponses au travers de certains de ses axes, comme ceux présentés ci-dessous :

Améliorer l’offre alimentaire :

  • Prendre de bonnes habitudes alimentaires dans le cadre scolaire ou périscolaire, en facilitant l’apprentissage de bonnes pratiques alimentaires par les étudiants et leur découverte des produits bruts à un tarif social
  • Favoriser l’innovation dans le champ des productions agricoles, de la pêche et de l’alimentation, notamment pour les PME
  • Améliorer l’accès aux produits de base
  • Améliorer ou conserver la qualité organoleptique de l’offre alimentaire
  • Développer des variétés végétales à haute valeur environnementale, nutritionnelle et organoleptique
  • Améliorer l’information sur les variétés commercialisées
  • Rapprocher producteurs et consommateurs: développer les productions agricoles et de la pêche en circuits courts ou de proximité, faciliter l’accès des consommateurs de la restauration collective publique aux productions issues de ces circuits

Renforcer l’éducation nutritionnelle en milieu scolaire par :

  • le développement de l’éducation à la nutrition en s’appuyant notamment sur les programmes scolaires, particulièrement en CE2 et 5è
  • la valorisation et la diffusion d’outils de référence en éducation nutritionnelle pour l’école primaire comprenant des outils d’analyse de la publicité alimentaire des outils d’éducation sensorielle et des outils pour des ateliers culinaires
  • la sensibilisation des parents, sur la base du dossier documentaire réactualisé
  • la diffusion d’une circulaire portant sur les prises alimentaires à l’école, au collège et au lycée

Malgré une volonté visiblement marquée de travailler sur des questions d’éducation, je n’ai aucun souvenir d’interventions de sensibilisation sur ces problématiques (en 2001, j’étais alors en 5ème), et je n’ai pas l’impression que ce soit non plus le cas aujourd’hui. Le fait que le PNNS ne soit équipé que d’outils incitatifs plutôt que coercitifs est-il ainsi pertinent ? Prenant ainsi ces questions par la base que constitue l’éducation, serait-il intéressant de réorienter le crédo de ce programme vers un « découvrez-mangez » plutôt que « mangez-bougez » ?

Et vous, que faites-vous au quotidien pour éduquer votre entourages à la diversité des possibles en termes d’espèces et de variétés alimentaires, ainsi qu’à la notion d’aliments de saison ? Amis instituteurs, dans quelle mesure ces notions sont-elles présentes au sein de vos programmes d’enseignement ?

J’aimerais lancer le débat: à vos claviers, donc !

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