Rudolph

Une illustration qui parle de RFP certes, mais qu’est ce que la RFP ? Aussi connue sous le nom de dsRed, la RFP est une protéine fluorescente de couleur rouge ! Et comme l’explique un article inédit sur Strip Sciences publié aujourd’hui à cette adresse, les couleurs en biologie moléculaire ne sont pas mises entre les mains des chercheurs comme des feutres dans entre les doigts d’un enfant… quoique ? Rendez-vous donc sur Strip Science pour en savoir plus !

Sainte Barbe et Calèna

Adiéou !

Aujourd’hui c’est la Sainte Barbe ! En Provence et dans le comté de Nice, la tradition veut qu’en ce jour soient plantées trois coupelles de blé ou de lentilles, qui une fois germées viendront décorer la table de la veillée de Noël. Bien levées, les plantules augureraient bonnes récoltes et fortune pour l’année à venir. Derrière cette tradition, il y a historiquement et comme d’habitude un rituel grec envers la fécondité, repris plus tard par le christianisme lors de la fête de la Sainte Barbe.

Bien que l’aspect religieux soit pas trop mon truc, j’aime bien cette tradition. Ça m’évoque ma grand mère qui plante et qui s’occupe tous les ans de ses coupelles de lentilles, et de cette touffe de verdure toute douce et bienvenue dans la maison. C’est marrant. Je me demande si à la maison ils l’ont fait cette année. Si vous aussi vous aimez les plantes et que voulez essayer chez vous, c’est tout bête : une coupelle, du coton bien humidifié, des graines, et basta. Et si vous voulez en savoir plus, y’a de bonnes explications sur le site de NiceRendezVous.

Parlant de Noël, il y a un article sympa de l’an dernier sur le blog de la Countea qui traite de la Calèna, le Noël traditionnel niçois. Je vous le copie honteusement ici, parce qu’il est chouette et que j’aimerais le garder. En contrepartie, promettez-moi que vous irez régulièrement sur la Countea; c’est un chouette blog. Là aussi, c’est amusant de constater que même si dans ma famille les fêtes ne se déroulent pas comme ça, il y a toujours des petits éléments que l’on retrouve à coup sûr d’une année sur l’autre : les lentilles, la crèche minimaliste, les treize desserts…

Bon, je vous laisse lire tout ça. Et vous, comment fêtez-vous Noël dans vos régions ?

J’ai hâte de rentrer à la maïoun !

A bientôt !

Tradicioun : Fêter le Noël Niçois … Calèna a Nissa

Avec la frénésie que l’on sait, la société de consommation s’est emparée de ce jour sacré, qui se fête dans le Comté depuis le VIIème siècle. Si ce n’est pas déjà le cas, profitez de cette année pour apprendre à  fêter en famille le Noël traditionnel.

Foule massive et agitée dans les centres commerciaux, achats, publicités partout et jouets par milliers… C’est aujourd’hui le rythme de Noël. Une fête que vous fêterez sans doute parmi les vôtres.

Si vous êtes l’hôte de vos proches, surprenez les en fêtant ce jour selon les traditions séculaires de la Countea. Rassurez vous, il n’est pas question de priver vos enfants du père Noël, mais plutôt de leur offrir un réveillon fait de petits gestes et qui les marqueront. N’oubliez pas de leurs expliquer ces symboliques et ces coutumes qui, dans un monde tendant à s’uniformiser, les ancreront dans l’atmosphère de Calèna. Une ambiance particulière faite de rituels qu’ils souhaiteront transmettre par la suite à leurs enfants.

Calèna, un nom particulier

Noël se dit « Calèna » en nissart, un nom qui  remonte au mot latin calenda, (calendes). Il se distingue des autres racines lexicales que l’on trouve en France en ne provenant pas de la racine Nativité, qui a donné Noël. Dans le calendrier romain, les calendes étaient le premier jour du mois. Le 25 décembre correspondait au premier jour de ce même mois, d’où l’appellation.

En l’an 337, le pape Jule Ier choisit la date du 25 décembre pour célébrer la naissance du Christ. Les rites chrétiens se généraliseront au VIIème siècle à Nice et en Provence.

Fête profondément chrétienne, Noël dans le Comté de Nice garde pour autant des réminiscences de croyances païennes. Certaines familles laissent par exemples les miettes du repas pour nourrir les « petites âmes » le soir du réveillon. Pour certain, Calèna recouvre d’ailleurs un ancien rite païen lié au cycle solaire naturel : le passage de la vie à la mort.

Préparer votre table

Représentation minimaliste de la nativité, la crèche nissarda est moins fournie, moins spectaculaire qu’en Provence. Elle se compose simplement des personnages principaux, la plupart du temps en bois ou en cire. Composée de l’Enfant Jésus, de Joseph, de Marie, du bœuf et de l’âne. Autrefois, la coutume était de la laisser à l’année ans les foyers, protégée par un globe de verre.

Dans le Comté, Lou tèmp de Calèna se prépare dès la Sainte Barbe, le 4 décembre. Après un grand nettoyage de la maison, on fait germer des graines de lentilles et de blé dans du coton. Ce symbole de prospérité sera disposé sur la table du réveillon le soir du 24 décembre. Dressez votre table avec trois nappes de taille décroissante : une pour le 24 au soir, une pour le midi suivant et la dernière pour la soirée du 25. Ce sont les trois nappes de la Sainte Trinité sur lesquelles il  faudra ensuite déposer trois bougies ainsi qu’un branche de houx (pas de gui, il est censé porter malheur). Composante essentielle d’une tradition qui continue de se perpétuer jusqu’à nos jours, il est important de laisser une place et un couvert pour « lou paure ». Un mot qui signifie « le pauvre » mais aussi le « mort ».  La chaise vide rappelle le souvenir des défunts avec qui l’on avait fêté Noël autrefois. Elle peut aussi accueillir le mendiant qui passe et demande l’aumône ou pourquoi pas une connaissance que l’on ne saurait laisser passer Noël dans la solitude. En fait, la part du « paure » est une survivance de la manne que les Romains offraient à leurs ancêtres.

Lou cacha-fuèc e lou gros soupà

Au soir du 24 décembre avant de diner, une tradition nissarda veut que l’on éteigne le feu dans la cheminée.  L’ainé de la famille donne  un tison au plus jeune afin qu’il rallume un feu nouveau sur les cendre du feu ancien. Cela se fait à l’aide d’une buche de bois fruitier (de l’olivier pour la plupart du temps).  Lou cacha-fuèc est devenu synonyme avec le temps de réveillon en nissart. Toute la famille asperge ensuite les flammes de quelques gouttes de vin en faisant le vœu d’être encore tous ensemble l’année qui vient. Chacun son tour, on prononce la phrase suivante : « A l’an que ven, se sian pas mai que siguen de mens » (A l’année prochaine, si nous ne sommes pas plus que nous ne soyons pas moins). Vient alors le moment de passer à table.

Ce soir là on fait un repas maigre, composé de poisson et de légumes : c’est lou gros soupà. En général on cuisine de la morue et des ravioli aux herbes. Les côtes de blettes accompagnées d’anchoïade trônent également sur beaucoup de tables niçoises. Si vous le pouvez, prévoyez sept plats maigres. Le fait qu’ils soient « maigres » n’est pas synonyme de privation ! On ne doit pas servir de viandes pour lou gros soupà mais tout le reste est autorisé. Pourquoi ne pas moderniser la tradition pour profiter des huîtres, des fruits de mer et du poisson pour le réveillon ? Que les inquiets se rassurent : vous pourrez manger jusqu’à satiété.

Les treize desserts

Avant de se rendre à la messe de minuit, on n’oubliera pas de relever les coins des trois nappes afin que les « diablotins » ne viennent pas dévorer les treize desserts que l’on disposera préalablement sur la table. Les treize desserts (représentant le Christ accompagné de ses apôtres) seront dégustés au retour de la messe.

S’ils varient selon les villages, voici ceux que l’on trouve généralement dans le Comté de Nice: de la tourte de blette, de la fougasse à la fleur d’oranger, le gibassié (ou pompe à huile qu’il faut rompre pour ne pas être ruiné dans l’année), la pâte de coing, les tartes aux noix ou à la confiture, le nougat blanc, le nougat noir, les dattes, les fruits confits, les fruits secs, les mandarines et les oranges (dont l’odeur agréable rappelle les souvenir des Noël précédents). Les poires au vin, les pommes et enfin les raisins de Saint Jeannet mis en conserve depuis septembre. Le tout arrosé de vin cuit.

Le lendemain, le déjeuner laissera la place belle aux viandes de toute sorte: en général du boudin et de l’agneau. Le soir du 25 décembre, on finira les restes sur la troisième et dernière nappe.

Bouoni Calèna !

La science des sapins de Noël

Hello ! Aujourd’hui, on attaque la thématique des fêtes de fin d’année (ben quoi ? on est en décembre après tout) avec cette petite vidéo de Nottingham ScienceCity qui vous aidera à bien choisir l’espèce de votre sapin de Noël. Bon, c’est en anglais par contre…

Ce soir, invitez les TIAC à votre table !

Bonjour!

Malheureusement pour vous qui pensiez recevoir à table les joyeux Transporteurs Internationaux d’Apfelstrudel à la Cannelle, rangez les tonnelets de bière et ravisez-vous, les TIAC ne sont autre que des Toxi-Infections Alimentaires Collectives.

Sans considérer l’indigestion bénigne (liée à la surconsommation de graisses et d’alcool, bande de bons vivants), voyons dans ce mini-guide de survie aux fêtes de fin d’année à l’usage du néophyte quels sont les causes, les effets, et les aliments de prédilection des toxi-infections alimentaires.

Les toxi-infections alimentaires doivent être distinguées selon :

  • Les toxi-infections alimentaires stricto sensu, qui sont des maladies contractées à la suite de l’ingestion de nourriture contaminée par différents types de microorganismes (bactéries, virus, parasites, prions),
  • Les intoxinations, liées indirectement à l’absorption des microbes, au travers de celle de toxines, composés chimiques produits par lesdits microbes,
  • Les intoxications, dues à certaines denrées comprenant naturellement de fortes concentrations en histamine, une molécule pouvant provoquer des effets pseudo-allergiques.

On considère qu’une toxi-infection alimentaire est collective à partir du moment où deux cas présentent des symptômes identiques pouvant être ramenés à une même origine alimentaire. Dans ce cas, un signalement est effectué par le médecin aux services de sécurité sanitaire, à des fins de suivi et de statistique.

« Graphique de saisonnalité des TIAC, qui fait sérieux et dont la lecture vous est facultative« 

D’après ce graphique, et nous recentrant sur la période d’intérêt (ici, les repas de noël et du nouvel an, pour ceux qui n’ont pas suivi), nous remarquons que nous sommes dans une période de l’année où le nombre d’infections est parmi les plus bas de l’année, ce qui est quand même chouette par rapport à tous les plats inhabituels que l’on va manger, soyons bien d’accord.

« Aliments incriminés dans les TIAC, comme quoi y’en a plein que même les scientifiques ils savent pas d’où ta crise de foie elle vient »

Ce qu’il faut aussi remarquer, c’est que les causes du peu d’infections du mois de décembre sont dues, dans l’ordre, au microbe S. aureus alias Staphylocoque doré, à B. cereus, ainsi qu’à l’histamine, la fameuse molécule.

S. aureus est responsable d’intoxinations, signifiant que ce n’est pas l’ingestion du microbe qui est à l’origine de la maladie, mais l’absorption des toxines qu’il produit lors de son développement dans l’aliment. Ces dernières stimulent les nerfs de l’intestin et provoquent en deux à quatre heures des vomissements sans fièvre, se poursuivant jusqu’à ce que toutes les toxines soient évacuées (ouille, bon courage). Les anti-vomitifs sont alors déconseillés (oui parce que sinon c’est forfait vomissements illimités dans le temps, m’voyez ?). Les contaminations par ce microbe ayant lieu dans un large panel de denrées, plus particulièrement transformées, ne vous embêtez pas, cuisez vos aliments au delà de 60°C, le microbe étant sensible à ces températures.

De la même manière que S. aureus, B. cereus est responsable d’intoxinations, à ceci près que les toxines peuvent également être libérées lors de la sporulation du microbe (son passage sous forme de résistance) dans l’intestin. Deux types de toxines sont libérées, l’une résistante à la chaleur responsable de vomissements (1 à 5 heures d’incubation), l’autre thermosensible responsable de diarrhées (6 à 24 heures d’incubation). B. cereus étant un microbe du sol, il sera principalement retrouvé sur les céréales et les légumes, d’où le besoin d’une bonne hygiène et d’un respect de la chaîne du froid. Ce microbe étant résistant à la chaleur, une cuisson bouillie est nécessaire.

« S. aureus et B. cereus, dans leurs bons jours »

Enfin, les symptômes liés à l’histamine apparaissent puis disparaissent de manière rapide, en quelques heures tout au plus. Les denrées en contenant en quantité importante sont le chocolat, certains fromages affinés, certains poissons (marinés ou thon, bonite, maquereau), les gibiers faisandés, et les produits fermentés à base de levure de bière.

D’une manière générale, le développement des microbes est favorisé au sein des plats et sauces insuffisamment cuits. Les aliments sensibles étant en plus grand nombre sur les tables de Noël et du nouvel an, il est ainsi conseillé de surveiller les étapes de la préparation des denrées (chaîne du froid, cuisson, consommation rapide), pouvant être résumées selon le schéma suivant : nettoyez (denrées, ustensiles) – séparez (pour éviter les contaminations croisées) – cuisez (au minimum 70°C) – réfrigérez (au maximum 4°C).

Hop, deux trois habitudes à prendre, et puis ça vous évitera de commencer le début d’année assis sur la cuvette, un seau devant vous, en vomissant tellement que vous n’arrivez à viser ni l’un, ni l’autre ! Ça le ferait pas pour début 2011, quand même. D’ici là, finissez bien de cuisiner, mangez bien, buvez bien, festoyez à la santé du Père Léon et somnolez en attendant sa venue!

A plus les gens, et happy cadox à vous! Ho Ho Ho, Joyeux Noël!

Sources:

  • Cours de microbiologie générale et alimentaire – VetAgro Sup Clermont
  • Fiches de sécurité microbiologique des aliments – AFSSA
  • Wikipédia