De la conduite au Vietnam

Hello, hello !

Comme annoncé dans mon précédent article, je n’ai pas fini de raconter tout ce qu’il me reste à raconter concernant le Vietnam. Vous aurez donc droit a quelques articles supplémentaires, même si je suis déjà de retour sur les routes de France engorgées du chassé croisé des vacances. Ce sont ces routes françaises qui, avec une subtile transition, m’amèneront à parler dans cet article écrit à quatre mains avec l’amie Alexia de la question de la conduite au Vietnam.

Si vous voulez vous amuser un coup, alors je ne saurais trop vous recommander de commencer par passer l’épreuve du code de la route viet’ proposé par Alexia sur son blog, avant de revenir ensuite lire les explications, vérifier vos réponses et calculer votre viet-sur-la-route-attitude dans la suite de cet article.

Petit code de la route vietnamien explicité

Haaa, la mythique circulation vietnamienne! Bien que le nombre de voitures augmente rapidement (qui plus est, principalement des voitures de luxe, taxées à 100% par le gouvernement) ce sont les « motorbikes », sortes d’hybrides entre le scooter et la moto, que l’on trouve le plus sur les routes (Q1 : réponse B). Heureusement, vu la taille des routes et de la population Hanoïenne. Et bien que les deux roues que vous trouverez en location dans le pays soient de cylindrée limitée et très maniables, il vous sera nécessaire de savoir conduire un deux roues avant de vous lancer. Sinon, un vélo peut être un bon entrainement ! Gardez aussi en tête que les assurances sont inexistantes, et qu’en cas de pépin, vous risquez de banquer…

Une fois en selle, la première chose a connaitre n’est autre que l’usage du klaxon, usé et abusé dans les trois quart des situations de conduite. Habituez vous à positionner votre pouce sur le bouton, et appuyez quand il vous semble nécessaire de faire connaitre aux autres usagers votre présence sur la route (dépassement, croisement, rabattement, appel de ce-vendeur-de-sandwich-là-sur-le-bord-de-la-route, etc) (Q2 : réponse A, Q3 : réponse B). Le klaxon peut aussi servir à évacuer la frustration liée aux situations routières incongrues (surtout pour les expats qui ont du mal à s’y faire) ! Le klaxon vietnamien est une telle institution qu’il est parfois tuné sur certaines motos, pouvant être remplacé par un deux tons rapide, une sonorité de camion, etc. Un bon moment auditif, et des réveils matinaux en perspective. Une fois apprivoisé votre nouvel ami le klaxon, vous pouvez vous lancer !

Vous remarquerez très vite que la conduite vietnamienne se pratique à la vision périphérique, le regard porté loin devant. Les contrôles au rétroviseur sont rares (mais cependant fortement conseillés, bien sûr), puisque comme au ski, la règle de la priorité à l’avant s’applique (Q4 : réponse A). Pour cause, il y a tellement de véhicules arrivant de tous côtés qu’il est tout bonnement impossible de contrôler partout. Surveiller ce qui arrive devant soi est déjà très ardu !

Restant dans le domaine des priorités, la loi de la jungle est en vigueur. Le plus fort passe d’abord (dans l’ordre, camion, bus, camionnette, voiture, moto), même si les plus rapides et agiles peuvent de permettre de périlleux dépassements et évitements. Cette règle s’applique même pour les véhicules venant sur la voie opposée, un camion n’hésitant pas a dépasser la ligne blanche et se mettre au milieu de la route pour doubler, peu importe votre présence sur la voie en face, tout en en se disant que vous allez vous pousser devant eux (Q5 : réponse B).

Pour les changements de direction, la règle première de conduite vietnamienne étant la priorité à l’avant, si l’on prend lentement la direction souhaitée, les usagers présents derrière nous prendront soin de nous éviter. Cependant, les clignotants peuvent être utilisés pour marquer les changements de direction, tout comme les mouvements de bras des passagers qui servent alors a la fois d’antidépassement et de clignotants humains (Q6 : réponse C). Cependant, une pratique étrange veut que pour effectuer un demi-tour, il est nécessaire de se placer à la droite toute de la voie, avant de tourner sur la gauche en coupant perpendiculairement la circulation (Q7 : réponse A).

Les automobiles en train de changer de direction peuvent facilement être utilisés comme boucliers, si vous vous dirigez dans la même direction. Placez vous sur le flanc du véhicule, coté opposé à la circulation et vous serez assuré de ne pas vous faire rentrer dedans lors de votre virage. Par la loi du plus fort, la voiture prenant son virage se frayera facilement un chemin et vous ouvrira ainsi le passage. Cela dit, si vous n’avez pas de voiture bouclier à votre disposition, la clé est de se montrer déterminé (sans être imprudent) pour ne pas se faire couper la route à tout bout de champ (Q9 : réponse A).

Les vietnamiens ont quelque peu de mal avec la signalisation. Ils ne connaissent pas les sens interdits, ou du moins s’en fichent pas mal, et ce même sur autoroute… (Q8 : réponse C) De même, les feux tricolores sont tous présents à titre indicatif, même si respectés la plupart du temps (en raison d’une répression un peu plus sévère de la part de la police), et possèdent tous des comptes a rebours. Il est à noter que le départ s’effectue la majorité du temps non pas au passage au vert, mais deux secondes avant (dans ce cas, les vietnamiens prendront soin de vous le rappeler en klaxonnant).

Concernant les forces de l’ordre, il faut retenir que les flics vietnamiens sont corrompus au possible (le pays entier l’est, mais chuuuuut !). Si vous coopérez, il existe un risque que vous vous fassiez extorquer tout l’argent que vous avez sur vous ! D’où l’intérêt aussi de ne pas trimballer de grosses sommes. Cependant, l’avantage est que, généralement, les agents ne parlent pas anglais. Imaginez alors pour le français… ce qui fait que, souvent, les étrangers ne constituent pas une prise de choix (Q10 : réponse B). Méfiez vous quand même des « superflics » montés sur des motos rapides, qui n’hésiteront pas à frapper en route au tonfa les malheureux sans casque, ainsi que d’autres en gilets pare balle et armes automatiques, qui risque d’avoir quelques notions de la langue de Shakespeare.

Pour ce qui est des évitements de piétons et autres objets en cours de traversée de la voie, ceux-ci devront être effectués par l’arrière desdits objets, de façon à faciliter leur traversée.

Dernier conseil pour la route : anticipez et ralentissez. La conduite vietnamienne est naturelle, évoquant des déplacements de bancs de poisson. Elle reste cependant imprévisible, mais sure si vous en suivez le flot tranquille. Ne circulez donc pas à vitesse excessive, restez un minimum attentif et tout devrait bien aller (à vrai dire, il ne faut pas compter sur la qualité des casques vietnamiens, sorte de bols de plastique à proprement dire inutiles).

Epreuve de code d’Alexia – réponses et analyse

Pour chaque bonne réponse, comptez un point.

  • Question 1 : B
  • Question 2 : A
  • Question 3 : B
  • Question 4 : A
  • Question 5 : B
  • Question 6 : C
  • Question 7 : A
  • Question 8 : C
  • Question 9 : A

Si vous avez de 0 à 3 points : Bon c’est pas encore ça quand même… Vous n’êtes pas tout à fait prêt pour la conduite sur les routes vietnamiennes ! Je vous conseille de passer par le vélo pour vous habituer progressivement aux règles de conduite avant de prendre de la vitesse ! De 4 à 6 points: C’est pas trop mal, même si vous avez encore des progrès à faire pour vraiment vous fondre dans la circulation vietnamienne ! Lancez-vous prudemment et ça devrait rouler ! De 7 à 10 points : Bravo ! Vous avez tout compris aux règles de conduite vietnamiennes. Un casque sur la tête et on vous prendrait presque pour un vietnamien sur les routes !

Evidemment, il existe plein d’autres raisons d’être prudent sur les routes vietnamiennes…

Hanoï streetfood : des trucs bizarres

Salut !

En fait, y’a plein de trucs à raconter sur la nourriture vietnamienne. La plupart du temps, c’est parce que c’est tout simplement bon. Dans cet article en revanche, c’est parce que c’est très surprenant, voire franchement bizarre pour les occidentaux que nous sommes. Mais quitte à découvrir le pays, sa culture et sa cuisine, autant le faire jusqu’au bout !

Sur les deux premières photos, et je pense que vous l’aurez deviné, ce sont des oeufs de caille couvés (trung cút lon en viet, prononcer tchoung cout’ lonne, aux intonations près). L’ensemble embryon-vitellus se mange encore chaud, trempé dans une sauce sel-citron-piment. Malgré l’apparence peu ragoûtante, le tout se picore très bien. La texture n’est pas gênante, et les perceptions divergent pour ce qui est du goût : pour ma part, ça m’évoque du foie gras. Pas mauvais, donc. A noter que les vietnamiens raffolent également des oeufs couvés de canard au petit déjeuner… Prix : 30.000 VND la dizaine, soit 1,10 €.

Sur les trois photos d’après, c’est de la viande de chien (désolé pour les plus sensibles d’entre vous !). Les vietnamiens ne la consomment qu’en certaines périodes du calendrier lunaire, celle-ci étant censée leur apporter bonne fortune. Aussi étonnant que cela puisse paraître et contrairement à ce que j’imaginais, ce n’est pas une viande forte comme pourrait l’être un morceau de  gibier. Au contraire, c’est une viande tendre au léger goût de châtaigne. Elle nous a ici été servie en rôti, mais aussi en merguez aux épices (très bonnes !), en morceaux grillés au sésame, en boudin aux cacahuètes, et enfin en pattes à ronger de la même manière qu’une cuisse de poulet… Copieusement arrosée de vodka locale, ça se mange. Cela dit, je n’y toucherais pas tous les jours. Prix : un peu plus de 100.000 VND par personne si vous y allez en groupe, soit 3,7 €.

Partant du principe vietnamien qui veut que tout ce qui ait des pattes, des ailes ou des nageoires soit comestible, il y aurait encore pleins de plats bizarres à essayer. Malheureusement, ce serait autant en bien qu’en mal, certaines espèces menacées étant braconnées pour la restauration Autant donc se renseigner avant de consommer !

A part ça, c’est bientôt le retour ! Je vous dis donc à très bientôt 🙂

Hanoï streetfood : Xôi

Hello ! Une pause cuisine viet ?

Le xôi est pour moi l’un des plats les plus simples, et paradoxalement l’un des plus intéressants que l’on ait eu l’occasion de manger ici à Hanoï.

En lui même, le xôi n’est rien de plus qu’un riz gluant, pouvant être préparé de plusieurs façons: tout simple, additionné de purée de maïs, de cacahuète, etc. Là où ça devient intéressant, c’est que les variations deviennent infinies quand il s’agit de choisir l’accompagnement qui vient avec : poulet bouilli ou sauté aux champignons et aux herbes, travers de porc, saucisse aux épices, légumes… tout ou presque se marie avec un xôi. Et quand on pense que, plus au Nord dans les montagnes, le xôi se décline aussi sous une infinité de préparations cette-fois ci sucrées, il y a de quoi devenir fou.

On avait l’habitude de prendre un bol de xôi de temps en temps le soir, vers le marché Nghia Tan, pas très loin de notre appartement. C’était une petite échoppe de rue qui squattait le trottoir avec ses casseroles et meubles en plastique le temps du dîner, tenue par une dame et son adulte de fils qui s’amusait à nous traduire dans l’anglais approximatif des vietnamiens le nom des plats. Malheureusement pour nous, ces braves gens ont déménagé leur affaire sans crier gare en direction d’un autre district… Alors, on se rabat sur d’autres restos, pas loin de chez nous ou en centre ville. Mais c’est pas pareil…

Apparemment, les viets aiment bien le xôi comme en-cas matinal. Quand je m’en vais pour le labo, il y a au coin de notre rue une vendeuse ambulante qui propose des portions de xôi à déguster sur place, assis sur des tabourets infernaux trônant à 10 cm du sol, ou à emporter bien emballé dans une feuille de bananier. Faute de céréales, j’ai essayé ça ce matin. C’est chouette, mais il faut pas être regardant sur l’oignon séché, l’ingrédient aromatique obligatoire,  en début de journée…

Ha, et pour le prix, ça varie entre 10.000 et 40.000 VND, soit entre 0,4 et 1,5 €…

Voila pour cette fois ! La prochaine fois, article sur les curiosités gastronomiques du coin.

Bisous !

Une petite averse à Hanoï

Vietnam, semaine 18 : Van Giang

Salut !

Ça fait un bail, hein ?

Apparemment, certains d’entre vous auraient trouvé mon dernier article un peu « léger ». Soit. Cependant, notez deux choses: la première, c’est que si nous écrivons moins à propos de notre voyage, c’est que nous bougeons moins autour de Hanoï et/parce que nous avons plus de choses à faire au niveau boulot; la seconde, c’est que je m’étais quand même appliqué pour vous prendre une jolie photo…

Alors dans les deux cas, pas la peine de râler hein, nan mais ho.

Bref, de retour au clavier pour vous parler de ma dernière sortie. Qui n’en est pas une au sens « loisirs & tourisme » du terme, mais qui est suffisamment marquante pour mériter de perdurer indéfiniment sur les internets. Parlons donc aujourd’hui de Van Giang. Van Giang est une petite bourgade agricole située à quelques encablures au Sud de Hanoï. Rien de très palpitant jusque là, à la nuance près qu’elle accueille la station expérimentale agricole dans laquelle mon labo d’accueil effectue des essais sur le riz.

Et c’est justement afin de dépouiller les résultats d’un phénotypage (comprenez par là la prise de mesures) racinaire et foliaire d’une collection de 200 variétés de riz vietnamiens qu’une bonne partie de l’équipe du labo s’est rendue sur place. Ce sont ainsi deux glorieuses journées de lavage de racines, les pieds dans la boue, qui resteront dans les mémoires des cerveaux les plus hydratés de l’équipe (ceci est une référence implicite à la soirée du premier jour, bien arrosée de bière hanoienne et d’alcool de riz local).

Bref, espérons que la qualité des mesures soit au rendez-vous !

Bisous !

P.S.: je vous joins quand même quelques photos annotées, pour éviter que les râleurs râlent à nouveau. Nan mais ho.

Bâtiment principal de la station expérimentale, au petit matin
Percée matinale du soleil
Avant le début des mesures, dans la serre
Dans chaque tube, un sac de sable fertilisé, et une plante d’une variété donnée
Mesure de la descente apparente des racines
Et ça rince, et ça rince
Travail en parallèle
Typiquement, une bien chiante à laver
Retour des plants rincés au bâtiment pour les mesures
Second rinçage, soigné
Mesure des longueurs foliaires et racinaires
Décompte et mesure de l’épaisseur racinaire moyenne
Repas du midi
Repas du midi
Chopsticks
La serre, fin de journée
Bananeraie
Apéro : bia hoi (bière à la pression) et poissons séchés grillés
Omnomnom