Hello there !
Ce weekend, nous avons eu l’agréable surprise de pouvoir accueillir à Hanoï la seule, la vraie, l’unique Sophie (la trésorière du BDE Bio, sous mon mandat présidentiel), qui a eu l’occasion de sauter dans un avion à partir de Singapour, où elle est en stage de Master 2. Etant donné que la miss voulait absolument voir la baie d’Along (ou Ha Long si vous préférez la graphie vietnamienne), nous avons opté pour la solution de facilité et réservé un weekend sur une jonque-hôtel auprès d’un tour opérateur. Pour 60 € par personne pour le transport de Hanoï à Halong City, le trajet vers la baie, les visites, la nuit et tous les repas, ça vaut le détour (même si d’après Mark, le grand manitou des sorties en moto, il y a moyen de faire tirer beaucoup plus vers le bas en s’organisant indépendamment). Vu que nous n’avions pas trop envie de nous prendre la tête en organisation, c’est une manière acceptable de procéder, bien que niveau typicité et liberté, on ait vu mieux. Mais bon, vous vous en doutiez un peu, et au moins ça permet de conforter notre opinion sur nos préférences dans la manière de voyager.
Pour ce qui est des présentations, la baie d’Along est une zone du golfe du Tonkin s’étendant sur 1500 km², caractérisée par un archipel de près de 2000 îles karstiques au relief tourmenté. Plus grand karst marin au monde, elle est inscrite depuis 1994 au patrimoine mondial naturel de l’UNESCO. Selon la légende racontée par le grand sage Wikipédia, « le paysage exceptionnel de cette baie est dû au dragon, être merveilleux et bénéfique au Vietnam, qui serait descendu dans la mer pour domestiquer les courants marins. Se débattant, il aurait ainsi entaillé la montagne avec sa queue. Et comme le niveau de l’eau serait monté, seuls les sommets les plus élevés auraient émergé ».
Disons-le franchement, aussi beau que soit le site (ou du moins la zone dans laquelle naviguent la plupart des jonques d’excursion), il mérite amplement son appellation d’attraction touristique de premier ordre. En milieu de journée, le trajet des bateaux vers l’archipel aménagé pour l’accueil des visiteurs est digne des meilleures scènes de débarquement, et la pollution engendrée sur les voies maritimes concernées, à la fois en termes de détritus et de résidus d’hydrocarbures, est belle et bien visible. Je n’ai aucun chiffre pour étayer mon sentiment, mais avec une profondeur maximale de 20 mètres, des eaux troubles et zéro faune benthique intertidale, les zones à touristes doivent être sacrément stressées écologiquement parlant, à la fois en termes de rejets anthropiques et d’activité marine. Pour ce qui est des îlots en eux mêmes, à part une mise en valeur désastreuse de la grotte que nous avons visitée (« the amazing cave », impressionnante en dimensions mais bondée en termes d’affluence, complètement oubliée d’un point de vue scientifique, aménagée à grands renforts de coulées de béton jusqu’à la voute, laquelle est laissée à nu par endroits seulement pour exposer certaines formations géologiques esthétiques honteusement décrites par les guides comme le ferait un enfant de la forme d’un nuage), et plus raisonnable de l’île Titop (un débarcadère, une plage artificielle de sable fin histoire de faire gober aux gens que la silice provient du calcaire, un escalier à travers la végétation et un point de vue au sommet), les plantes et oiseaux conservent tous leurs droits, ce qui doit être également le cas des autres espèces de par un relief difficile et une accessibilité de fait limitée.
Mais il ne faut pas s’en faire, le weekend est loin d’avoir été si pessimiste ! Nous ne sommes restés que dans un périmètre très restreint, et j’ose espérer que le reste de l’archipel est isolé et mieux conservé d’un point de vue marin. Nous avons pu naviguer, voir des rapaces pécheurs en action, et entendre pas mal de chants d’oiseaux là haut sur les pitons. Malgré l’intense trafic maritime, le kayak de mer a un certain charme ici. Une fois la nuit tombée et les ronronnements des moteurs stoppés, c’est un calme plat et des odeurs iodées qui descendent sur le navire et la baie, jusqu’au petit matin. A la suite de quoi, cette dernière se lève sous les nuages, et nous la quittons sous une pluie battante, alors que ses eaux claires forment un contraste saisissant avec un ciel orageux, et qu’elle s’éloigne dans la brume.
Voila, pour finir poétique. C’était chouette. J’espère que votre lundi de Pâques se passe bien, parce que pendant ce temps, j’étais en exam ce matin et cet aprem au labo. Gavez vous de chocolats pour moi, parce que ça se fait pas ici, et que je pense que la bouffe viet ne parvient pas à entretenir mon tissu adipeux adoré.
Comme d’hab, quelques photos pour finir. J’essaierai de monter les vidéos de Mai Chau et de Ha Long dans la semaine, vu que j’ai réparé mon PC et qu’il ne rame plus.
Prenez soin de vous !