De la conduite en Californie

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Hellooo !

S’il y a un truc que je trouve amusant en voyageant, c’est de constater de quelle manière les routes, les véhicules et la manière de circuler sont propres à chaque territoire. Souvenez-vous, il y a quelques temps, on s’était beaucoup amusés avec Alexia à vous proposer une pseudo-épreuve de code de la route vietnamien. Même si je n’avais pas parlé des particularités routières des Antilles françaises (très comparables à la métropole, tuning de mauvais goût, motards sans casque et bouchons en prime), j’avais écrit quelques lignes concernant la Dominique. Aujourd’hui, attaquons nous aux Etats Unis, à travers l’exemple californien !

Quand on pense aux routes américaines, on imagine facilement de gros pickups, de larges voies et des lignes droites à n’en plus finir. Quand on pense à la Californie, on visualise alors des voitures de sport roulant à vive allure sur des routes côtières bordées de palmiers. Eh bien, combinez le tout, mélangez bien, et c’est l’idée !

Les routes

Globalement, elles sont en piteux état : réjouissons-nous, en France, d’avoir régulièrement sous nos pneus du macadam fraîchement coulé. Les voies sont excessivement larges, et ce même dans des villes de taille modeste, où il est commun de trouver une deux fois trois voies. Ne parlons même pas des autoroutes, qui peuvent être à la fois une deux fois deux voies au revêtement pourri et bordée de travaux récurrents, et atteindre – pour l’exemple extrême de Los Angeles – deux fois dix voies (oui, vous avez bien lu)… Et c’est de loin le pire endroit au monde où j’aie eu l’occasion de conduire : excès de vitesse constant pour suivre le trafic, changements de file redoutables, et enchaînements de bretelles rapides pour entrer, sortir et passer d’une express à une autre. Pas facile pour se repérer…

Heureusement, en ville, les rues sont toutes perpendiculaires les unes aux autres, et leurs noms indiqués à tous les croisements. Cette tendance à la rectitude mène à des choses assez amusantes dans des villes très escarpées comme San Francisco, avec des rues extrêmement pentues et des vues exceptionnelles à tous les carrefours. En dehors des villes, cependant, les grands espaces rendent les choses plus monotones, avec des lignes droites s’étirant sur des kilomètres.

Les véhicules

Le pickup est ici roi ! Et il est tellement populaire qu’il existe un nombre incalculable d’accessoires permettant de transformer radicalement le véhicule… en allant du coffre à placer dans la benne jusqu’à la plateforme pivot pour remorquage lourd, en passant par le module camping car ou le toit supplémentaire convertissant la benne en coffre géant. Certains modèles comportent même un double essieu à l’arrière pour les charges les plus lourdes… Les camions quant à eux, avec un gros moteur frontal, n’ont pas le nez aplati comme en Europe. Ces derniers sont généralement fournis avec deux gros échappements verticaux, jantes et remorques chromées. On croise aussi beaucoup de voitures de sport de marques américaines, genre Chevrolet Corvette, Ford Mustang et Dodge Charger… Prévisible quand on voit le prix des véhicules ici, mais aussi le prix de l’essence, qui est si ridiculement bas (aux alentours de 4 USD le gallon, soit moins de 80 centimes d’Euro le litre) que la consommation ne semble pas être un critère de choix. Malgré que la Californie soit l’un des états les plus en avance sur les questions d’écologie, il n’est donc pas rare de se faire doubler par des 4X4 aux cylindrés de 6,2 L en V8 (comme par exemple ce truc là), que ce soient des véhicules de tourisme ou des utilitaires tractant des chargements tous plus fous les uns que les autres. Il y a bien des hybrides et quelques véhicules électriques sympa comme des Tesla modèle S, mais ils sont marginaux.

Autre chose, les véhicules sont tous équipés d’une boîte auto et d’un régulateur de vitesse. Un truc de feignasse, résolument. Bref, juste pour dire qu’une fois le « cruise control » activé sur une ligne droite, il y a vraiment de quoi somnoler. Pour ce qui est des motos, soyons clairs, les Harley Davidson et autres gros customs sont la règle (ce que je trouve ridicule, même les gangs de motards roulent avec ces trucs patauds et bruyants), et on sent bien que les seuls trails BMW qui passent là bas au loin, chargés comme des mulets, sont des voyageurs au long cours.

La signalisation et les règles de conduite

Le code de la route californien n’est vraiment pas violent à obtenir (je précise parce que chaque état possède le sien, et délivre son propre permis de conduire). Une lecture en diagonale du livret de code m’a suffi pour accumuler suffisamment de bonnes réponses aux 40 questions à choix unique que représente l’examen. Il relève surtout du bon sens et de la lecture des panneaux, qui ne sont ni nombreux, ni compliqués à comprendre. Fait amusant et en comparaison à l’épreuve de code française, l’examen est ici passé sur un coin de table, sans restriction de temps, et à même les bureaux de l’administration des véhicules (DMV).

Les limitations de vitesse sont assez comparables à celles que nous avons en France, à l’exception près que tout est converti en miles par heure (mph). Nous avons donc 35 mph en agglomération (50 km/h), 55 hors agglomération (90 km/h) et 65 sur les freeways et highways, (110-120 km/h), qui correspondent à nos voies express et autoroutes. Malgré ces règles, c’est un peu la jungle sur la route. Personne ne les respecte, et il faut être en général 5 mph au dessus de la limite pour suivre le flot de véhicules. Pire, les américains ont cette fâcheuse tendance à être de gros paresseux restant bloqués sur la file de gauche pour ne pas avoir à bouger lorsqu’il s’agit de dépasser un véhicule sur la droite… et comme en général les plus flemmards sont les plus mous, les dépassements par la droite sont monnaie courante.

Les ricains ne connaissent pas les ronds points et sont complètement perdus lorsqu’il y en a un. Ils aiment bien, en revanche, les stops « 4 directions », qui fonctionnent sur le principe du « premier arrivé, premier reparti ». Ils ont aussi cette règle bizarre qui leur autorise à tourner à droite après un feu rouge après avoir cédé le passage.

Combinez tout cela, rajoutez les innombrabres « drive thru » des fast-foods, imaginez un pistolet sous le siège passager, secouez-bien et criez « GOD BLESS ‘MURICA ».

Voilà, vous y êtes !

Derrière un gros pickup
Gros buggy ou un petit monster truck ?
School bus
News van
News van
Hot rod
Hot rods
Camion de pompiers

De la conduite au Vietnam

Hello, hello !

Comme annoncé dans mon précédent article, je n’ai pas fini de raconter tout ce qu’il me reste à raconter concernant le Vietnam. Vous aurez donc droit a quelques articles supplémentaires, même si je suis déjà de retour sur les routes de France engorgées du chassé croisé des vacances. Ce sont ces routes françaises qui, avec une subtile transition, m’amèneront à parler dans cet article écrit à quatre mains avec l’amie Alexia de la question de la conduite au Vietnam.

Si vous voulez vous amuser un coup, alors je ne saurais trop vous recommander de commencer par passer l’épreuve du code de la route viet’ proposé par Alexia sur son blog, avant de revenir ensuite lire les explications, vérifier vos réponses et calculer votre viet-sur-la-route-attitude dans la suite de cet article.

Petit code de la route vietnamien explicité

Haaa, la mythique circulation vietnamienne! Bien que le nombre de voitures augmente rapidement (qui plus est, principalement des voitures de luxe, taxées à 100% par le gouvernement) ce sont les « motorbikes », sortes d’hybrides entre le scooter et la moto, que l’on trouve le plus sur les routes (Q1 : réponse B). Heureusement, vu la taille des routes et de la population Hanoïenne. Et bien que les deux roues que vous trouverez en location dans le pays soient de cylindrée limitée et très maniables, il vous sera nécessaire de savoir conduire un deux roues avant de vous lancer. Sinon, un vélo peut être un bon entrainement ! Gardez aussi en tête que les assurances sont inexistantes, et qu’en cas de pépin, vous risquez de banquer…

Une fois en selle, la première chose a connaitre n’est autre que l’usage du klaxon, usé et abusé dans les trois quart des situations de conduite. Habituez vous à positionner votre pouce sur le bouton, et appuyez quand il vous semble nécessaire de faire connaitre aux autres usagers votre présence sur la route (dépassement, croisement, rabattement, appel de ce-vendeur-de-sandwich-là-sur-le-bord-de-la-route, etc) (Q2 : réponse A, Q3 : réponse B). Le klaxon peut aussi servir à évacuer la frustration liée aux situations routières incongrues (surtout pour les expats qui ont du mal à s’y faire) ! Le klaxon vietnamien est une telle institution qu’il est parfois tuné sur certaines motos, pouvant être remplacé par un deux tons rapide, une sonorité de camion, etc. Un bon moment auditif, et des réveils matinaux en perspective. Une fois apprivoisé votre nouvel ami le klaxon, vous pouvez vous lancer !

Vous remarquerez très vite que la conduite vietnamienne se pratique à la vision périphérique, le regard porté loin devant. Les contrôles au rétroviseur sont rares (mais cependant fortement conseillés, bien sûr), puisque comme au ski, la règle de la priorité à l’avant s’applique (Q4 : réponse A). Pour cause, il y a tellement de véhicules arrivant de tous côtés qu’il est tout bonnement impossible de contrôler partout. Surveiller ce qui arrive devant soi est déjà très ardu !

Restant dans le domaine des priorités, la loi de la jungle est en vigueur. Le plus fort passe d’abord (dans l’ordre, camion, bus, camionnette, voiture, moto), même si les plus rapides et agiles peuvent de permettre de périlleux dépassements et évitements. Cette règle s’applique même pour les véhicules venant sur la voie opposée, un camion n’hésitant pas a dépasser la ligne blanche et se mettre au milieu de la route pour doubler, peu importe votre présence sur la voie en face, tout en en se disant que vous allez vous pousser devant eux (Q5 : réponse B).

Pour les changements de direction, la règle première de conduite vietnamienne étant la priorité à l’avant, si l’on prend lentement la direction souhaitée, les usagers présents derrière nous prendront soin de nous éviter. Cependant, les clignotants peuvent être utilisés pour marquer les changements de direction, tout comme les mouvements de bras des passagers qui servent alors a la fois d’antidépassement et de clignotants humains (Q6 : réponse C). Cependant, une pratique étrange veut que pour effectuer un demi-tour, il est nécessaire de se placer à la droite toute de la voie, avant de tourner sur la gauche en coupant perpendiculairement la circulation (Q7 : réponse A).

Les automobiles en train de changer de direction peuvent facilement être utilisés comme boucliers, si vous vous dirigez dans la même direction. Placez vous sur le flanc du véhicule, coté opposé à la circulation et vous serez assuré de ne pas vous faire rentrer dedans lors de votre virage. Par la loi du plus fort, la voiture prenant son virage se frayera facilement un chemin et vous ouvrira ainsi le passage. Cela dit, si vous n’avez pas de voiture bouclier à votre disposition, la clé est de se montrer déterminé (sans être imprudent) pour ne pas se faire couper la route à tout bout de champ (Q9 : réponse A).

Les vietnamiens ont quelque peu de mal avec la signalisation. Ils ne connaissent pas les sens interdits, ou du moins s’en fichent pas mal, et ce même sur autoroute… (Q8 : réponse C) De même, les feux tricolores sont tous présents à titre indicatif, même si respectés la plupart du temps (en raison d’une répression un peu plus sévère de la part de la police), et possèdent tous des comptes a rebours. Il est à noter que le départ s’effectue la majorité du temps non pas au passage au vert, mais deux secondes avant (dans ce cas, les vietnamiens prendront soin de vous le rappeler en klaxonnant).

Concernant les forces de l’ordre, il faut retenir que les flics vietnamiens sont corrompus au possible (le pays entier l’est, mais chuuuuut !). Si vous coopérez, il existe un risque que vous vous fassiez extorquer tout l’argent que vous avez sur vous ! D’où l’intérêt aussi de ne pas trimballer de grosses sommes. Cependant, l’avantage est que, généralement, les agents ne parlent pas anglais. Imaginez alors pour le français… ce qui fait que, souvent, les étrangers ne constituent pas une prise de choix (Q10 : réponse B). Méfiez vous quand même des « superflics » montés sur des motos rapides, qui n’hésiteront pas à frapper en route au tonfa les malheureux sans casque, ainsi que d’autres en gilets pare balle et armes automatiques, qui risque d’avoir quelques notions de la langue de Shakespeare.

Pour ce qui est des évitements de piétons et autres objets en cours de traversée de la voie, ceux-ci devront être effectués par l’arrière desdits objets, de façon à faciliter leur traversée.

Dernier conseil pour la route : anticipez et ralentissez. La conduite vietnamienne est naturelle, évoquant des déplacements de bancs de poisson. Elle reste cependant imprévisible, mais sure si vous en suivez le flot tranquille. Ne circulez donc pas à vitesse excessive, restez un minimum attentif et tout devrait bien aller (à vrai dire, il ne faut pas compter sur la qualité des casques vietnamiens, sorte de bols de plastique à proprement dire inutiles).

Epreuve de code d’Alexia – réponses et analyse

Pour chaque bonne réponse, comptez un point.

  • Question 1 : B
  • Question 2 : A
  • Question 3 : B
  • Question 4 : A
  • Question 5 : B
  • Question 6 : C
  • Question 7 : A
  • Question 8 : C
  • Question 9 : A

Si vous avez de 0 à 3 points : Bon c’est pas encore ça quand même… Vous n’êtes pas tout à fait prêt pour la conduite sur les routes vietnamiennes ! Je vous conseille de passer par le vélo pour vous habituer progressivement aux règles de conduite avant de prendre de la vitesse ! De 4 à 6 points: C’est pas trop mal, même si vous avez encore des progrès à faire pour vraiment vous fondre dans la circulation vietnamienne ! Lancez-vous prudemment et ça devrait rouler ! De 7 à 10 points : Bravo ! Vous avez tout compris aux règles de conduite vietnamiennes. Un casque sur la tête et on vous prendrait presque pour un vietnamien sur les routes !

Evidemment, il existe plein d’autres raisons d’être prudent sur les routes vietnamiennes…