Question bouffe, la Californie fait dans les contrastes les plus extrêmes.
Dans un mall, il n’est pas impossible de trouver côte à côte, un infâme fast-food Wienerschnitzel et ses effluves si grasses qu’on en prendrait du poids, et un deli (comprenez une sandwicherie fine) dont la carte est souvent bio/végane/gluten-free. De la même façon, un Walmart, chaîne d’hypermarchés où l’on retrouve le meilleur du pire de l’industrie agroalimentaire planétaire, et un Whole Foods, magasin d’alimentation lui aussi bio/végan/gluten-free aux deux pleins rayons de compléments alimentaires certifiés sans huile de phoque, peuvent se partager le parking.
Petit tour d’horizon de la food industry à la sauce West Coast, avec en italique quelques commentaires d’Alexia.
Les chaînes de restauration rapide
Rien de plus simple à comprendre ! Le foisonnement des chaînes de restauration rapide est la première chose que l’on remarque à la descente de l’avion (autre que les grosses voitures, dont je vous ai déjà parlé dans un précédent article). Burgers et sandwiches, bouffe mexicaine ou asiatique, café ou jus de fruits fraîchement pressés, il y en a pour tous les goûts, pour toutes les bourses et pour tous les apports caloriques. Pour moins de $10, on peut manger une belle portion de quelque chose de relativement sain, comme par exemple un burrito enrichi en légumes de chez Chipotle. Ou alors, pour la même somme, on peut se gaver de 10 sandwichs « Dollar menu » de chez McDo… qui est connu pour être le cas du bas de gamme et qui contrairement à ce qu’on pourrait penser n’a pas spécialement la côte. Et là ça craint un peu : de quoi peut être donc fait le sandwich pour qu’une entreprise arrive à dégager une marge sur une somme si ridicule ?
La restauration conventionelle, elle, est relativement standard. On peut cependant lire dans les guides locaux et l’actualité que l’on peut trouver dans la région de la baie de SF de très bonnes tables de cuisine californienne, une fusion mexico-méditerranéenne caractérisée par l’utilisation des meilleurs produits de saison de l’état, qui est, il faut le rappeler, le potager et le verger des USA. Un bémol cependant : les prix de ces restaurants n’incluent pas le service, et il est coutumier de gonfler la note de 10 à 20 % (en griffonnant le montant supplémentaire sur les pointillés prévus à cet effet sur le ticket) en fonction de la prestation du serveur, ou éventuellement du cuisinier (« to cook ») en cas de service déplorable. Les européens sont apparemment connus pour ne pas être des gros tippers 🙂 En fait, les européens sont connus pour souvent ne pas tipper du tout !
Les supermarkets, grocery stores et convenience stores
Respectivement : supermarchés, épiceries et magasins de proximité. C’est entre ces trois types de boutiques bien distincts que les américains se procurent de quoi se nourrir. Alors que les supermarchés se rapprochent un peu du modèle « à la française de Monsieur Leclerc » et où l’on trouve de tout, ils ne semblent pas majoritaires. Les épiceries, de leur côté, ne proposent que de la nourriture et des produits de première nécessité. Enfin, les magasins de proximité correspondent à, euh… aux boutiques des station service en fait, sauf qu’elles sont ouvertes sur une large plage horaire, éventuellement H24. Les liquor stores, ou magasins d’alcool, entrent aussi dans cette catégorie. C’est qu’ils sont travailleurs ces ricains (et qu’ils ont une main d’oeuvre bon marché disponible un peu plus au sud).
Dans la mesure où les terres arables sont « f*ckin’ expensive » (à prononcer avec un accent cow-boy, et à traduire « put*** de chères »), elles sont la plupart du temps détenues par des grands propriétaires terriens ou des grosses firmes agricoles comme Dole Food Company, qui pratique la monoculture intensive. Y’a qu’à voir les images satellite de la vallée centrale ou de la vallée de Salinas pour avoir une idée des surfaces horticoles et arboricoles en jeu (oui oui, ce ne sont pas des céréales) et comprendre que l’on n’a pas affaire aux petits producteurs du coin. Pour être honnête, à part habiter sur Santa Cruz (qui est une ville fichtrement hippie) et payer un bras au marché bio/végan/gluten-free, ou faire ses courses à Whole Foods dans le rayon fruits et légumes bio/végan/gluten-free, je pense que ce n’est pas évident d’avoir accès à une production locale et environnementalement responsable. Surtout en cette grande période de sécheresse en Californie, qui rend la communauté agricole très susceptible. En plus de cela, l’hygiénisme à outrance apparait aussi en agriculture où est interdite toute forme de vie sauvage à proximité des champs (pas de haies ou de corridors écologiques). Vive la biodiversité (surtout dans un état se disant écolo) !
Les boissons
Pas d’eau dans la vallée centrale certes, mais des hectolitres partout ailleurs ! Ici, la boisson sucrée est reine : il y en a évidemment des pleins rayons dans les grandes surfaces, entre les jus de fruits et variants à base de concentrés, les sodas, les thés glacés, les boissons isotoniques et énergisantes, les eaux aromatisées et l’ensemble de leurs déclinaisons « diet », où le sucre est remplacé par la crème de la crème des édulcorants (hummm ! c’est bon ça – je suis ironique). Certains types de produits sont complètement introuvables en France, comme les racinettes ou « root beers », certainement parce que ça a un goût très spécial qui révulserait le moindre de nos compatriotes bouffeur de fromage. De l’autre côté, t’as pas dit qu’il ne connaissent pas le sirop (même pas le Monaco !) et aussi qu’ils sont pros pour noter « pur jus » alors que c’est noté en petit que ça n’en est pas ! Quelques marques typiques ? Gatorade, Arizona, Kool Aid, Dr Pepper, Mug, Squirt, et tant d’autres… Ha et aussi, les canettes sont en 66 cL, histoire d’en boire deux fois plus.
Question vin, les régions de Napa et Sonoma, au Nord de San Francisco, produisent des vins de bonne réputation. L’oenotourisme y est roi (et nous aussi avons joué aux oenotouristes). Question bière, il existe une grande variété, issues de brasseries dont la taille doit varier du complexe industriel au fond de garage. Question eaux minérales, c’est soit un choix nul dans les grandes surfaces standard, soit un choix fou et hors de prix d’eaux du monde (comme cette eau issue de glaciers islandais ou du pied d’un volcan hawaien) ou issues de processus de purifications complètement tordus (vaporisation piézoélectrique et condensation). Les ‘ricains ont pas l’air trop confiants en l’eau du robinet, du moins dans la région agricole dans laquelle je suis, et préfère remplir des bidons de 18L à des fontaines ultrafiltrantes commerciales disponibles un peu partout.
Les fromages et la viande
Les fromages américains ressemblent à tout… sauf à du fromage. Ils ont certes des noms qui évoquent le fromage (provolone, cheddar, pepperjack, american), mais niveau composition (on évite de regarder l’étiquette) et présentation (moulage en briques uniformes quel que soit le type) c’est tout sauf appétissant. Quelques fermes du nord de l’état proposent bien des transformations plus traditionnelles comme des clones de brie, mais les prix traversent alors le plafond. Pour les produits d’import, même combat. Pour le lait, c’est un peu mieux mais ça reste très industriel : on trouve également une gamme étendue de laits, souvent écrémés, aromatisés, bio ou non, et souvent conditionnés en bouteilles de 1 gallon (à peu près 4 litres). T’aurais pu parler des yaourts tous sans matière grasse, et de l’absence de yaourts au chocolat. Et du packaging aussi, avec globalement moins d’emballage (plus grosses bouteilles, yaourts à l’unité donc pas de carton, ce qui est dommage c’est que c’est contre balancé par les sacs plastiques distribués à la pelle).
Niveau viande, le choix est loin d’être aussi étendu qu’en France. Le boeuf est roi, avec le poulet, la charcuterie inexistante, et il est peu courant de trouver des morceaux de porc autres que le lard à bacon, ainsi que des abats. Les morceaux ne sont pas coupés comme en France. Il est difficile d’obtenir des informations de traçabilité, et le peu de viande issue d’animaux élevée à l’herbe facile à trouver est importée de Nouvelle Zélande… (oui, parce que les hormones de croissance sont encore autorisées, et que j’aimerais autant que possible éviter d’avoir à manger la viande issue de ces camps de concentration que les grands producteurs appellent élevages). Tu parles des camps de concentration à boeufs, il faudrait dire qu’on en a vu mais qu’on a aussi vu un certain nombre de champs avec seulement une vache par ci par là. Des élevages laitiers, assurément !
Le règne de l’industrie agroalimentaire
Après toutes ces dégustations et histoire de prendre un peu de recul sur cette aventure de terrain au quotidien, je suis tombé au hasard de mes pérégrinations sur Netflix sur un documentaire de 2008 vraiment bien foutu, qui s’appelle Food Inc, et qui dresse un état des lieux du système agricole étatsunien, sans oublier ses origines : le fast-food et la grande distribution. Tout aurait ainsi commencé dans les années 30, avec l’essor fulgurant de ce nouveau type de restauration hors domicile, rapide, abordable et goûtu. Son développement, devant répondre à un besoin toujours plus grand de standardisation des productions, a mené en toute logique une organisation industrielle de tous les échelons de la filière : distribution, transformation, production, agrofourniture. En parallèle, la grande distribution a elle aussi dirigé l’évolution de l’industrie agroalimentaire. En particulier, l’essor de la chimie couplée à la grande versatilité des usages du maïs et du soja, et la mise en place de subventions pour ces productions ont mené à l’essor de la production de calories a très bas coût. Dans cette logique implacable, les OGM prennent maintenant le relais en s’attaquant à la brevetabilité du vivant de ces cultures très rentables.
Toute la problématique repose évidemment sur les choix du consommateur, ou plutôt de son portefeuille : certains citoyens américains étant déjà pris au piège de la spirale des calories à bas coût. Dans un paysage où la nourriture extrêmement transformée est moins coûteuse qu’un fruit ou un légume, est-il juste de devoir choisir entre se nourrir à sa faim et se nourrir sainement ? C’est un constat dramatique, qui mériterait d’être vu sous l’angle plus large de la santé publique et de l’environnement : certaines estimations mettent ainsi en avant des coûts cachés proprement hallucinants…
Si vous vous intéressez un peu à la conquête de l’Espace et que vous avez l’occasion d’être sur Los Angeles (dixit le mec qui n’a pas pris la peine d’aller à la Cité de l’Espace à Toulouse), faites un détour par le California Science Center. De notre côté, nous y sommes passés à l’occasion d’un road trip vers SoCal, raconté sur le blog d’Alexia.
L’exposition est chouette, et voir en vrai la navette spatiale Endeavour vaut vraiment le coup. A se demander comment il est possible de propulser un si gros coucou dans l’espace, et de le ramener en le faisant planer (il paraît que les ingénieurs de la NASA l’ont surnommée ‘ »la brique volante »). En plus, ils exposent des capsules des premières missions Apollo… qui sont pour le coup assez flippantes !
… et ils ont aussi ces chouettes fresques murales lenticulaires animées 🙂
S’il y a un truc que je trouve amusant en voyageant, c’est de constater de quelle manière les routes, les véhicules et la manière de circuler sont propres à chaque territoire. Souvenez-vous, il y a quelques temps, on s’était beaucoup amusés avec Alexia à vous proposer une pseudo-épreuve de code de la route vietnamien. Même si je n’avais pas parlé des particularités routières des Antilles françaises (très comparables à la métropole, tuning de mauvais goût, motards sans casque et bouchons en prime), j’avais écrit quelques lignes concernant la Dominique. Aujourd’hui, attaquons nous aux Etats Unis, à travers l’exemple californien !
Quand on pense aux routes américaines, on imagine facilement de gros pickups, de larges voies et des lignes droites à n’en plus finir. Quand on pense à la Californie, on visualise alors des voitures de sport roulant à vive allure sur des routes côtières bordées de palmiers. Eh bien, combinez le tout, mélangez bien, et c’est l’idée !
Les routes
Globalement, elles sont en piteux état : réjouissons-nous, en France, d’avoir régulièrement sous nos pneus du macadam fraîchement coulé. Les voies sont excessivement larges, et ce même dans des villes de taille modeste, où il est commun de trouver une deux fois trois voies. Ne parlons même pas des autoroutes, qui peuvent être à la fois une deux fois deux voies au revêtement pourri et bordée de travaux récurrents, et atteindre – pour l’exemple extrême de Los Angeles – deux fois dix voies (oui, vous avez bien lu)… Et c’est de loin le pire endroit au monde où j’aie eu l’occasion de conduire : excès de vitesse constant pour suivre le trafic, changements de file redoutables, et enchaînements de bretelles rapides pour entrer, sortir et passer d’une express à une autre. Pas facile pour se repérer…
Heureusement, en ville, les rues sont toutes perpendiculaires les unes aux autres, et leurs noms indiqués à tous les croisements. Cette tendance à la rectitude mène à des choses assez amusantes dans des villes très escarpées comme San Francisco, avec des rues extrêmement pentues et des vues exceptionnelles à tous les carrefours. En dehors des villes, cependant, les grands espaces rendent les choses plus monotones, avec des lignes droites s’étirant sur des kilomètres.
Les véhicules
Le pickup est ici roi ! Et il est tellement populaire qu’il existe un nombre incalculable d’accessoires permettant de transformer radicalement le véhicule… en allant du coffre à placer dans la benne jusqu’à la plateforme pivot pour remorquage lourd, en passant par le module camping car ou le toit supplémentaire convertissant la benne en coffre géant. Certains modèles comportent même un double essieu à l’arrière pour les charges les plus lourdes… Les camions quant à eux, avec un gros moteur frontal, n’ont pas le nez aplati comme en Europe. Ces derniers sont généralement fournis avec deux gros échappements verticaux, jantes et remorques chromées. On croise aussi beaucoup de voitures de sport de marques américaines, genre Chevrolet Corvette, Ford Mustang et Dodge Charger… Prévisible quand on voit le prix des véhicules ici, mais aussi le prix de l’essence, qui est si ridiculement bas (aux alentours de 4 USD le gallon, soit moins de 80 centimes d’Euro le litre) que la consommation ne semble pas être un critère de choix. Malgré que la Californie soit l’un des états les plus en avance sur les questions d’écologie, il n’est donc pas rare de se faire doubler par des 4X4 aux cylindrés de 6,2 L en V8 (comme par exemple ce truc là), que ce soient des véhicules de tourisme ou des utilitaires tractant des chargements tous plus fous les uns que les autres. Il y a bien des hybrides et quelques véhicules électriques sympa comme des Tesla modèle S, mais ils sont marginaux.
Autre chose, les véhicules sont tous équipés d’une boîte auto et d’un régulateur de vitesse. Un truc de feignasse, résolument. Bref, juste pour dire qu’une fois le « cruise control » activé sur une ligne droite, il y a vraiment de quoi somnoler. Pour ce qui est des motos, soyons clairs, les Harley Davidson et autres gros customs sont la règle (ce que je trouve ridicule, même les gangs de motards roulent avec ces trucs patauds et bruyants), et on sent bien que les seuls trails BMW qui passent là bas au loin, chargés comme des mulets, sont des voyageurs au long cours.
La signalisation et les règles de conduite
Le code de la route californien n’est vraiment pas violent à obtenir (je précise parce que chaque état possède le sien, et délivre son propre permis de conduire). Une lecture en diagonale du livret de code m’a suffi pour accumuler suffisamment de bonnes réponses aux 40 questions à choix unique que représente l’examen. Il relève surtout du bon sens et de la lecture des panneaux, qui ne sont ni nombreux, ni compliqués à comprendre. Fait amusant et en comparaison à l’épreuve de code française, l’examen est ici passé sur un coin de table, sans restriction de temps, et à même les bureaux de l’administration des véhicules (DMV).
Les limitations de vitesse sont assez comparables à celles que nous avons en France, à l’exception près que tout est converti en miles par heure (mph). Nous avons donc 35 mph en agglomération (50 km/h), 55 hors agglomération (90 km/h) et 65 sur les freeways et highways, (110-120 km/h), qui correspondent à nos voies express et autoroutes. Malgré ces règles, c’est un peu la jungle sur la route. Personne ne les respecte, et il faut être en général 5 mph au dessus de la limite pour suivre le flot de véhicules. Pire, les américains ont cette fâcheuse tendance à être de gros paresseux restant bloqués sur la file de gauche pour ne pas avoir à bouger lorsqu’il s’agit de dépasser un véhicule sur la droite… et comme en général les plus flemmards sont les plus mous, les dépassements par la droite sont monnaie courante.
Les ricains ne connaissent pas les ronds points et sont complètement perdus lorsqu’il y en a un. Ils aiment bien, en revanche, les stops « 4 directions », qui fonctionnent sur le principe du « premier arrivé, premier reparti ». Ils ont aussi cette règle bizarre qui leur autorise à tourner à droite après un feu rouge après avoir cédé le passage.
Combinez tout cela, rajoutez les innombrabres « drive thru » des fast-foods, imaginez un pistolet sous le siège passager, secouez-bien et criez « GOD BLESS ‘MURICA ».
Un petit mot rapide et quelques photos de notre sortie de ce samedi, une randonnée de 8 miles au départ de Big Sur Station dans le Ventana Wilderness, une réserve naturelle située au Sud de Monterey d’une surface de 976 km²… Autant dire que l’on n’en aura quasiment rien vu !
De ce que l’on peut en lire sur internet, « la topographie de Ventana Wilderness est caractérisé par des arêtes vives et abruptes séparant de jeunes vallées très encaissées. La plupart des cours d’eau tombent rapidement dans des canyons étroits, le long de parois verticales. Chutes d’eau, piscines profondes et sources thermales se trouvent le long des principaux cours d’eau. L’altitude varie de 600 pieds (180 m), où la rivière Big Sur quitte le désert, à environ 5750 pieds (1750 m) à la frontière sauvage près de Junipero Serra Peak. […] La zone a été occupée par les Indiens Esselen qui ont suivi les sources alimentaires locales saisonnières, vivant près de la côte en hiver pour la consommation de coquillages et autres animaux marins, et en été et automne à l’intérieur des terres pour le ramassage de glands de différentes espèces de chènes, principalement sur les pentes supérieures des canyons escarpés. »
Les ‘ricains ont l’air de bien aimer la rando. On a vraiment croisé beaucoup de monde sur le chemin, et ils ont l’air d’aimer promener avec leurs chiens ! Et tant qu’à faire, ils ont de quoi équiper leurs amis à pattes de sacs à dos, histoire que les toutous se trimballent leur propre matos… Assez rigolo !
Pour finir, quelques photos ! Vous remarquerez sur les versants arides que la végétation est d’un type assez proche du type maquis méditerranéen… Pas de quoi être dépaysé en somme ! 😉
Sinon, j’ai ma voile de parapente ! Elle devait être bleue mais en fait elle est rouge et noire ! Issa Nissa !