Hello !
Ca fait un moment que je n’ai pas donné de nouvelles fraîches d’où je suis et de ce que je fais… presque un an déjà ! Depuis la dernière fois, où je commençais à travailler chez un semencier français en Californie, il s’en est passé des choses.
Dans l’ordre : j’ai quitté mon poste en VIE au bout de 6 mois (très probablement un quiproquo entre les attentes de l’entreprise et les miennes); une fois rentré en France nous sommes partis en famille une semaine en Irlande (premier séjour à l’étranger pour mon père, un grand moment); quelques jours plus tard je me suis stupidement cassé la gueule en parapente (fracture de la malléole interne, vis et broches en sus), ce qui a fait que je me suis bien fait ch… pendant quelques mois (mais j’ai mis les pieds sous la table, la bonne blague); pendant que je récupérais, j’ai essayé de suivre une formation à l’entrepreneuriat dans un incubateur (mais les transports en commun avec les béquilles c’était trop galère alors j’ai vite abandonné); et finalement, j’ai trouvé un logement et déménagé sur Montpellier… en vue de commencer une thèse de doctorat !
Eh oui, je vais devenir thésard au sein de l’Institut de Recherche pour le Développement, en partenariat avec une entreprise de biotechs et sur la thématique du développement racinaire des céréales 🙂
En attendant que le projet se mette en place, j’ai trouvé un poste de technicien microbiologiste vacataire dans une équipe de recherche de l’Institut des Sciences de l’Evolution de Montpellier, pour laquelle je suis parti une semaine chez un collaborateur de l’université de Utrecht, aux Pays-Bas, me former aux techniques utilisées. Petit compte-rendu de ma découverte du pays 🙂
Arrivée et premières impressions
Première question pour commencer : doit-on parler des Pays-Bas ou de la Hollande ? Et pour les habitants, des Hollandais ou des Néerlandais ? Tout est expliqué sur cette page de l’office de tourisme des Pays B… de la Holl… enfin, du pays, quoi.
Je suis arrivé par la voie des airs, ce qui laisse tout le loisir d’étudier le paysage. Le plus marquant au premier abord, c’est l’eau. Il y en a partout ! Etangs, baies, marais, lacs, canaux, et ce jusque dans les champs où elle est collectée par des fossés, drains à ciel ouvert qui à défaut d’encadrer les parcelles comme on peut le voir en France, en font partie intégrante et les strient sur toute leur longueur (et on clique ici pour rafraîchir ses notions de drainage-irrigation).
Débarqué à Amsterdam Schiphol, je dois rallier la ville d’Utrecht, 50 km au Sud. Et pour cela, je dois avouer que j’ai été bluffé par la facilité et l’efficacité des transports en commun : une station de train de la NS (la SNCF néerlandaise) passe sous l’aéroport, dans laquelle tout est clairement indiqué, à la fois en anglais et néerlandais. A partir de là, rien de plus facile : il suffit de prendre un ticket OV-chipkaart à la borne, on valide et c’est parti ! Petite remarque geek au passage : ces tickets contiennent une puce RFID Mifare, ce qui augmente un peu le prix à l’achat lors d’un passage unique (un pass rechargeable existe), mais peut être pourraient-ils être recyclés pour une utilisation rigolote ? En tous cas j’ai gardé les miens ! 🙂
J’arrive donc à Utrecht et je me rends à mon bed & breakfast, situé dans un quartier résidentiel calme et agréable, pas très loin du campus universitaire. Le propriétaire aime à appeler l’endroit « bed & bicycle » car il prête par la même occasion un vélo pour toute la durée du séjour. La chambre s’avère très cosy, et le vélo particulièrement pratique. Si on considère en plus les tarifs, très raisonnables, la sympathie du tenant et la propreté des lieux, l’endroit est définitivement à conseiller. Hop un lien : B&B Limes Oudwijk.
Des vélos, partout, tout le temps
Ce n’est pas un mythe, les néerlandais adorent le vélo. On peut lire sur internet que près d’un tiers de la population se déplace quotidiennement de cette façon. Ce qui est au final assez logique, au vu de la déclivité nulle, de l’omniprésence de pistes cyclables ainsi que de l’existence de routes (oui, routes) réservées aux vélos. Celles-ci sont matérialisées par un revêtement rouge, et les voitures y sont interdites, dans la mesure des accès résidentiels. La contrepartie : une circulation assez nerveuse, voire chaotique (ici une photo à Wageningen, une autre ville universitaire), car beaucoup de néerlandais roulent finalement assez vite, sans casques, le guidon dans une main et le smartphone dans l’autre, le regard porté vers l’écran… et qui serait presque plus dangereuse que la circulation en vélo et moto au Vietnam. Niveau engins, on est sur du vélo de ville standard, avec quelquefois des adaptations particulières, comme des selles supplémentaires sur le cadre, ou des configurations biporteurs ou triporteurs, pour trimballer marchandises ou enfants. Les néerlandais ont également des systèmes antivol sur cadre assez amusants, combinant bloque roue arrière et chaîne intégrée.
Utrecht
La ville d’Utrecht (prononcer « u-trerht ») se situe à une cinquantaine de kilomètres d’Amsterdam, et a l’air de jouir d’une position très centrale aux Pays-Bas, ce qui en fait un hub assez fréquenté. La ville tient ses origines de l’époque gallo-romaine, et doit sa renommée à ses activités religieuses, et sa prospérité au commerce fluvial. Elle a été la première ville des Pays-Bas jusqu’à la fin de l’âge d’or néerlandais, où elle a été détrônée par Amsterdam. Aujourd’hui, avec 300 000 habitants, elle est la quatrième ville des Pays-Bas. C’est également une métropole étudiante, de par la présence de l’Universiteit Utrecht, la plus grande université du pays (le campus principal, situé en bord de ville, est appelé Science Park De Uithof et est assez fat…), qui est un établissement visiblement renommé à l’échelle européenne. Le centre ville est bâti autour d’un système de canaux (issus d’anciens bras du Rhin) et de fortifications, ce qui fait que les artères les plus vivantes se trouvent sur les berges des voies d’eau. Fait amusant, ces berges sont à double niveau : au plus près de l’eau, les quais donnent sur des entrepôts, au dessus desquels sont bâties les rues. Un système à deux niveaux nommé werfkelders, bien pensé et désormais assez joli, puis-qu’aujourd’hui les quais accueillent des terrasses de restaurants et cafés.
J’ai vraiment été séduit par cette ville, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, l’ensemble du délire de la circulation à vélo : ça peut paraître bête, mais ça a beaucoup de charme de partir le matin sur son biclou, emmitouflé dans son écharpe, et traverser parcs embrumés et quartiers résidentiels tout mignons, dans le calme sonore des voies cyclables (eh oui, une voiture c’est quand même vachement bruyant). Ensuite, le sentiment de sécurité : que j’aie été à pieds ou à vélo et quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit, pas une seule fois je ne me suis senti au mauvais endroit au mauvais moment. Enfin et surtout : le centre ville mignon tout plein, avec tous ses canaux partout, ses bateaux et ses grands et beaux/belles hollandais/es. Finalement, la ville me semble bien à l’image de son icône, le lapin Miffy. Mais bon, je crois aussi que je ne suis pas insensible à l’idée que je me fais de l’Europe du Nord…
La langue
Le néerlandais, que j’affectionne appeler « glickeblucke » en l’honneur d’une amie native des Pays-Bas que j’aime bien taquiner sur le sujet, est une langue vraiment amusante à écouter. En fait, on y trouve à la fois des consommes prononcées très crument « à l’allemande », un certain nombre de mots prononcés « à l’anglaise », ainsi que des mots français à peine modifiés. Dans la rue, certaines inscriptions à la signification obscure se révèlent ainsi parfaitement compréhensibles une fois entendus prononcés, car se rapprochant phonétiquement de leurs homologues anglais ou français.
La bouffe
J’avais trouvé sur internet avant de partir une planche présentant des plats à essayer une fois aux Pays-Bas, malheureusement je n’ai pas réussi à m’enfourner dans le gosier tout ce que j’avais l’intention de goûter. Je me suis donc cantonné aux « patat », des frites de rue à la texture extérieure particulièrement croustillante (liée à une double cuisson, de ce que j’ai pu comprendre), mais aussi les bitterballen, des espèces d’intermédiaires entre la pomme dauphine XL et la croquette au boeuf, accompagnée de sauce béarnaise-like. J’ai aussi trouvé une boutique de yaourts, mais bon, rien de neuf sous le soleil, et il y avait enfin des hagelslag au B&B, qui peuvent être des espèces de fins copeaux de chocolat ou des paillettes sucrées à saupoudrer sur du pain beurré. Le truc le plus fin que j’aie pu tester, c’est définitivement le hareng cru, délicat à souhait et servi avec sa julienne d’échalotes et ses pickles pour relever intelligemment le tout ! 🙂
Amsterdam et fin du séjour
Vendredi soir, je suis parti d’Utrecht pour rejoindre Amsterdam, mais le beau temps n’était plus au rendez-vous (il a du partir en weekend lui aussi). Rajouté au coin pas très enthousiasmant dans lequel j’ai réservé mon auberge de jeunesse (qui à part ça était une bonne adresse : WOW Amsterdam), à la foule de la ville, et au fait d’être seul, je dois avouer que je n’ai pas fait grand chose de plus que de visiter le Rijksmuseum (à voir absolument) et d’errer un peu sans but entre canaux et coffeeshops (pour dire, je n’ai même pas pris la peine d’en visiter un, alors que j’aurais bien aimé prendre part à ce morceau de folklore d’une façon ou d’une autre). Une petite déception donc, en comparaison à Utrecht que j’ai vraiment beaucoup aimé. Mais ce n’est qu’un prétexte pour y retourner accompagné 🙂
Sur ce, les photos de la semaine !
Et je vous tiens au courant dès que j’embauche dans mon équipe de thèse 🙂
A bientôt !