Piou piou ?

Hello,

Avec madame, on aime bien s’amuser avec BirdNET pendant nos randos. Pour ceux qui ne connaitraiant pas, BirdNET c’est un peu le Pl@ntNet des chants d’oiseaux. On enregistre un gazouillis, et hop, le fichier audio part sur les serveurs de l’université Cornell pour permettre l’identification de l’espèce. Le côté sciences participatives est certes moins évident au premier abord que Pl@ntNet, mais au final on s’y retrouve, dans la mesure où ça reconnaît plutôt bien les chants des différentes espèces et que ça nous permet d’en apprendre un peu plus sur les volants qui nous entourent.

Toujours est-il qu’avec un smartphone classique, la qualité et la sensibilité du micro peuvent parfois laisser à désirer. Du coup, ça m’a rappelé mon enfance et ces catalogues de jouets dans lesquels il y avait un gadget que je trouvais super cool mais que je n’ai jamais demandé au Père Noël : le micro espion (toujours dispo chez Eveil et Jeux pour 17 balles), qui grosso modo est une parabole et un micro en son point focal (sauf celui de Eveil et Jeux qui vu la position du micro ne doit finalement pas si bien fonctionner). L’idée est loin d’être nouvelle, comme l’explique l’ornithologue Gérard Olivier sur son site internet concernant le matériel d’enregistrement des chants d’oiseaux.

Du coup, vu qu’on était aujourd’hui dans un coin avec plein d’oiseaux mais aussi quelques humains bruyants, et qu’il s’avère que j’ai sous la main un micro shotgun que j’avais utilisé pour filmer notre documentaire sur le pilou, je me suis dit : « tiens, mais pourquoi ne pas lui donner une seconde vie en micro espion d’ornithologue amateur ? » Le hack du dimanche, c’est donc de fabriquer une petite parabole aux dimensions du micro, pour pouvoir l’utiliser branchée sur un smartphone qui fait tourner BirdNET 🙂

Disclaimer : je ne suis pas ingénieur du son, donc soyez indulgents. Merci 🙂

Ok donc le premier objectif, c’est de pouvoir utiliser mon micro sur un smartphone. La bête en question est un Takstar SGC-598, un micro pré-amplifié d’entrée de gamme populaire chez les vidéastes amateur d’il y a quelques années. Pour moi c’est vraiment de la récup, mais si vous voulez faire tout pareil ça se trouve en occasion sur LeBonCoin pour 20 brouzoufs, ou neuf sur Amazon pour un peu plus cher. La connectique est standard, avec une prise mini-jack stéréo. Cependant pour l’utiliser en entrée sur un smartphone, la première chose à faire est de se procurer un convertisseur CTIA vers mini-jack, qui permet de séparer les quatre bornes des fiches femelles de nos téléphones en une entrée mini-jack mono pour le micro, et une sortie mini-jack stéréo pour un éventuel retour. Comme présenté dans la vidéo ci-dessous, rien de trop compliqué jusque là, et ~5€ sur Amazon.

La seconde étape, c’est de se fabriquer une parabole rigolote pour ledit microphone. Tout d’abord, que nous dit la fiche technique du micro ? Que c’est un microphone cardioide, ce qui signifie qu’il sera plus sensible au signal provenant en face qu’à l’arrière de lui. On remarque également sur sur diagramme de directivité que son atténuation latérale n’est pas très importante, ce que l’on cherchera à mettre à profit avec la parabole.

Etant donné la configuration du shotgun, on cherchera donc à dessiner une parabole qui se positionnera à sa base, et dont le point focal sera à 4cm, de manière à mener les sons au milieu de la grille du micro. Côté diamètre, on ira au maximum possible, les limites étant fixées par la surface imprimable en 3D, soit 20 cm. Pour dessiner tout ça correctement sous Fusion 365, je tombe sur un thread Reddit qui fournit quelques indications pour dessiner des paraboles correctes étant donné ces paramètres. On prévoit une épaisseur assez faible pour un premier essai, de l’ordre du millimètre, histoire de ne pas perdre trop de temps et de plastique. Il ne reste plus qu’à prévoir le perçage pour le corps du micro, et on bascule dans Cura pour préparer l’impression. Je prévois d’imprimer ça en PLA basique, avec un support réduit à 5% de densité. J’ai aussi du changer des réglages pour diminuer la taille du skirt afin que le slicing puisse se faire dans les limites imposées par mon imprimante, une Ender 3 pro.

Quelques heures plus tard, je monte le tout sur le micro, et dans l’attente du câble ça suffira pour un premier essai. Les propriétés acoustiques du PLA, notamment la réflection sonore, ne sont pas optimales, mais ça suffira pour commencer. A noter que ces perfs sont fonction de la densité du matériau, laquelle est dans le cadre d’une impression 3D volontairement faible pour minimiser les temps d’impression, au travers d’une stratégie de structures alvéolaires.

Le résultat est plutôt rigolo, reste à voir ce que ça donnera à l’usage !

Je ne mets pas les fichiers du modèle en ligne car c’est vraiment du quick and dirty, et aussi parce que vous trouverez chez les copains makers de Thingiverse plusieurs autres références pour des microphones paraboliques :

Voilà en bref, je mettrai à jour mes observations en fonction 🙂

A plus,

J.

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