Apparemment, certains d’entre vous auraient trouvé mon dernier article un peu « léger ». Soit. Cependant, notez deux choses: la première, c’est que si nous écrivons moins à propos de notre voyage, c’est que nous bougeons moins autour de Hanoï et/parce que nous avons plus de choses à faire au niveau boulot; la seconde, c’est que je m’étais quand même appliqué pour vous prendre une jolie photo…
Alors dans les deux cas, pas la peine de râler hein, nan mais ho.
Bref, de retour au clavier pour vous parler de ma dernière sortie. Qui n’en est pas une au sens « loisirs & tourisme » du terme, mais qui est suffisamment marquante pour mériter de perdurer indéfiniment sur les internets. Parlons donc aujourd’hui de Van Giang. Van Giang est une petite bourgade agricole située à quelques encablures au Sud de Hanoï. Rien de très palpitant jusque là, à la nuance près qu’elle accueille la station expérimentale agricole dans laquelle mon labo d’accueil effectue des essais sur le riz.
Et c’est justement afin de dépouiller les résultats d’un phénotypage (comprenez par là la prise de mesures) racinaire et foliaire d’une collection de 200 variétés de riz vietnamiens qu’une bonne partie de l’équipe du labo s’est rendue sur place. Ce sont ainsi deux glorieuses journées de lavage de racines, les pieds dans la boue, qui resteront dans les mémoires des cerveaux les plus hydratés de l’équipe (ceci est une référence implicite à la soirée du premier jour, bien arrosée de bière hanoienne et d’alcool de riz local).
Bref, espérons que la qualité des mesures soit au rendez-vous !
Bisous !
P.S.: je vous joins quand même quelques photos annotées, pour éviter que les râleurs râlent à nouveau. Nan mais ho.
Désolé pour le retard sur l’article hebdo, la semaine a été chargée en boulot !
Après avoir rencontré par le biais d’un site internet communautaire local (The New Hanoian, pour les curieux) un groupe intéressé par des virées en deux roues au travers du Vietnam rural, je suis retourné prendre une grosse cylindrée (160 cc, tout est relatif) chez notre loueur. Nous avons pris la route samedi au petit matin, pour nous rendre à travers chemins boueux et bitumes poussiéreux jusqu’au village de Mai Chau, dans les montagnes du Nord-Ouest, à quelques 150 km de la capitale.
Au fur et à mesure du trajet, les rizières de plaine font rapidement place à des aiguilles de karst, qui délimitent des vallées aux pentes plus ou moins régulières, accueillant vertes rizières en large terrasses et parcelles de canne à sucre. Tout le long de la route, des paysans vendent ces dernières par bottes entières, une variété à l’écorce sombre, probablement l’ingrédient secret d’un mia da réussi. Plus nous roulons, et plus les massifs se veulent hors normes, tant en dénivellation qu’en taille. Nous doublons les camions dans l’ascension pour le col, en gardant l’oeil ouvert sur les habitations traditionnelles des ethnies Tay, les buffles qui pâturent en bord de route, et surtout les bus, qui ont une fâcheuse tendance à descendre à toute allure en doublant tout engin possédant au moins deux roues.
Après un passage de sommet plutôt frais, nous descendons sur la vallée de Mai Chau. Arrivés au village, nous nous installons à notre nha nghi (pension) autour d’une Bia Ha Noi (bière de Hanoï) bien fraîche, avant de repartir pour une virée tranquille dans les rizières. De retour, nous en profitons pour flâner dans les ruelles animées, la vallée étant relativement touristique. Entre locaux, routards, touristes, nourriture de rue et négociations sur les étoffes locales, ça bouge tranquillement. Ici au moins, l’air est moins lourd (partout, cette odeur de fleur d’oranger), et le bruit moins présent. Revenus à la pension, nous partageons un frugal repas avant de profiter d’un spectacle de danses et de chants traditionnels. Enfin, les kilomètres et l’état des routes aidant, il est l’heure d’une bonne nuit de sommeil en dortoir, sur des futons et sous des moustiquaires qui assurent respectivement un bon maintien et une bonne intimité.
Le lendemain, nous reprenons la route en fin de matinée. Nous essayons de trouver une route à travers d’un parc national, mais faute de, nous rejoignons la route Ho Chi Minh en coupant par des vallées dont nous nous rendons compte après coup que ce sont des zones interdites aux étrangers, lesquelles abriteraient selon les dires de villageois des secrets militaires vietnamiens… brrr ! Arrivés sur Hanoi, affronter la circulation de la fin de journée n’est pas facile, mais tout le monde parvient à se frayer un passage vers son chez soi.
Fin d’un weekend de 300 km au Vietnam ! Bientôt une vidéo (si le PC ne brûle pas d’une surchauffe avant).
Et ci-dessous, illustrations et annotations… Merci à Mark et Duy pour certaines photos !