Guadeloupe, semaine 6

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Hello!

Déjà un mois et demi ici, et il aura fallu que je compte les numéros des semaines pour m’en rendre compte. Entre la prise de marques, le travail de bibliographie et la mise en place des premiers essais, les journées sont bien remplies et s’enchaînent sans que l’on s’en aperçoive. Toujours pas d’Internet sur place en dehors du bureau et du bâtiment Guest, qui s’avère être plutôt bien exposé aux précipitations de ces dernières semaines. Les soirées s’articulent donc généralement autour d’un triptyque apéro-repas-vidéo et ne durent jamais tard, la plupart d’entre nous s’étant calés sur un rythme solaire et se levant tôt.

On trouve toujours à s’occuper le weekend, et en partageant les voitures il y a de la place pour partir en groupe découvrir les coins sympa de l’île. Ces dernières semaines, nous avons été nous promener sur le littoral des alentours de Trois Rivières, apprécié des indiens caraïbe, colons et planteurs, comme en témoignent pétroglyphes, artéfacts militaires et vestiges d’exploitation sucrière. La semaine suivante, nous avons pris de l’altitude et randonné tout au long des deux boucles de la trace de Sofaïa, un sentier boueux, glissant et pour tout dire infâme, d’une distance et d’un dénivelé annoncés de 700 m et 15 km. L’intérêt? Il traverse la forêt primaire, et y’a des chutes sympa et une douche d’eau soufrée pas loin. A part ça je vois pas et en plus j’ai de gros doutes quant aux chiffres présentés. Le weekend dernier, nous l’avons joué plus cool et loué des bateaux au port de Morne Rouge pour prendre la mer au sein de Grand Cul-de-Sac marin, une grande baie fermée par la barrière de corail, incluse dans le territoire du parc national de la Guadeloupe. Nous y avons navigué d’ilet en ilet (ilet Blanc, ilet de Carénage, ilet Caret, caille de la Biche, pour ce qui est du trajet), plongé en récif et en épave et, d’une manière globale, glandouillé toute la journée. Et le lendemain, nous avons accompagné Johan au spot de parapente en vol dynamique du Moule, sous la houle (wouah c’te rime).

Il y a 15 jours, j’ai aussi été passer un weekend chez Alexia, en Martinique. En dépit d’un vol somptueux en ATR 72 (je ne pensais pas qu’un turbopropulseur pouvait pousser aussi fort qu’un turboréacteur au décollage) longeant la Basse Terre et survolant les Saintes et la Dominique, d’une arrivée sous un soleil et une chaleur qui a tranché avec les intempéries en Guadeloupe, et d’un accueil sympa de la part d’un martiniquais qui m’a auto-stoppé reggae à fond jusqu’à Fort-de-France, nous nous sommes pris la pluie tout le weekend. Comme si ça ne suffisait pas, une crasse de la part d’une agence de location de voitures nous a définitivement flingué de weekend en nous empêchant de sortir découvrir l’île le dimanche… La vengeance étant un plat qui se mange froid, c’est pour cela que j’ai pris mes dispositions en termes de location pour le weekend prolongé à venir, afin d’aller vadrouiller dans la Guadeloupe avec Alexia, qui viendra me rendre visite pour une bonne partie de la semaine.

Dans le même ordre d’idée de passage d’île en île, avec Alex nous aimerions bien partir découvrir la Dominique, l’île séparant la Guadeloupe de la Martinique. Dépendante du Commonwealth, elle semble appréciée par le mouvement rastafari, et est présentée comme encore à l’état sauvage. Sa devise est d’ailleurs « Après le bon Dieu, la terre », et son slogan « the nature island ». Au vu de la littérature, le voyage une fois sur place semble sûr en bus ou en stop, et le bivouac en carbet facile. A l’heure actuelle, nous avons pris contact avec un couchsurfer local, chez qui nous pourrions faire étape à l’occasion d’un éventuel tour de l’île ! D’autres îles nous sont également accessibles : Sainte Lucie et Saint Vincent et les Grenadines au départ de la Martinique, Montserrat, Antigua et Barbuda, et Saint Kitts et Nevis au départ de la Guadeloupe ! Malheureusement, au delà des questions de budget, le souci principal est d’ordre temporel. Les ferrys ne partent pas quotidiennement, les trajets sont longs, et la synchronisation Guadeloupe/Martinique compliquée, ce qui rend difficile des séjours sur les weekends. Pas dramatique, il y a déjà de quoi faire sur place, entre la Guadeloupe, la Dominique et la Martinique 🙂

A part les projets de vadrouille, ici niveau labo et logement, c’est un peu l’aventure au quotidien. Avec les grosses précipitations liées au passage précoce d’ondes tropicales, les bâtiments prennent facilement l’eau, et le toit du labo a dû être bâché. Ces derniers jours, l’eau courante a été coupée, une panne de réseau ironique quand on considère la quantité de flotte tombée pendant 15 jours, et le retour en grande pompe de la chaleur et du beau temps. C’est amusant de se rendre compte à quel point notre mode de vie dépend de l’alimentation en eau courante, et de prendre conscience des quantités consommées. Du coup, on a fonctionné au système D en réquisitionnant des bombonnes d’eau de boisson, et en en remplissant d’autres à partir d’une tonne à eau mise à disposition par les techniciens de la station.

A ce propos, j’ai jusque là une très bonne image des Guadeloupéens, toujours ouverts et souriants. Les gens de la station expérimentale insistent généralement pour que l’on se tutoie. Les collègues laborantins sont toujours disponibles et agréables, de même que les techniciens agricoles, quoiqu’un peu plus taquins ! En dehors, les vendeurs du marché de Petit-Bourg sont généralement commerçants, et la bouchère de l’élevage d’en dessous est très agréable. Une anecdote : à la suite de la rando à Sofaïa, nous nous sommes posés sur la place de Sainte Rose, histoire de boire un coup et respirer. Nous y avons été abordés par un local, qui nous a tapé la discussion et a fini par inviter notre groupe de 5 marcheurs chez lui. Nous y avons été accueilli par sa femme et ses enfants, ti punch, acras, boudins et épices inclus, et avons fini par y rester toute la soirée ! Alors, les questions de racisme anti-blanc, jusque là y’en a pas, et c’est tant mieux !

 Hop, c’est tout! Prenez soin de vous!

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Le littoral de Trois Rivières, et les Saintes en arrière-plan

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Un vieux canon rouillé d’avant la Révolution

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Ruines d’un moulin à sucre

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Plage de sable volcanique

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Plage de sable volcanique

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Plage de sable volcanique (et mes pieds)

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A poil dans la forêt (primaire)

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Quelques racines bizarres

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De la boue (et encore mes pieds)

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La chute d’eau qui récompense toute la souffrance endurée dans la journée (même si on pouvait y aller par la petite boucle de rien du tout)

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Ilet Blanc

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Ilet Blanc

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Oh mon bateauuuhohohooo

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Top speed : 5 knots

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Call me Haddock !

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Bonus

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La Biche, et son bouiboui les pieds dans l’eau

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Des palétuviers

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Temps pourri sur Basse Terre

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Concours d’apnée « no limit »

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Toujours La Biche

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Jo au décollage

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Dynamique dans les embruns

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Coucher de soleil sur la plage du Moule

Guadeloupe, semaine 1

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Bonjour à tous,

Je vous avais rapidement parlé de mon prochain départ lors d’un précédent billet, mais au cas où vous l’ayez loupé : ça y est, je suis en Guadeloupe! Pour remettre les choses dans leur contexte, j’ai candidaté au CIRAD pour une offre de stage de fin d’études, où j’ai été recruté pour travailler sur la cercosporiose noire, une maladie du bananier. J’ai d’abord passé deux semaines sur le site de Baillarguet, à Montpellier, pour suivre une formation sur le protocole que je dois mettre en place en Guadeloupe (je pense que j’écrirai un article à part pour vous expliquer tout ça), avant de décoller pour la station expérimentale de Neufchateau.

Avant même de toucher le sol guadeloupéen, la première chose marquante sont les couleurs, qui percent les nuages bas pour arriver jusqu’au hublot de ton avion en approche, et te font bien comprendre que tu arrives en zone Caraïbes. Du vert vif pour les végétaux, de l’ocre foncé pour les terres, et bien sûr un dégradé de turquoise vers le marine pour le rivage et ses récifs coralliens. Une fois sur le tarmac, le stewart en rajoute évidemment une couche en annonçant en français, en anglais, mais surtout en créole que la température au sol est de 27°C. Par chance et malgré un retard dans vol, j’ai pu éviter d’une petite demi-heure la panique à l’aéroport de Pointe-à-Pitre causée par une coupure de courant, qui a fait que tous les avions ont du être détournés vers Fort-de-France, en Martinique. Bien renseigné sur les horaires des vols, Frédéric, mon maître de stage, arrive en parfaite synchronisation et m’accompagner à la station expérimentale, malgré que lui aussi soit fatigué d’un retour de congrès de planteurs à Cuba.

Le site de Neufchateau s’étend sur une quarantaine d’hectares de la commune de Capesterre-Belle-Eau, sur les douces pentes des contreforts Est du massif de la Soufrière. On y trouve la direction régionale du CIRAD pour la zone Antilles-Guyane, un institut technique bananier, ainsi que des équipes travaillant sur l’agronomie, la physiologie, l’épidémiologie, la virologie et la sélection variétale de l’ananas et du bananier. La page dédiée du site internet du CIRAD sera évidemment plus exhaustive. Le site est très bien entretenu, les bordures sont débroussaillées de près et les arbres bien taillés, et c’est en remontant une très jolie allée de fougères arborescentes traversant les premières parcelles d’essais de bananiers que l’on arrive au bâtiment de recherches. Plus haut encore, on aperçoit les premiers vrais reliefs de la Basse Terre, et sa forêt primaire. Cela dit, pas besoin de regarder bien loin pour voir des choses : il y a ici tout un tas de nouveaux oiseaux, reptiles, insectes et plantes faciles à observer, mais nous pourrons en parler plus tard.

Etant donné que c’est de saison, nous sommes une petite armée de stagiaires sur place, tous logés dans des bungalows situés vers l’entrée de la station. Ce sont des logements très corrects, bien équipés, en mode “la kaz a moin kréyol” (ma case créole), avec ou non vue sur la baie (je me suis fait arnaquer sur ce dernier point puisque j’ai une vue sur les bananiers, cela dit il y a toujours moyen d’aller prendre le ti’punch chez les voisins). Seul point noir au tableau : pas de connexion internet. Il existe un point d’accès wifi au “Guest”, le bâtiment d’accueil et de réunion situé entre les bungalows, mais le signal faiblard implique que l’on s’y installe en vrac sur les marches pour se connecter le soir. Malheureusement, ce point d’accès a été coupé ce weekend pour une maintenance réseau, ce qui implique de remonter au bureau pour se connecter. Pas très pratique et à suivre dans le courant de la semaine, mais on ne va pas trop râler au vu du prix plancher du loyer.

Parlant de weekend, celui de Pâques semble être un temps fort de l’année pour les Guadeloupéens, qui se retrouvent en famille autour de gros campements installés sur les plages. Pour ce premier weekend prolongé, la joyeuse troupe de stagiaires m’a embarqué avec elle pour vadrouiller sur l’île.

Vendredi, nous sommes partis en direction de la pointe septentrionale de Grande Terre pour une randonnée sur les falaises de calcaire au départ de l’anse de la Porte d’Enfer. Nous avons marché une petite dizaine de kilomètres sous la bienveillance du vol des frégates, et dans une brise atlantique traître ayant dissimulé la morsure du soleil caribéen. En chemin, nous nous sommes arrêtés pour profiter des embruns d’un souffleur, configuration rocheuse côtière produisant sous l’effet de la houle un geyser d’eau salée. En reprenant la voiture, et après un passage à la pointe de la Grande Vigie où nous avons pu observer le passage du cap de la part d’un banc de dauphins, pause plage de sable blanc à Anse Bertrand et premier masque-tuba très encourageant pour la suite des festivités.

Samedi, nous avons embarqué à partir de Trois Rivières pour une traversée sous la pluie et la houle mais rigolote, accompagnée par des poissons volants, en direction de l’île de Terre de Haut, aux Saintes. Pour faire bref sur le programme de la journée : balade et glandouille de plage en plage, lagons coralliens et pleine ouverture sur l’Atlantique inclus. Hé ben, les Saintes c’est bien joli, mais c’est vraiment tout rikiki et très aride en cette saison. J’imagine que j’aurai l’occasion d’en reparler, mais en comparaison à la côte au vent (côte Est) de Basse Terre et ses 12 000 mm de pluie annuelle (oui oui, 12 m), les Saintes ne reçoivent qu’un “petit” 1 750 mm. Niveau topographie, Terre de Haut est assez encaissée, mais reste toute en pentes douces, et l’île peut être intégralement parcourue à pieds en moins d’une petite demi journée. Bien que les saintois soient reconnus comme des pêcheurs hors pair, les habitants semblent s’essayer au retour à la terre, et ont installé quelques animaux sur leurs parcelles. Malheureusement, la repousse semble très limitée en cette période sèche, et le complément fourrager inexistant. Résultat : des bêtes en pauvre état et des sols mis à nu qui s’érodent sous l’effet du piétinement et des alizés. Au delà de cet aspect agro, la vie semble tranquille sur l’île, au point de se demander ce que les saintois font de leurs journées, quand ils ne travaillent pas à l’accueil des nombreux touristes qui affluent chaque matin par les navettes maritimes. Bref, une chouette journée aux Saintes.

Dimanche, nous avons été faire un tour en Grande Terre, dans la ville de à Morne-à-l’Eau. Il est à noter qu’en cette période des fêtes de Pâques, et en tant qu’aliment maigre, le crabe est un mets de choix. D’autre part, certaines communes idéalement situées sur des territoires marécageux sont imprégnées d’un important folklore lié à ce fier décapode. C’est ainsi que les mornaliens célèbrent chaque année pour le weekend de Pâques la Fête du Crabe, où l’on mange des plats à base de crabe, où l’on parle de crabe, où l’on se fait pincer fort par des crabes, où l’on élit le plus gros crabe, où l’on fait des courses de crabes, et où l’on danse et l’on chante crabe. C’est crabement drôle et bon enfant.

Lundi, changement de décor puisque nous nous sommes promenés sur Basse Terre, en en faisant le tour complet par la très belle nationale, toute en courbes, en montées et en descentes, longeant la côte, surplombant la mer et traversant la forêt primaire, tout offrant des points de vue à couper le souffle. A tenter absolument en moto. Il est amusant de noter à quel point la côte au vent (Est) et la côte sous le vent (Ouest) sont différentes, l’une humide et luxuriante, l’autre beaucoup plus aride, et de constater que l’on traverse un si grand nombre d’environnements en un si faible kilométrage. Dans cette journée de balade, nous nous sommes arrêtés à la plage de Malendure, qui délimite avec les ilets Pigeon la réserve Cousteau, dans laquelle il est facile de nager avec des tortues de mer ! Sur le chemin du retour, nous avons fait une pause rafraîchissante à la cascade aux écrevisses, située sur la route de la Traversée, en cœur de Parc National, pour une baignade ombragée en eau douce bien réconfortante après l’eau de mer et le soleil.

Pour finir, pour reprendre les bonnes habitudes, des photos !

Bisous, prenez soin de vous !

« La kaz »

« La kaz »

« La vue depuis la terrasse des voisins »

« Entrée de la station »

 

« Entrée de la station : allée de fougères arborescentes »

« Bureaux et labo »

« Anse de la Porte d’Enfer »

« Trou de Madame Coco »

« La côte »

« En contrebas »

« Végétation »

« Pas dangereux du tout »

« Turquoise »

« Souffleur »

« Plage de l’Anse Bertrand »

« Traversée sous la pluie »

« Les Saintes sous la pluie également »

« Les Saintes »

« Les Saintes »

« La Baie des Saintes »

« Un lagon de l’autre côté de l’île »

« Plage du lagon »

« Des cocotiers, des chèvres et des iguanes »

« Mouillage dans la baie des Saintes »

« Aérodrome en bord de plage, décollage plein Atlantique »

 « Retour des nuages »

Vietnam, semaine 22: Da Nang

Hello,

Ça fait maintenant plus d’un bon mois que nous sommes rentrés du Vietnam, cependant, je ne vous ai pas encore parlé de notre escapade de fin de séjour. Cinq jours avant notre départ, nous avons donc embarqué dans l’un des appareils de la Vietnam Airlines en direction de Da Nang, ville balnéaire du centre du pays. Après une bonne heure de vol et une approche à la limite du douteux (piqué sur roulis prononcé, aérofreins ouverts, turbulences dues au vent marin) effectué par notre commandant de bord occidental (étonnant pour une compagnie asiat’, non?), nous avons bien atterri. Les bagages déposés à l’hôtel et une moto louée, nous avons pu partir explorer les environs.

Da Nang n’est pas une belle ville en soi. Ravagée par la guerre, elle reprend avec le développement du tourisme du poil de la bête. En résulte la poussée d’immeubles de tous styles et toutes tailles, dont l’unicité architecturale laisse franchement à désirer. Le développement littoral n’est lui non plus pas en reste, d’immenses surfaces de rivage sableux étant progressivement encadrées par des bandes de bitume surgies de nulle part, les carrés formés étant ainsi prêts à accueillir de luxueux resorts. Da Nang est cependant très appréciée des viets pour ses plages, où ils y viennent se reposer, courir, taper dans le ballon et se baigner dès que la chaleur redevient supportable.

Les environs sont plus charmants. Le premier jour, après avoir visité l’immense temple de la presqu’île de Son Tra (c’est marrant, à voir les photos satellite on dirait que sa construction est toute récente), nous nous sommes aventurés vers le Nord de la baie, et avons passé le Col des Nuages (un avant-poste de guerre(s) dont le nom viendrait de la brume qu’il s’y forme régulièrement) pour descendre sur la baie de Chan May. Larges bandes de sable blanc et personne à l’horizon: nous y avons lézardé tout l’après-midi.

Le lendemain, nous sommes descendus plein Sud cette-fois-ci, direction l’embouchure de la rivière Thu Bon. Nous y avons essayé, en vain, de trouver un ferry pour nous conduire sur l’île Cham toute proche, où nous aurions pu passer la nuit dans un village de pêcheurs isolé. Try again! Nous avons donc traîné dans le charmant village portuaire de Cua Dai, avant de nous aventurer vers Hoi An, cité millénaire inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco pour son architecture millénaire aux influence sino-japonaises. Malgré son charme indéniable, Hoi An est une ville beaucoup trop touristique où il est impossible d’avancer de dix mètres sans se faire interpeller par des vendeurs de rue: c’en devient franchement fatigant. A quelques kilomètres, la plage, elle aussi bordée par les resorts et les palmiers, offre en contraste un calme relatif bienvenu.

Le dernier jour, nous sommes remontés sur Da Nang en nous arrêtant à la Montagne de Marbre, un ensemble géologique abrupt émergeant de la plaine côtière, où serpentent des chemins et où se cachent des pagodes. Nous y avons observé un office bouddhiste, lequel a instantanément conféré au lieu une ambiance particulière. Redescendant de la montagne, nous nous sommes ensuite rendus dans l’arrière pays, attirés par la curiosité en direction de Ba Na Hills, un complexe fou de loisirs en cours de construction, comprenant à terme une réplique de château fort abritant un parc à thème fantasy, mais aussi une réplique de village français… Construit à l’emplacement d’une ancienne station thermale coloniale, nous n’avons pu y monter faute d’avoir trouvé la route sinueuse y menant sans avoir à prendre le téléphérique, et au final faute d’essence. Plus tard et au vu de l’esprit mégalomaniaque qui se dégage du site internet du projet, c’est sans regrets. De retour sur Da Nang, nous avons enfin visité le musée d’art Cham, unique de par sa collection de sculptures et artéfacts de la civilisation à l’origine des reliques de My Son.

Et le lendemain, retour à Hanoï par la voie des airs… avant le grand retour!

Pour finir et comme d’hab, les photos!

Bisous!

Premier contact avec le sable de la mer de Chine

Coucher de soleil sur le port de Da Nang

Des LED et du néon, c’est kitsch!

Paniers de pêcheurs, et l’île Cham

Bateaux de pêcheurs

Entretien

Alex, toujours avec son casque

Jardins du temple

Jardins du temple

Colonne

Toits

Porte de la pagode

Trempette dans un coin isolé

Personneeeeee

Loin de la capitale

Café à Cua Dai

Marché de Hoi An

Boutique de souvenirs, Hoi An

Hoi An

Geck-ooo!

Hoi An de nuit

Jura

Salut!

Un petit mot pour accompagner quelques photos de notre voyage à moto en famille, direction le Jura, effectué dès mon retour du Vietnam ! Le Jura, c’est beau, c’est vert sapin et vert prairie, ça sent le conifère, et ça évoque des bûcherons au travail, des meules de comté en cours d’affinage, et des étagères remplies de jouets en bois (qui n’a jamais joué, étant gamin, avec une boîte de Mon Chalet ?). Le Jura, c’est aussi plein de lacs, et par extension de randonneurs qui marchent autour, de baigneurs, d’amateurs de canoë et de pêcheurs de compétition. Le Jura, c’est la douce morsure du froid des matins d’été sur les cuisses du motard, qui le rendraient presque nostalgique des hivers passés en montagne. Enfin, dans le Jura, y’a des agriculteurs ouverts et sympa, comme Stéphanie et Sylvie du GAEC Aux P’tits Bonheurs, qui cultivent, cueillent et transforment fruits rouges et plantes médicinales des hauts plateaux. Et cela, d’après les cahiers des charges de l’Agriculture Biologique et du Syndicat des Simples, selon les principes de la biodynamie, et tout en pilotant leur exploitation de main de maître…

En bref, le Jura en été c’est bien chouette. Et je suis sûr qu’en hiver c’est encore mieux.

Ce billet n’a pas été sponsorisé par le Conseil Général du Jura. Merci à Jacques et Patricia pour leur accueil.

Bisous!

L’Eventail, Cascades du Hérisson

Lac de Chalain au crépuscule

Col de la Faucille

Regroupement de cigognes

Lac de Chalain

Pécheurs

Pont de la Pyle, lac de Vouglans

Le peloton du Tour de l’Ain

Quelque part sur les falaises du Vercors (en revenant du Jura, certes)

Fin de la traversée du Vercors

De la conduite au Vietnam

Hello, hello !

Comme annoncé dans mon précédent article, je n’ai pas fini de raconter tout ce qu’il me reste à raconter concernant le Vietnam. Vous aurez donc droit a quelques articles supplémentaires, même si je suis déjà de retour sur les routes de France engorgées du chassé croisé des vacances. Ce sont ces routes françaises qui, avec une subtile transition, m’amèneront à parler dans cet article écrit à quatre mains avec l’amie Alexia de la question de la conduite au Vietnam.

Si vous voulez vous amuser un coup, alors je ne saurais trop vous recommander de commencer par passer l’épreuve du code de la route viet’ proposé par Alexia sur son blog, avant de revenir ensuite lire les explications, vérifier vos réponses et calculer votre viet-sur-la-route-attitude dans la suite de cet article.

Petit code de la route vietnamien explicité

Haaa, la mythique circulation vietnamienne! Bien que le nombre de voitures augmente rapidement (qui plus est, principalement des voitures de luxe, taxées à 100% par le gouvernement) ce sont les « motorbikes », sortes d’hybrides entre le scooter et la moto, que l’on trouve le plus sur les routes (Q1 : réponse B). Heureusement, vu la taille des routes et de la population Hanoïenne. Et bien que les deux roues que vous trouverez en location dans le pays soient de cylindrée limitée et très maniables, il vous sera nécessaire de savoir conduire un deux roues avant de vous lancer. Sinon, un vélo peut être un bon entrainement ! Gardez aussi en tête que les assurances sont inexistantes, et qu’en cas de pépin, vous risquez de banquer…

Une fois en selle, la première chose a connaitre n’est autre que l’usage du klaxon, usé et abusé dans les trois quart des situations de conduite. Habituez vous à positionner votre pouce sur le bouton, et appuyez quand il vous semble nécessaire de faire connaitre aux autres usagers votre présence sur la route (dépassement, croisement, rabattement, appel de ce-vendeur-de-sandwich-là-sur-le-bord-de-la-route, etc) (Q2 : réponse A, Q3 : réponse B). Le klaxon peut aussi servir à évacuer la frustration liée aux situations routières incongrues (surtout pour les expats qui ont du mal à s’y faire) ! Le klaxon vietnamien est une telle institution qu’il est parfois tuné sur certaines motos, pouvant être remplacé par un deux tons rapide, une sonorité de camion, etc. Un bon moment auditif, et des réveils matinaux en perspective. Une fois apprivoisé votre nouvel ami le klaxon, vous pouvez vous lancer !

Vous remarquerez très vite que la conduite vietnamienne se pratique à la vision périphérique, le regard porté loin devant. Les contrôles au rétroviseur sont rares (mais cependant fortement conseillés, bien sûr), puisque comme au ski, la règle de la priorité à l’avant s’applique (Q4 : réponse A). Pour cause, il y a tellement de véhicules arrivant de tous côtés qu’il est tout bonnement impossible de contrôler partout. Surveiller ce qui arrive devant soi est déjà très ardu !

Restant dans le domaine des priorités, la loi de la jungle est en vigueur. Le plus fort passe d’abord (dans l’ordre, camion, bus, camionnette, voiture, moto), même si les plus rapides et agiles peuvent de permettre de périlleux dépassements et évitements. Cette règle s’applique même pour les véhicules venant sur la voie opposée, un camion n’hésitant pas a dépasser la ligne blanche et se mettre au milieu de la route pour doubler, peu importe votre présence sur la voie en face, tout en en se disant que vous allez vous pousser devant eux (Q5 : réponse B).

Pour les changements de direction, la règle première de conduite vietnamienne étant la priorité à l’avant, si l’on prend lentement la direction souhaitée, les usagers présents derrière nous prendront soin de nous éviter. Cependant, les clignotants peuvent être utilisés pour marquer les changements de direction, tout comme les mouvements de bras des passagers qui servent alors a la fois d’antidépassement et de clignotants humains (Q6 : réponse C). Cependant, une pratique étrange veut que pour effectuer un demi-tour, il est nécessaire de se placer à la droite toute de la voie, avant de tourner sur la gauche en coupant perpendiculairement la circulation (Q7 : réponse A).

Les automobiles en train de changer de direction peuvent facilement être utilisés comme boucliers, si vous vous dirigez dans la même direction. Placez vous sur le flanc du véhicule, coté opposé à la circulation et vous serez assuré de ne pas vous faire rentrer dedans lors de votre virage. Par la loi du plus fort, la voiture prenant son virage se frayera facilement un chemin et vous ouvrira ainsi le passage. Cela dit, si vous n’avez pas de voiture bouclier à votre disposition, la clé est de se montrer déterminé (sans être imprudent) pour ne pas se faire couper la route à tout bout de champ (Q9 : réponse A).

Les vietnamiens ont quelque peu de mal avec la signalisation. Ils ne connaissent pas les sens interdits, ou du moins s’en fichent pas mal, et ce même sur autoroute… (Q8 : réponse C) De même, les feux tricolores sont tous présents à titre indicatif, même si respectés la plupart du temps (en raison d’une répression un peu plus sévère de la part de la police), et possèdent tous des comptes a rebours. Il est à noter que le départ s’effectue la majorité du temps non pas au passage au vert, mais deux secondes avant (dans ce cas, les vietnamiens prendront soin de vous le rappeler en klaxonnant).

Concernant les forces de l’ordre, il faut retenir que les flics vietnamiens sont corrompus au possible (le pays entier l’est, mais chuuuuut !). Si vous coopérez, il existe un risque que vous vous fassiez extorquer tout l’argent que vous avez sur vous ! D’où l’intérêt aussi de ne pas trimballer de grosses sommes. Cependant, l’avantage est que, généralement, les agents ne parlent pas anglais. Imaginez alors pour le français… ce qui fait que, souvent, les étrangers ne constituent pas une prise de choix (Q10 : réponse B). Méfiez vous quand même des « superflics » montés sur des motos rapides, qui n’hésiteront pas à frapper en route au tonfa les malheureux sans casque, ainsi que d’autres en gilets pare balle et armes automatiques, qui risque d’avoir quelques notions de la langue de Shakespeare.

Pour ce qui est des évitements de piétons et autres objets en cours de traversée de la voie, ceux-ci devront être effectués par l’arrière desdits objets, de façon à faciliter leur traversée.

Dernier conseil pour la route : anticipez et ralentissez. La conduite vietnamienne est naturelle, évoquant des déplacements de bancs de poisson. Elle reste cependant imprévisible, mais sure si vous en suivez le flot tranquille. Ne circulez donc pas à vitesse excessive, restez un minimum attentif et tout devrait bien aller (à vrai dire, il ne faut pas compter sur la qualité des casques vietnamiens, sorte de bols de plastique à proprement dire inutiles).

Epreuve de code d’Alexia – réponses et analyse

Pour chaque bonne réponse, comptez un point.

  • Question 1 : B
  • Question 2 : A
  • Question 3 : B
  • Question 4 : A
  • Question 5 : B
  • Question 6 : C
  • Question 7 : A
  • Question 8 : C
  • Question 9 : A

Si vous avez de 0 à 3 points : Bon c’est pas encore ça quand même… Vous n’êtes pas tout à fait prêt pour la conduite sur les routes vietnamiennes ! Je vous conseille de passer par le vélo pour vous habituer progressivement aux règles de conduite avant de prendre de la vitesse ! De 4 à 6 points: C’est pas trop mal, même si vous avez encore des progrès à faire pour vraiment vous fondre dans la circulation vietnamienne ! Lancez-vous prudemment et ça devrait rouler ! De 7 à 10 points : Bravo ! Vous avez tout compris aux règles de conduite vietnamiennes. Un casque sur la tête et on vous prendrait presque pour un vietnamien sur les routes !

Evidemment, il existe plein d’autres raisons d’être prudent sur les routes vietnamiennes…