Hello!
Déjà un mois et demi ici, et il aura fallu que je compte les numéros des semaines pour m’en rendre compte. Entre la prise de marques, le travail de bibliographie et la mise en place des premiers essais, les journées sont bien remplies et s’enchaînent sans que l’on s’en aperçoive. Toujours pas d’Internet sur place en dehors du bureau et du bâtiment Guest, qui s’avère être plutôt bien exposé aux précipitations de ces dernières semaines. Les soirées s’articulent donc généralement autour d’un triptyque apéro-repas-vidéo et ne durent jamais tard, la plupart d’entre nous s’étant calés sur un rythme solaire et se levant tôt.
On trouve toujours à s’occuper le weekend, et en partageant les voitures il y a de la place pour partir en groupe découvrir les coins sympa de l’île. Ces dernières semaines, nous avons été nous promener sur le littoral des alentours de Trois Rivières, apprécié des indiens caraïbe, colons et planteurs, comme en témoignent pétroglyphes, artéfacts militaires et vestiges d’exploitation sucrière. La semaine suivante, nous avons pris de l’altitude et randonné tout au long des deux boucles de la trace de Sofaïa, un sentier boueux, glissant et pour tout dire infâme, d’une distance et d’un dénivelé annoncés de 700 m et 15 km. L’intérêt? Il traverse la forêt primaire, et y’a des chutes sympa et une douche d’eau soufrée pas loin. A part ça je vois pas et en plus j’ai de gros doutes quant aux chiffres présentés. Le weekend dernier, nous l’avons joué plus cool et loué des bateaux au port de Morne Rouge pour prendre la mer au sein de Grand Cul-de-Sac marin, une grande baie fermée par la barrière de corail, incluse dans le territoire du parc national de la Guadeloupe. Nous y avons navigué d’ilet en ilet (ilet Blanc, ilet de Carénage, ilet Caret, caille de la Biche, pour ce qui est du trajet), plongé en récif et en épave et, d’une manière globale, glandouillé toute la journée. Et le lendemain, nous avons accompagné Johan au spot de parapente en vol dynamique du Moule, sous la houle (wouah c’te rime).
Il y a 15 jours, j’ai aussi été passer un weekend chez Alexia, en Martinique. En dépit d’un vol somptueux en ATR 72 (je ne pensais pas qu’un turbopropulseur pouvait pousser aussi fort qu’un turboréacteur au décollage) longeant la Basse Terre et survolant les Saintes et la Dominique, d’une arrivée sous un soleil et une chaleur qui a tranché avec les intempéries en Guadeloupe, et d’un accueil sympa de la part d’un martiniquais qui m’a auto-stoppé reggae à fond jusqu’à Fort-de-France, nous nous sommes pris la pluie tout le weekend. Comme si ça ne suffisait pas, une crasse de la part d’une agence de location de voitures nous a définitivement flingué de weekend en nous empêchant de sortir découvrir l’île le dimanche… La vengeance étant un plat qui se mange froid, c’est pour cela que j’ai pris mes dispositions en termes de location pour le weekend prolongé à venir, afin d’aller vadrouiller dans la Guadeloupe avec Alexia, qui viendra me rendre visite pour une bonne partie de la semaine.
Dans le même ordre d’idée de passage d’île en île, avec Alex nous aimerions bien partir découvrir la Dominique, l’île séparant la Guadeloupe de la Martinique. Dépendante du Commonwealth, elle semble appréciée par le mouvement rastafari, et est présentée comme encore à l’état sauvage. Sa devise est d’ailleurs « Après le bon Dieu, la terre », et son slogan « the nature island ». Au vu de la littérature, le voyage une fois sur place semble sûr en bus ou en stop, et le bivouac en carbet facile. A l’heure actuelle, nous avons pris contact avec un couchsurfer local, chez qui nous pourrions faire étape à l’occasion d’un éventuel tour de l’île ! D’autres îles nous sont également accessibles : Sainte Lucie et Saint Vincent et les Grenadines au départ de la Martinique, Montserrat, Antigua et Barbuda, et Saint Kitts et Nevis au départ de la Guadeloupe ! Malheureusement, au delà des questions de budget, le souci principal est d’ordre temporel. Les ferrys ne partent pas quotidiennement, les trajets sont longs, et la synchronisation Guadeloupe/Martinique compliquée, ce qui rend difficile des séjours sur les weekends. Pas dramatique, il y a déjà de quoi faire sur place, entre la Guadeloupe, la Dominique et la Martinique 🙂
A part les projets de vadrouille, ici niveau labo et logement, c’est un peu l’aventure au quotidien. Avec les grosses précipitations liées au passage précoce d’ondes tropicales, les bâtiments prennent facilement l’eau, et le toit du labo a dû être bâché. Ces derniers jours, l’eau courante a été coupée, une panne de réseau ironique quand on considère la quantité de flotte tombée pendant 15 jours, et le retour en grande pompe de la chaleur et du beau temps. C’est amusant de se rendre compte à quel point notre mode de vie dépend de l’alimentation en eau courante, et de prendre conscience des quantités consommées. Du coup, on a fonctionné au système D en réquisitionnant des bombonnes d’eau de boisson, et en en remplissant d’autres à partir d’une tonne à eau mise à disposition par les techniciens de la station.
A ce propos, j’ai jusque là une très bonne image des Guadeloupéens, toujours ouverts et souriants. Les gens de la station expérimentale insistent généralement pour que l’on se tutoie. Les collègues laborantins sont toujours disponibles et agréables, de même que les techniciens agricoles, quoiqu’un peu plus taquins ! En dehors, les vendeurs du marché de Petit-Bourg sont généralement commerçants, et la bouchère de l’élevage d’en dessous est très agréable. Une anecdote : à la suite de la rando à Sofaïa, nous nous sommes posés sur la place de Sainte Rose, histoire de boire un coup et respirer. Nous y avons été abordés par un local, qui nous a tapé la discussion et a fini par inviter notre groupe de 5 marcheurs chez lui. Nous y avons été accueilli par sa femme et ses enfants, ti punch, acras, boudins et épices inclus, et avons fini par y rester toute la soirée ! Alors, les questions de racisme anti-blanc, jusque là y’en a pas, et c’est tant mieux !
Hop, c’est tout! Prenez soin de vous!
Le littoral de Trois Rivières, et les Saintes en arrière-plan
Un vieux canon rouillé d’avant la Révolution
Ruines d’un moulin à sucre
Plage de sable volcanique
Plage de sable volcanique
Plage de sable volcanique (et mes pieds)
A poil dans la forêt (primaire)
Quelques racines bizarres
De la boue (et encore mes pieds)
La chute d’eau qui récompense toute la souffrance endurée dans la journée (même si on pouvait y aller par la petite boucle de rien du tout)
Ilet Blanc
Ilet Blanc
Oh mon bateauuuhohohooo
Top speed : 5 knots
Call me Haddock !
Bonus
La Biche, et son bouiboui les pieds dans l’eau
Des palétuviers
Temps pourri sur Basse Terre
Concours d’apnée « no limit »
Toujours La Biche
Jo au décollage
Dynamique dans les embruns
Coucher de soleil sur la plage du Moule