Emergency Inflatable Brain : à proscrire lors d’une attaque de zombies !

Bonjour à tous,

Je viens à l’instant de tomber sur une actualité concernant l’arrivée sur le marché d’un nouvel ESAZ (Equipement de Survie à une Attaque de Zombies), l' »Emergency Inflatable Brain » ou Cerveau Gonflable de Secours, pour les francophones.

Celui-ci est annoncé comme permettant de leurrer un zombie rôdant, de façon à le piéger. Je me permets cependant de réagir à cet avis en ma qualité de biologiste,  ce produit pouvant s’avérer très dangereux à l’usage, et mener à l’effet inverse de celui recherché.

Reprenant ainsi les bases de physiologie zombi telles qu’exposées dans l’ouvrage de référence « The Zombie Survival Guide » de Max Brooks, rappelons que les perceptions zombi sont très altérées en comparaison aux perceptions humaines. De fait, l’activité de prédation est basée en partie sur la vision via l’observation de la fluidité des mouvements, mais également et avant tout sur l’olfaction. Des études ont ainsi montré qu’un zombie moyen est capable de repérer un cadavre frais à une distance pouvant aller jusqu’à un kilomètre et demi. Les sécrétions à l’origine de ce chimiotactisme n’ont cependant pas pu être déterminées, mais  la transpiration, les phéromones et le sang sont supposés être impliqués dans ce mécanisme. Enfin, il est à souligner que des études statistiques et de laboratoire tendent à mettre en évidence l’existence d’un « sixième sens zombi », basé sur des modifications cérébrales, permettant un repérage de proximité des formes de vie alentour.

Partant ainsi de l’hypothèse d’une proximité comportementale entre zombie et insecte telle qu’indiquée dans l’ouvrage de Brooks, nous pouvons supposer que les actions de prédation zombi seront conditionnées par les perceptions précitées uniquement, à savoir olfaction, sensing de proximité, et vision.

C’est ici que se pose alors toute la problématique du Cerveau Gonflable de Secours. N’ayant aucune des propriétés organiques (activité biologique et teneur en métabolites nulle) susceptibles d’attirer un éventuel zombie, je me permets alors de soulever de sérieux doutes quant à son efficacité en tant qu’ESAZ. A l’extrême limite, seul l’aspect pourrait contribuer à sa fonction première, mais rappelons que la vue n’est pas une perception prioritaire chez le zombie.

C’est pourquoi, à moins de vouloir attirer directement sur vous une horde de morts-vivants affamés,i je déconseille fortement l’utilisation de cet artéfact, et vous conseillerai d’utiliser plutôt un véritable cerveau humain. De plus, lors de la fourniture en matière première,  vous pourrez ainsi en profiter pour vous débarasser des gens que vous n’aimez pas. Quitte à être efficace, autant ne pas l’être à moitié.

Haaaa, Darwin et la sélection naturelle…

« L’équipement en question »

« Un piège totalement inefficace »

(source ufunk.net, photo zombie-popcorn.com)

Homo sapiens itaus

Yope !

Voila le texte du pseudo-reportage animalier rédigé dans le cadre de la soirée « la télé des ITA1 » de la semaine dernière, qui est une caricature de l’étudiant en première année d’ingénierie agricole dans son environnement naturel de semaine d’intégration…

Depuis les années 2000, professeurs et chercheurs en naturalisme perdent peu à peu l’espoir de la découverte de nouvelles espèces vertébrées. Mais c’est sans compter sur l’incroyable découverte effectuée ces dernières semaines par les personnels d’une école d’ingénieurs française, la mise au jour de l’espèce Homo sapiens itaus, de son nom commun ITA1.

Morphologie : alors que les mâles sont caractérisés par une protubérance graisseuse unique en position abdominale et une pilosité uniformément développée sur toute la surface du corps, les femelles possèdent généralement en partie thoracique au moins deux de ces masses graisseuses, et arborent une longue crinière.

Répartition géographique : bien que de très rares individus aient été observés en milieux urbains partout en France, le mois de septembre aura été marqué par l’observation d’une migration massive des individus en direction d’une zone très restreinte de la région Auvergne enclavée entre un aéroport, une zone industrielle, une autoroute et une décharge. L’espèce y est ainsi devenue endémique.

Alimentation : bien que morphologiquement différents, mâles et femelles ont un régime alimentaire essentiellement basé sur des ressources liquides fermentées ou distillées (généralement de la bière ou du pastis), idéalement complémenté d’apports lipidiques (chips, cacahuètes). Leur zone de chasse a été identifiée comme se trouvant à quelques centaines de mètres de leur habitat, sur le territoire dit « Cora » par les autochtones. Les ITA1 s’y rendent généralement en meutes.

Vie sociale : l’ITA1 est une espèce principalement nocturne, ses cycles d’éveil étant ponctués de rites festifs tendant à des comportements aberrants difficilement analysables. Par exemple, des individus peuvent se retrouver à passer une nuit entassés dans un dortoir, alors que vivant nativement au sein de niches de taille variable et structurellement très organisées.

Reproduction : le cycle de reproduction est intimement lié à la hiérarchie. Il existe trois catégories d’individus occupant des places sociales très inégales. Ces différences, semblant être dues au sex-ratio de 75-25 femelle-mâle, sont les suivantes :

  • les individus « femelle alpha », vivant dans des niches de 28 m²
  • les individus « femelle bêta », vivant dans des niches de 18 m²
  • les individus mâle, vivant dans des niches de 14 m²

La phase de reproduction commence par une parade nuptiale à trois partenaires entre mâle, alpha et bêta. La fécondation a ensuite lieu, la femelle alpha accédant la première au mâle pour y déposer sa semence. Puis, alpha peut féconder bêta. Il convient de noter que la taille des niches est ici idéalement répartie en fonction de l’activité sexuelle des protagonistes.

Occupations : en dehors des rites festifs et des périodes de reproduction, l’ITA1 passe la majorité de son temps à somnoler, voire dormir quitte à perdre tout réflexe de survie, en position préférentiellement assise, et en groupe.

Evolution : selon la théorie darwinienne, et selon la pression de sélection de l’environnement, obligeant à une activité plus intense en fonction du temps de vie, il est supposé et communément admis que l’ITA1 peut évoluer en une espèce plus adaptée à son environnement, l’ITA2. Des observations relatent son existence, mais nous en parlerons dans un prochain article.

Un groupe d’ITA1 et 2 en migration, plateaux du Sancy

P.S.: j’ai rajouté le Puy de Dôme et un des cols du Sancy à ma carte des montagnes grimpées!