Un spoof qu’il est bien avec des biologistes niçois dedans ! J’ai adoré le « OUAIS CORALIE J’AI UNE BANDE ! » de monsieur Alex 🙂
Le reste du monde
Sainte Barbe et Calèna

Adiéou !
Aujourd’hui c’est la Sainte Barbe ! En Provence et dans le comté de Nice, la tradition veut qu’en ce jour soient plantées trois coupelles de blé ou de lentilles, qui une fois germées viendront décorer la table de la veillée de Noël. Bien levées, les plantules augureraient bonnes récoltes et fortune pour l’année à venir. Derrière cette tradition, il y a historiquement et comme d’habitude un rituel grec envers la fécondité, repris plus tard par le christianisme lors de la fête de la Sainte Barbe.
Bien que l’aspect religieux soit pas trop mon truc, j’aime bien cette tradition. Ça m’évoque ma grand mère qui plante et qui s’occupe tous les ans de ses coupelles de lentilles, et de cette touffe de verdure toute douce et bienvenue dans la maison. C’est marrant. Je me demande si à la maison ils l’ont fait cette année. Si vous aussi vous aimez les plantes et que voulez essayer chez vous, c’est tout bête : une coupelle, du coton bien humidifié, des graines, et basta. Et si vous voulez en savoir plus, y’a de bonnes explications sur le site de NiceRendezVous.
Parlant de Noël, il y a un article sympa de l’an dernier sur le blog de la Countea qui traite de la Calèna, le Noël traditionnel niçois. Je vous le copie honteusement ici, parce qu’il est chouette et que j’aimerais le garder. En contrepartie, promettez-moi que vous irez régulièrement sur la Countea; c’est un chouette blog. Là aussi, c’est amusant de constater que même si dans ma famille les fêtes ne se déroulent pas comme ça, il y a toujours des petits éléments que l’on retrouve à coup sûr d’une année sur l’autre : les lentilles, la crèche minimaliste, les treize desserts…
Bon, je vous laisse lire tout ça. Et vous, comment fêtez-vous Noël dans vos régions ?
J’ai hâte de rentrer à la maïoun !
A bientôt !
Tradicioun : Fêter le Noël Niçois … Calèna a Nissa
Avec la frénésie que l’on sait, la société de consommation s’est emparée de ce jour sacré, qui se fête dans le Comté depuis le VIIème siècle. Si ce n’est pas déjà le cas, profitez de cette année pour apprendre à fêter en famille le Noël traditionnel.
Foule massive et agitée dans les centres commerciaux, achats, publicités partout et jouets par milliers… C’est aujourd’hui le rythme de Noël. Une fête que vous fêterez sans doute parmi les vôtres.
Si vous êtes l’hôte de vos proches, surprenez les en fêtant ce jour selon les traditions séculaires de la Countea. Rassurez vous, il n’est pas question de priver vos enfants du père Noël, mais plutôt de leur offrir un réveillon fait de petits gestes et qui les marqueront. N’oubliez pas de leurs expliquer ces symboliques et ces coutumes qui, dans un monde tendant à s’uniformiser, les ancreront dans l’atmosphère de Calèna. Une ambiance particulière faite de rituels qu’ils souhaiteront transmettre par la suite à leurs enfants.
Calèna, un nom particulier
Noël se dit « Calèna » en nissart, un nom qui remonte au mot latin calenda, (calendes). Il se distingue des autres racines lexicales que l’on trouve en France en ne provenant pas de la racine Nativité, qui a donné Noël. Dans le calendrier romain, les calendes étaient le premier jour du mois. Le 25 décembre correspondait au premier jour de ce même mois, d’où l’appellation.
En l’an 337, le pape Jule Ier choisit la date du 25 décembre pour célébrer la naissance du Christ. Les rites chrétiens se généraliseront au VIIème siècle à Nice et en Provence.
Fête profondément chrétienne, Noël dans le Comté de Nice garde pour autant des réminiscences de croyances païennes. Certaines familles laissent par exemples les miettes du repas pour nourrir les « petites âmes » le soir du réveillon. Pour certain, Calèna recouvre d’ailleurs un ancien rite païen lié au cycle solaire naturel : le passage de la vie à la mort.
Préparer votre table
Représentation minimaliste de la nativité, la crèche nissarda est moins fournie, moins spectaculaire qu’en Provence. Elle se compose simplement des personnages principaux, la plupart du temps en bois ou en cire. Composée de l’Enfant Jésus, de Joseph, de Marie, du bœuf et de l’âne. Autrefois, la coutume était de la laisser à l’année ans les foyers, protégée par un globe de verre.
Dans le Comté, Lou tèmp de Calèna se prépare dès la Sainte Barbe, le 4 décembre. Après un grand nettoyage de la maison, on fait germer des graines de lentilles et de blé dans du coton. Ce symbole de prospérité sera disposé sur la table du réveillon le soir du 24 décembre. Dressez votre table avec trois nappes de taille décroissante : une pour le 24 au soir, une pour le midi suivant et la dernière pour la soirée du 25. Ce sont les trois nappes de la Sainte Trinité sur lesquelles il faudra ensuite déposer trois bougies ainsi qu’un branche de houx (pas de gui, il est censé porter malheur). Composante essentielle d’une tradition qui continue de se perpétuer jusqu’à nos jours, il est important de laisser une place et un couvert pour « lou paure ». Un mot qui signifie « le pauvre » mais aussi le « mort ». La chaise vide rappelle le souvenir des défunts avec qui l’on avait fêté Noël autrefois. Elle peut aussi accueillir le mendiant qui passe et demande l’aumône ou pourquoi pas une connaissance que l’on ne saurait laisser passer Noël dans la solitude. En fait, la part du « paure » est une survivance de la manne que les Romains offraient à leurs ancêtres.
Lou cacha-fuèc e lou gros soupà
Au soir du 24 décembre avant de diner, une tradition nissarda veut que l’on éteigne le feu dans la cheminée. L’ainé de la famille donne un tison au plus jeune afin qu’il rallume un feu nouveau sur les cendre du feu ancien. Cela se fait à l’aide d’une buche de bois fruitier (de l’olivier pour la plupart du temps). Lou cacha-fuèc est devenu synonyme avec le temps de réveillon en nissart. Toute la famille asperge ensuite les flammes de quelques gouttes de vin en faisant le vœu d’être encore tous ensemble l’année qui vient. Chacun son tour, on prononce la phrase suivante : « A l’an que ven, se sian pas mai que siguen de mens » (A l’année prochaine, si nous ne sommes pas plus que nous ne soyons pas moins). Vient alors le moment de passer à table.
Ce soir là on fait un repas maigre, composé de poisson et de légumes : c’est lou gros soupà. En général on cuisine de la morue et des ravioli aux herbes. Les côtes de blettes accompagnées d’anchoïade trônent également sur beaucoup de tables niçoises. Si vous le pouvez, prévoyez sept plats maigres. Le fait qu’ils soient « maigres » n’est pas synonyme de privation ! On ne doit pas servir de viandes pour lou gros soupà mais tout le reste est autorisé. Pourquoi ne pas moderniser la tradition pour profiter des huîtres, des fruits de mer et du poisson pour le réveillon ? Que les inquiets se rassurent : vous pourrez manger jusqu’à satiété.
Les treize desserts
Avant de se rendre à la messe de minuit, on n’oubliera pas de relever les coins des trois nappes afin que les « diablotins » ne viennent pas dévorer les treize desserts que l’on disposera préalablement sur la table. Les treize desserts (représentant le Christ accompagné de ses apôtres) seront dégustés au retour de la messe.
S’ils varient selon les villages, voici ceux que l’on trouve généralement dans le Comté de Nice: de la tourte de blette, de la fougasse à la fleur d’oranger, le gibassié (ou pompe à huile qu’il faut rompre pour ne pas être ruiné dans l’année), la pâte de coing, les tartes aux noix ou à la confiture, le nougat blanc, le nougat noir, les dattes, les fruits confits, les fruits secs, les mandarines et les oranges (dont l’odeur agréable rappelle les souvenir des Noël précédents). Les poires au vin, les pommes et enfin les raisins de Saint Jeannet mis en conserve depuis septembre. Le tout arrosé de vin cuit.
Le lendemain, le déjeuner laissera la place belle aux viandes de toute sorte: en général du boudin et de l’agneau. Le soir du 25 décembre, on finira les restes sur la troisième et dernière nappe.
Bouoni Calèna !
La science des sapins de Noël
Hello ! Aujourd’hui, on attaque la thématique des fêtes de fin d’année (ben quoi ? on est en décembre après tout) avec cette petite vidéo de Nottingham ScienceCity qui vous aidera à bien choisir l’espèce de votre sapin de Noël. Bon, c’est en anglais par contre…
La viande in vitro, est-ce encore la force ?

Bonjour !
Aujourd’hui, nous allons parler de viande! A la suite d’un article provocateur, publié en réponse à un billet de Ludivine traitant de la consommation de protéines animales, j’ai de nouveaux éléments de réflexion à vous apporter concernant la production et la consommation de produits carnés.
Mais commençons par un peu de littérature, avec un extrait d’un célèbre roman d’anticipation.
« L’élevage, cette horreur, avait également disparu. Elever, chérir des bêtes pour les livrer ensuite au couteau du boucher, c’étaient bien là des mœurs digne des barbares du XXème siècle. Le « bétail » n’existait plus. La viande était « cultivée » sous la direction de chimistes spécialistes et selon les méthodes, mises au point et industrialisées, du génial précurseur Carrel, dont l’immortel cœur de poulet vivait encore au musée de la Société Protectrice des Animaux. Le produit de cette fabrication était une viande parfaite, tendre, sans tendons, ni peaux ni graisses, et d’une grande variété de goûts. Non seulement l’industrie offrait au consommateur des viandes au goût de bœuf, de veau, de chevreuil, de faisan, de pigeon, de chardonneret, d’antilope, de girafe, de pied d’éléphant, d’ours, de chamois, de lapin, d’oie, de poulet, de lion et de mille autres variétés, servies en tranches épaisses et saignantes à souhait, mais encore des firmes spécialisées, à l’avant garde de la gastronomie, produisaient des viandes extraordinaires qui, cuites à l’eau ou grillées, sans autre addition qu’une pincée de sel, rappelaient par leur saveur et leur fumet les préparations les plus fameuses de la cuisine traditionnelles, depuis le simple bœuf miroton, jusqu’au civet de lièvre à la royale.
Pour les raffinés, une maison célèbre fabriquait des viandes à goût de fruit ou de confiture, à parfum de fleurs. L’association chrétienne des abstinents, qui avait pris pour devise : « Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger », possédait sa propre usine. Afin de les aider à éviter le péché de gourmandise, elle y cultivait pour ses membres une viande sans goût.
La Brasserie 13 n’était qu’une succursale de la célèbre usine du bifteck-frites, qui connaissait une grande prospérité. Il n’était pas une boucherie parisienne qui ne vendit son plat populaire. Le sous-sol de la brasserie abritait l’immense bac à sérum où plongeait la « mère », bloc de viande de près de cinq cents tonnes.
Un dispositif automatique la taillait en forme de cube, et lui coupait, toutes les heures une tranche gigantesque sur chaque face. Elle repoussait indéfiniment. Une galerie courait autour du bac. Le dimanche, le bon peuple était admis à circuler. Il jetait un regard attendri à la « mère », et remontait à la brasserie en déguster un morceau, garni de graines de soja géant, coupées en tranche et frites à l’huile de houille. La fameuse bière 13, tirée de l’argile coulait à flots. (…) »
Ravage, Barjavel, 1943
Ce passage de l’œuvre de Barjavel, dont l’action se déroule en 2052 (une époque pas si lointaine !), décrit les solutions technologiques mises en œuvre par l’homme pour solutionner l’une des grandes problématiques de l’élevage en la question de l’éthique. Bien que celle-ci soit loin d’être la seule posée dans notre monde réel contemporain, la solution abordée par l’auteur n’est pas sans nous rappeler quelques faits de l’actualité scientifique récente en matière de culture cellulaire et de production de viande in vitro. Pour vous mettre au point, voici quelques ressources à consulter:
- « De la viande de porc créée en laboratoire » sur AgoraVox (2009)
- « Faire pousser de la viande en laboratoire » sur Le Figaro (2010)
- « Mangera-t-on un jour de la viande in-vitro ? » sur Futura-Sciences (2011)
La viande de culture est présentée dans ces documents comme attrayante de par la mise en avant de certains avantages écologiques, limitation des émissions de gaz à effet de serre liées aux activités agricoles en premier lieu. Un point de vue plus global sur la question, proposé par Jean-François Hoquette de l’INRA Clermont-Ferrand et partiellement repris dans l’article du Figaro, a été proposé lors d’une conférence dont voici le diaporama :
Face à ces données et à des points de vue divergents sur les plans scientifiques (futur proche vs utopie), économiques (coût des produits finis) et environnementaux (gaz à effets de serre vs services écologiques), des évolutions des comportements alimentaires des pays du Sud, et dans un contexte de limitation nécessaire du développement des activités d’élevage sur le long terme, nous pouvons nous attendre à ce que la viande in vitro fasse encore parler d’elle.
Celle-ci, plus saine dans la mesure où elle sera de composition chimiquement et biologiquement déterminée, mais paradoxalement plus dangereuse tant que sa biologie moléculaire ne sera pas parfaitement élucidée, connaîtra-t-elle un développement technologique de ses méthodes de productions impulsé par une demande mondiale en produits carnés impossible à satisfaire de manière raisonnable par l’élevage ? Serait-il au contraire plus intelligent de limiter ces démarches biotechnologiques afin de promouvoir les productions végétales, moins gourmandes en ressources et en surfaces, et d’orienter ainsi un changement des comportements alimentaires vers un quasi-végétarisme ? Est ce que les recettes du black metal vegan chef nous sauveront tous d’une crise alimentaire certaine ?
Tant de questions… amis végétariens, carnivores et autres omnivores, j’attends vos avis !
A très bientôt !
Agriculture, QR codes et vente directe
En voilà une d’initiative qui ne manque pas de culot, et qui fait une utilisation intelligente des nouvelles technologies dans le monde agricole ! Inspirez-vous, inspirez-vous… 😉